[M][Critique] Une nuit mouvementée/Quante volte Quella notte

 
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mallox
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MessagePosté le: Lun Nov 16, 2009 11:16 am    Sujet du message: [M][Critique] Une nuit mouvementée/Quante volte Quella notte Répondre en citant



Une nuit mouvementée – 1969
(Quante volte... Quella notte)
aka Four Times That Night

Origine : Italie
Genre : Comédie / Erotique

Réalisé par Mario Bava
Avec Brett Halsey, Daniela Giordano, Pascale Petit, Brigitte Skay, Nino Korda, Michael Hinz, Ini Assman …


C’est sur un générique animé, assez proche finalement de celui d’une « Panthère rose », que s’ouvre cette Nuit mouvementée. Générique qui donne d’entrée le ton du film. Tout cela ne sera qu’un jeu (de dupes), une récréation légère de la part de l’illustre Mario Bava, ce, dans la lignée formelle de Danger : Diabolik tourné juste avant, et avec les prémices de deux de ses films à venir, assez extrêmes dans leur vision, empreinte soit de misanthropie (La baie sanglante), soit de nihilisme (Chiens enragés) . N’oublions toutefois pas que Bava tournera l'année suivante une œuvre également somptueuse, mais somme toute assez mineure : Une Hache pour la lune de miel, dans laquelle on ne retrouvait pas tout à fait l'inspiration du metteur en scène ainsi que sa vision, un brin pessimiste, du monde et de l’être humain plus précisément. De même pour "L'île de l'épouvante", qui ne semblait finalement exister que comme brouillon de sa fameuse Baie sanglante.



C’est quasiment comme une sexy comédie classique que débute ce Quante volte... Quella notte. Gianni Prada (Brett Halsey) conduit sa voiture de sport dernier cri, avec des allures de dandy. A peine celui-ci dépose-t-il une femme, sans doute le coup d’un soir, que cent mètres plus loin il reluque une femme (Daniela Giordano) promenant son chien. Celle-ci entre dans le parc à proximité afin d’y promener le caniche. Ne voici pas que celle-ci se baisse afin de défaire la laisse du chien, et que Gianni se gare pour regarder sans scrupules, et sans trop de discrétion, son cul. La femme tourne la tête, elle n’est pas dupe. Soit, le type semble plutôt pas mal, sa voiture est attirante, mais c’est sans doute encore un prétentieux dont il convient de fuir la superficialité. Elle décide donc de le semer et se cache derrière un fourré avec son chien. Le Dom Juan ne se laisse pas démonter pour autant et décide de descendre de voiture pour la suivre, puis l’aborder. A peine parvient-il à la débusquer que le chien vient lui mordiller agressivement la chaussure. L’homme tombe et demande à la femme de bien vouloir rappeler son chien, lequel ne lui lâche pas la grolle.
« Ca vous arrive souvent de suivre les jeunes fille ainsi ? » l’interroge la femme.
« Quand elles sont jolies, oui ! » lui répond l’insatiable homme à femme qui, du reste, ne semble pas trop pressé de se relever étant donnée la vue subjective en contre-plongée sous la jupe de la dame, que sa position lui permet d’avoir.
Enfin, le contact s’établit. Elle se prénomme Tina et, après une petite discussion en guise de préliminaires sociaux, il lui propose de venir la chercher le soir même pour sortir… Elle accepte.



Le soir venu, il va la prendre à la maison, et tombe sur sa mère qui lui demande de bien veiller sur elle. Sa fille, selon elle, est encore jeune, naïve et fragile. Gianni rassure la dame avant d’emmener Tina dans une discothèque qu’il semble fréquenter régulièrement, et dans laquelle ses amis cancanent au bar en le regardant… « On se demande où il les trouve », se demande l’un d’eux avant qu’un autre surenchérisse : «… et où il les emmène ! ».
La suite sera plus compliquée, et le spectateur n’assistera pas vraiment en direct à ce qu’ils feront après. Toujours est-il que Tina ne rentre qu’à 3 heures du matin et se heurte aux questions inquiètes de sa mère. Tina lui explique que l’homme a voulu abuser d’elle. Ainsi débute la première version (ou vision) des événements ayant eu lieu durant cette nuit semble-t-il, mouvementée.
Et à Mario Bava de reprendre la trame du fameux « Rashomon » de Kurosawa, avec une succession de trois visions différentes (puis d’une quatrième qui se voudra plus impartiale), participant alors à une sorte de dissection de la perception humaine assez mordante.



