Au pays de la magie noire
Titre original: The Magic Curse
Genre: Erotique , Horreur , Aventures , Arts Martiaux
Année: 1977
Pays d'origine: Hong Kong / Philippines
Réalisateur: Tommy Loo Chun (alias Chin ku-lu, Tony Liu Jun ou To Man Fo) & Lee Tso Nam
Casting:
Jason Pai Piau, Punky ou Pinky De Leon, Peter Chen ou Lung Chan, Mong Lu, Tan Chia Bee, Woung Eunk Hi...
 

Ling Wha Ning apprend que son oncle s'est écrasé en avion sur une île mystérieuse près de Bornéo, l'île de Soba .Le vieil homme transportait une importante cargaison de bijoux. Ling décide de partir à sa recherche, mais le pauvre est à peine débarqué dans la jungle qu'il est confronté à une tribu de lépreux cannibales. Il apprendra par l'un d'entre eux, mourant, que l'île est sous l'emprise d'une secte dirigée par le méchant sorcier Abdullah. Pourchassé et blessé par ce dernier, il sera recueilli, sur le point de mourir, par une jeune indigène qui s'avèrera être Filola, la gentille prêtresse de la fameuse secte (vous suivez toujours ?). Les deux tourtereaux vont tomber amoureux et se vouer fidélité (cependant, pas stupide, la prêtresse jette un sort à son amant). Mais pour sauver la vie du frère de son aimée, le pauvre Ling doit retourner à la civilisation, non sans avoir promis de revenir sauver sa belle. Evidemment, à peine arrivé en ville, le salaud oublie sa promesse et se tape tout ce qui bouge. Malheureusement pour lui, toutes ses conquêtes meurent mystérieusement, et Ling, accompagné d'un policier, est obligé de retourner sur l'île.

 

Certains films dépassent largement leur statut de navet pour devenir des incontournables du cinéma d'exploitation, comme "Virus cannibale" ou "Le lac des zombies". Ce qui caractérise en général ces productions, c'est le "jusqu'au boutisme" de leurs réalisateurs qui, malgré les difficultés (techniques ou financières), vont au bout de leurs idées, même les plus délirantes (débiles ?). C'est le cas de "Au pays de la magie noire", où tout semble permis. C'est ce que le spectateur médusé doit se dire à la vision d'un tel film. En effet, à quoi bon se ruiner la santé (et dépenser son argent) avec des substances illicites qui rendent heureux, alors qu'il existe des films qui ont le même effet, et sans danger ! "Au pays de la magie noire" en est un bel exemple. Il aurait pu simplement être nul, mauvais ou raté ; mais non, il va bien au delà dans une autre dimension : c'est une aberration filmique, un ofni (objet filmique non identifié), un champignon hallucinogène sur pellicule.
Le réalisateur, déjà responsable d'un faux Bruce Lee ("On m'appelait Bruce Lee" alias "Death of Bruce Lee/The Black Dragon Revenges the Death of Bruce Lee") à se pisser dessus, mixe un peu tous les genres (sans jamais choisir), et aligne les séquences (parfois sans aucun rapport) au gré de son inspiration. Ainsi, on peut croiser une indigène possédée qui tranche le sexe de son amant avec la bouche, Filola la prêtresse batifolant dans l'eau, qui nous montre qu'elle n'est pas un travelo (quoique ?) mais une vraie brune (pas de crème épilatoire dans la jungle), le méchant se paye la mort la plus ridicule du cinéma à base de rochers en cartons ; ajoutons une bande de lépreux cannibales échappés d'un Z italien, et j'en passe. Bref, ça part dans tous les sens avec un sérieux totalement décalé par rapport à l'action. Par moments, on a même l'impression que le film est tourné en caméra cachée. Les effets n'ont de spéciaux que le nom et semblent dater de Méliès, sans parler des acteurs complètement aberrants. En tête, la star du film, la belle Pinky De Leon, une sorte d'actrice qui ressemble à un transsexuel, et dont la popularité n'a jamais dépassé les frontières des Philippines (ce qui est bien dommage). Elle était surtout spécialisée à l'époque dans les drames et la romance ; le plus étonnant est qu'elle nous offre carrément un "full frontal" (non je n'ai pas vu son engin), alors que le cinéma asiatique est plutôt pudibond dans le genre... Elle est aussi très connue dans son pays pour ses talents de chanteuse (une sorte de Lara Fabian locale).

 

A ses côtés, les connaisseurs auront reconnu Jason Pai Piao, acteur de la Shaw Brothers, qui tourna près de quatre vingt films, dont le célèbre "Enter the 36th Chamber of Shaolin" au côté de Gordon Lui, ou le bestial "Vengeance" de Chang Cheh, mais aussi quelques perles comme "Amsterdam Connection", "Men from the Gutter", "Killer Constable", "The Black Dragon Revenge"..." !
Bref, l'acteur joue dans tout ce qui se présente avec le même aplomb et un sérieux à toute épreuve (il faut préciser que l'homme s'est aussi compromis dans un faux Bruce Lee intitulé "On m'appelait Bruce Lee"). Inutile de préciser que la version française (totalement inepte) ne fait que renforcer le délire ambiant, sans parler des moments d'angoisse soulignés par la musique des "Dracula" de la Hammer ! C'est peut-être trop pour un seul film ; d'ailleurs il est difficile de savoir si le film fut réalisé par Chin ku-lu seul, ou s'il fut assisté (?). Certains sites allant même jusqu'à nommer un certain To Man Fo qui, en fait, n'est qu'un des nombreux pseudos du réalisateur, qu'il utilisa pour signer le scénario (vous suivez toujours !). Même la recherche d'un générique cohérent devient abracadabrantesque !
Pour résumer, un des dix meilleurs mauvais films du monde !

 

 

The Omega Man

 

A propos du film :

# Après être sorti en cassette, cette petite perle est éditée en DVD dans la collection "Grands Maîtres" de Bach film. Ne vous laissez pas tromper par les mentions sur la jaquette : Edition prestige, image et son restaurés ! Ce qui est totalement faux, la version proposée n’est même pas digne d’une K7. Ce qui n’empêchera le DVD de devenir une rareté.

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