Retour des tomates tueuses, Le
Titre original: Return of the killer tomatoes
Genre: Horreur , Comédie , Parodie
Année: 1988
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: John De Bello
Casting:
Anthony Starke, George Clooney, Karen Mistal, Steve Lundquist, Rock Peace, Charlie Jones, John Astin...
 

Si les films d'agressions animales pullulent comme asticots sur cadavre en putréfaction, ceux d'agressions végétales, eux, sont beaucoup plus rares. Cinéaste-jardinier, John De Bello est l'un des rares représentants du genre, qui s'est spécialisé dans la culture de ces fruits rouges, charnus, juteux et dangereux : les tomates! (pour vous aider à vous mettre dans l'ambiance, poussez un grand cri d'effroi à chaque fois que vous lirez le mot tomates - Aaaaaaaahhhhh!)

10 ans après un premier opus, "Attack of the killer tomatoes", et en attendant deux autres films pour le cinéma (et une série télé de 13 épisodes!), il remet le couvert pour un retour fracassant de ces mortels ennemis de l'homme.

 


Cette fois-ci, les tomates ne font plus grand peur à personne. La guerre ketchupienne est déjà loin dans les mémoires et promise à l'oubli. Seuls quelques obsédés comme le lieutenant Finletter (Rock Peace), le héros au parachute du premier épisode, annoncent encore à qui veut les entendre (c'est-à-dire pas grand-monde) l'apocalypse selon saint Heinz, si l'on ne reste pas vigilant. Tout en exploitant, avec son neveu Chad (Anthony Starke) et son ami Matt (George Clooney, "si si, c'est lui!", comme dit la couverture française du dvd), un petit commerce gastronomique, une pizzéria relevant de la gageure ultime : l'art de pizzaïoler sans tomate, produisant des créations immondes à base de beurre de cacahuètes, d'anchois, de bananes et de raisins de corinthe...

Pendant ce temps, dans l'ombre... le Professeur Gangrène... mène des expériences interdites... à base de... TOMATES! Savant fou secondé par un homme de main forcément prénommé Igor, Gangrène veut dominer le monde à l'aide de son armée ultime d'hommes-tomates, passés du statut de petits fruits rouges inoffensifs à celui de costauds aux biscottos surgonflés, grâce à de petits passages musicaux. Ne s'oubliant pas au passage, il a aussi créé Tara, pulpeuse brune compétente en ménage, repassage, rapports sexuels et, ce qui n'est pas la moindre de ses qualités, dotée d'une fabuleuse faculté à griller correctement les toasts! Oui, c'est débile mais bon... pouvait-on attendre quelque chose de plus profond d'une femme-tomate?

Tara sera néanmoins le défaut dans la cuirasse de Gangrène en se laissant aller, contrairement à ce qu'il avait dit impossible, à des sentiments. D'abord une amitié innocente pour une tomate velue de la taille d'une couille de mammouth promise à la déchetterie, puis un amour véritable pour un humain, le brave Chad. S'ensuivront des quiproquos réciproques sur les intentions des uns et des autres et une scène terrible de désarroi pour le héros végétophile lorsqu'il découvrira la véritable nature de sa bien-aimée.

 


S'appuyant sur de véritables recherches scientifiques, John De Bello construit son film comme un documentaire minutieux et détaillé sur la face noire et cachée de l'innocence du potager... Mais qu'est-ce que je raconte, moi ? Non, en fait, bénéficiant d'un budget très modeste, De Bello en prend son parti et joue délibérément l'auto-dérision et l'humour parodique. Ainsi, le film commence par une pseudo présentation TV de l'émission "Les films à 1 dollar" et se poursuit par le lancement du film au grand dam du projectionniste qui aurait préféré, et de loin, diffuser un beach-movie décomplexé : Les nanas à gros nénés vont à la plage et enlèvent le haut!

Le professeur Gangrène est une caricature de savant fou se plaisant à pousser un rire cruel en face caméra, son sbire Igor un bellâtre blond rêvant de faire carrière à la télévision et clignant de l'oeil à la caméra, Tara une jolie femme-tomate aux goûts sexuels quelque peu déviants aux yeux de son humain bien-aimé et Clooney joue le dragueur de service. Il s'adonne aussi à la publicité franche, trouvant la solution à la poursuite du film interrompu par manque de brouzoufes : la promotion de marques au cours du métrage. Cette idée ironique sur la profusion de publicités plus ou moins subliminales placées dans moult films, si elle produit son petit effet comique, est un peu trop surexploitée pour ne pas lasser rapidement.

On lui préfèrera, et de loin, les séquences mettant en scène les valeureux combattants rescapés du premier épisode : Finletter et son parachute, Sam et ses déguisements, et même l'homme grenouille ne se déplaçant jamais sans ses palmes. Nuls et débiles, ces trois héros improbables viennent compléter avec bonheur le duo menant le film, c'est-à-dire Chad, Matt et Tara.

 


Les qualités du "retour des tomates tueuses" résident dans cet esprit léger qui le mène de son début à sa fin sans temps mort ou presque, cet humour peu finaud mais sympathico, ses personnages caricaturaux parodiant allègrement les archétypes surexploités du cinéma de genre et même les séquences obligées de tout film qui se respecte : poursuite (ici, la plus courte de l'histoire du cinéma), bastons (une bagarre totalement gratuite mettant en scène des cowboys et des ninjas!), romance (passage émouvant où Chad avoue sa flamme à une tomate muette qu'il pense être Tara), monstre (une tomate velue!), humour de bon aloi et rebondissements ultimes. Il y manque surtout, pour être un spectacle vraiment réussi, un soupçon d'érotisme malheureusement totalement absent. Gageons que sa diffusion en double programme avec Les nanas aux gros nénés vont à la plage et enlèvent le haut répareront cette lacune!

 

 
Bigbonn
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