Certes, Une nuit mouvementée demeure un film mineur dans la riche, hétéroclite et inégale filmographie de Bava, mais ça n’en fait pas, pour autant, un film inintéressant et négligeable. On y retrouve nombre des préoccupations de son auteur, comme suggéré au début, avec un regard assez acide, pour ne pas dire pessimiste et sans appel, sur l’être humain, même s’il choisit ici l’option « farce » dans son traitement.
Des trois sketchs auxquels nous assistons, aucun ne semblera objectif. C’est plutôt la mégalomanie des protagonistes qui prendra le dessus sinon même une sorte de mythomanie.
A ce titre, il est difficile de ne pas le raccorder à son joyeux jeu de massacre cynique que sera « La baie sanglante ». Soit, le support n’est pas giallesque, mais tient plus du ressort de la comédie humaine, et plus précisément du jeu du chat et de la souris entre l’homme et la femme. Et si un chroniqueur éclairé affirmait ici même que La baie sanglante pouvait se résumer à « Tuera bien qui tuera le dernier », ici ce serait plutôt : « chacun parlera bien, mais parlera vain » en plus de, « Parlera bien qui parlera le dernier », puisqu’il y aura un quatrième segment dans lequel un chercheur expliquera que chaque version est à la fois vraie et fausse, chacun ayant les limites de sa condition, à l’instar des animaux de l’Arche de Noé. Une girafe, par exemple, aurait certainement raconté son périple mettant en avant son torticolis dû à la faible hauteur de l’embarcation… un chercheur qui semble parler pour Bava lui-même. Un Bava qui croit à tout et à rien en même temps. Un Bava en plein scepticisme.



Quoiqu’il en soit, cette petite étude de caractères et de mœurs est un spectacle agréable, au rythme assez enlevé, aux décors magnifiques (le contraire eût étonné), et à la petite musique (autant celle du film qui finit par ressembler à une ronde - voir également le film éponyme de Max Ophuls-, que la charmante partition de Lalo Gori) qui parvient à emballer la chose et emporter, somme toute, le morceau (je ne parle pas là de Daniela Giordano, hein !).
Les situations y sont aussi souvent ridicules que drôles et remplies d’humour. La version de Tina, dans laquelle elle raconte que Gianni, après l’avoir amené chez lui, puis demandé de l’attendre dans le salon, avant de se ramener tout juste vêtu d’un slip panthère fait mouche. Les dialogues n’hésitent pas à épouser les excès de la perception de Tina, et le langage employé par Gianni est proche de la pure caricature : « Je vais te montrer ce qu’est un vrai homme ! » lui lance-t-il en surgissant dans le salon… Toujours est-il que « l’homme panthère » se fera griffer au visage par Tina avant qu’elle réussisse à s’échapper.

La seconde version sera toute aussi délirante. Le lendemain au bar, les potes de Gianni lui demandent comment s’est finie la soirée avec la dame… Celui-ci se décrira tout d’abord comme un être timide, affirmant qu’il est parvenu à rassembler tout son courage pour la suivre dans le parc puis l’aborder. Très vite, Tina l’a invité à sortir, et c’est sur une véritable nymphomane qu’il est alors tombé. Dans sa version, la mère est toute aussi bandante que la fille et possède les mêmes instincts séducteurs. Tina, quant à elle, est une véritable tigresse, ce qui du reste explique les marques de griffures sur son front. Celui-ci a tenté de fuir devant les sauvages assauts sexuels répétés de la jeune femme, avant de s’en tirer in extremis. Encore heureux qu’il ait échappé en premier lieu à la mère qui n’avait pas froid aux yeux, elle non plus (ainsi qu'ailleurs) !

Quant à la dernière version, je n’en dévoilerai pas trop, si ce n’est qu’elle est le fait du gardien, un obsédé sexuel pervers, dont le passe-temps préféré est de collectionner les photos érotiques et pornos, en plus d’épier constamment à l’aide d’une paire de jumelles ce qu’il se passe chez le dandy. Autant dire que c’est à une véritable partouze à laquelle celui-ci dira avoir assisté, avec même un couple arrivé chez Prada en début de soirée. Les hommes auront fini avec les hommes, les femmes avec les femmes ; avant de faire tourner tout ça de manière plus classique. Tina se fera presque violer par une femme, décidant, tant qu’à faire, d’accepter son sort et de se faire violer par Gianni (oui, je sais, un viol consentant, ça semble contradictoire et ça fait machiste). Toujours est-il que tout le monde parmi cette « bande de drogués » y trouva son compte. Le voyeur pervers en premier, il va de soi.



Que dire encore à propos de cette Nuit mouvementée ? Les acteurs, Halsey en tête, y sont très bons. Celui-ci épouse parfaitement les quatre points de vue et montre à cet égard toute la palette de son talent. Daniela Giordano (ex Miss Italie / Your Vice Is a Closed Room and Only I Have the Key, La casa della paura…) est aussi belle, sensuelle que convaincante.
Il y a finalement peu de nudité dans le film, toujours est-il que Bava parvient à rendre toutes les scènes déshabillées très érotiques, ce, de façon surprenante, et sans jamais en montrer beaucoup (l’homme n’a jamais aimé la nudité dans ses films). Ses talents de décorateur, de photographe et de cadreur sont une fois de plus manifestes. Il y a une véritable sensualité ici dans la mise en scène même !
Et puis, au niveau du décor très « pop », on peut dire que l’on est servi. C’est un vrai régal. L’agencement de l’appartement de Halsey est érotique en lui-même, en plus de fourmiller de mille détails flattant l’œil. Ça va d’un simple tourne-disque psychédélique, d’un coffret d’alcool renfermant une bouteille de whisky J&B, d’une salle de bain étrangement agencée, en passant par une balançoire en plein milieu du salon. Quasiment tous les objets prennent une connotation sexuelle en plus de souligner les tergiversations des deux personnages principaux quant à leur attirance l’un pour l’autre.
Quelques escapades extérieures, comme dans la boîte de nuit, sont également visuellement superbes. Idem pour le parc.
Là-dessus, la musique de Coriolano Gori est variée, et colle constamment à son sujet.
Non, décidément, Quante volte... Quella notte, trop souvent occulté dans l’œuvre de Bava, reste résolument un film à découvrir, dévoilant d’autres facettes de son réalisateur, lequel demeure malgré tout on ne peut plus cohérent. Un film qui, a contrario de sa vision légèrement misanthrope, demeure généreux et constamment attrayant.


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- A propos du film : plusieurs éditions existent bien en dvd, chez Raro Video, Image Entertainment ainsi que Anchor Bay. Aucune ne possède ni de piste française ou de sous-titres français. Cette critique a été élaborée sur la Version française, diffusée, il y a quelques années sur Canal +. Version qu'on aura été pas mal inspiré de conserver puisque devenue assez rare à trouver à ce jour.
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MessagePosté le: Lun Nov 16, 2009 1:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est un film qui me fait de l'oeil depuis un moment, et je lorgne d'ailleurs sur l'édition de chez Rarovideo.
J'ignorais l'existence d'un titre français pour ce Bava que je croyais inédit en France. Des quelques extraits que j'ai pu voir, j'ai apprécié le côté "Swinging London" dans la partie "boîte de nuit", et le look psychédélique de l'ensemble, sans oublier la musique.
Je remets un lien que j'avais mis dans un autre topic, où l'on peut voir Daniela Giordano dans une récente interview, ainsi que des extraits du film :

http://www.cultmoviechannel.tv/eur7pt1.html

("eurotika" est en deux parties)
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mallox
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MessagePosté le: Lun Nov 16, 2009 5:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Par contre je m'y paume avec la date. Le film ne serait pas de 1969 ? new_help
(dans ce cas, faudra que je change quelques passages...)
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flint
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MessagePosté le: Lun Nov 16, 2009 6:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

mallox a écrit:
Par contre je m'y paume avec la date. Le film ne serait pas de 1969 ? new_help
(dans ce cas, faudra que je change quelques passages...)




Si l'on se réfère au wikipédia italien, le film a bien été réalisé en 1969, mais n'a été distribué qu'en 1976.
C'est vrai qu'il y a pas d'erreurs sur IMDB, qui date le film de 1972.
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MessagePosté le: Lun Nov 16, 2009 7:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

flint a écrit:
mallox a écrit:
Par contre je m'y paume avec la date. Le film ne serait pas de 1969 ? new_help
(dans ce cas, faudra que je change quelques passages...)




Si l'on se réfère au wikipédia italien, le film a bien été réalisé en 1969, mais n'a été distribué qu'en 1976.
C'est vrai qu'il y a pas d'erreurs sur IMDB, qui date le film de 1972.


Oui mais attention à wikipedia, j'ai eu affaire avec eux il y a qcqs jours (d'ailleurs ça a chié ico_mrgreen mp pour ceux qui veulent l'échange de courtoisies), et leur principale source pour le cinoche est imdb qu'ils mettent pour le coup en liens externes... et ça chie chez les gens de wiki, je peux vous le dire. Sont loin d'être d'accords entre eux.
A priori le wiki italien semble procéder autrement.
En tout cas, je lui trouve un cachet "Danger : Diabolik" à ce film... j'aurais vraiment tendance à le classer sixties et dans sa continuité. Mais ça reste à confirmer.
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MessagePosté le: Mer Nov 18, 2009 4:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Toujours à la pêche aux infos, pour ceux qui en trouverait, sur ce film quant à l'exploitation sous son titre français. (dans la bio/filmo de Pascale Petit on trouve le titre tel quel. A priori issu d'une diffusion télé, enfin je pense).

Quant à la date, 1969 semble s'imposer. Je le trouve personnellement trop marqué sixties pour être de 72.
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MessagePosté le: Lun Nov 30, 2009 12:26 pm    Sujet du message: sympathique bluette ! Répondre en citant

Mais il semble que Jean-Pierre Dionnet se soit fait plaisir en diffusant TOUS les Bava sur son cinéma de quartier.

Donc celui-ci a dû y passer.

A titre personnel, j'aurais aimé y voir davantage de gialli mais bon, son apport pour nous reste précieux et sans égal.

Bava racontait dans une interview que ce n'était pas son genre préféré mais c'est alors la mode et ses amis du milieu lui demandait pourquoi donc il n'en faisait pas un. On le brocardait même en lui demandant si il était homo !
Donc, dans ses interviews, il racontait cela pour s'excuser.

A noter quand même que la Baie sanglante recèle une tension érotique, ne serait-ce que dans son tout début qui demeure assez intéressante.

Pour finir, Brett Hasley a quand même épousé en 1960 la superbe Luciana Paluzzi, alors top de top ! Mais l'union n'a duré que 3 ans et un fils. Respect pour Brett !
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MessagePosté le: Lun Déc 07, 2009 4:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Oui la dernière trace de ce film semble provenir d'une diff sur canal+, donc forcément de Dionnet.
J'en avais trouvé une copie fut un temps et j'avais passé un moment agréable, sans que ce soit transcendant pour autant. C'est assez malicieux, plutôt bien découpé, monté, filmé etc... Halsey y est en effet très bon. On retrouve les même érotisme bcbg que dans Diabolik (scène de la douche, voir captures plus haut) et ce n'est pas faux ce que dit mallox et que le film annonce une période plus sombre sur l'être humain. Sympathique. Surtout que l'esthétique y est assez somptueuse, mais bon, venant de Bava, on s'en serait douté.

7/10
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