Gargoyles
Titre original: Wings of Darkness
Genre: Fantastique
Année: 2004
Pays d'origine: Etat-Unis / Roumanie / Canada
Réalisateur: Jim Wynorski
Casting:
Michael Paré, Sandra Hess, Fintan Mc Keown, Kate Orsini, Tim Abell, William Langlois...
Aka: Gargoyle's Revenge
 

 

Au XVIème siècle, les habitants d'un village des Carpathes, en Roumanie, sont sous la coupe d'une créature monstrueuse, non pas un vampire, mais une gargouille. Lors d'un affrontement, les villageois parviennent à la neutraliser et à l'enfermer sous terre. Elle est laissée pour morte pendant des siècles, son souvenir s'étant estompé, sauf chez les descendants de ceux qui l'affrontèrent. Mais de nos jours, à la suite de secousses telluriques, la gargouille parvient à se libérer de sa prison, et va poursuivre son entreprise de destruction au sein de la population...

 

 

De temps en temps, je ne sais pas ce qui m'arrive, j'ai envie de voir un mauvais film (OK, les mauvaises langues que vous êtes vont me dire que cela m'arrive très fréquemment). Là, je me laisse convaincre par ce "Gargoyles", signé par Jim Wynorski, quand même, dont le meilleur souvenir reste avant tout son premier film, "The Lost Empire", en 1985.
Vingt ans plus tard, ou presque, il en est à réaliser ce genre de co-productions avec les pays de l'Est, et l'on se demande qui des Etats-Unis ou de la Roumanie a de l'argent à blanchir dans cette histoire. Pourtant, il y a Michael Paré en tête de casting. Je ne connais pas les autres acteurs, mais peu importe.

 

 

Tout commence par un teaser plutôt sympathique, dans lequel Wynorski nous plonge au cœur de la Transylvanie, en 1534. Dans des décors naturels nimbés de brouillard artificiel, une jolie paysanne aux faux airs de Xena conduit un chariot et se voit bientôt poursuivie par la fameuse gargouille qui terrorise la région. Dans une ambiance à la Hammer, la fille parvient à gagner l'église ; le prêtre sort avec une arbalète, les paysans débarquent et affrontent le monstre. C'est cheapos, mais pas mal.

Après, ça part en peaux de couilles ! Suite au générique, un panneau nous indique donc que nous sommes en 2004, en Roumanie (ce que confirme une voix-off, pour les cons qui ne savent pas lire). Le fils de l'ambassadeur des Etats-Unis en place à Bucarest a été kidnappé par des terroristes dirigés par un certain Gogol (au nom prédestiné). Une équipe d'agents américains expérimentés, menée par Michael Paré, est donc chargée de sa libération. La première scène que nous voyons est l'échange du prisonnier contre une demande de rançon. Là, on se demande quel est le rapport avec la gargouille ?

Bref, nous sommes dans une usine désaffectée à la sortie de Bucarest, et que vois-je :

 

Les ravisseurs roulent dans une bagnole immatriculée dans la Saône-et-Loire !

Mais comme la CIA se trimbale quant à elle avec une R5 immatriculée dans les Alpes Maritimes :

 

...Me voilà rassuré. Je me demande dès lors si la gargouille ne va pas débarquer inopinément en Vespa.
Après des échanges de coups de feu, nous voilà embarqués dans une folle course-poursuite dans les rues de Bucarest :



Bucarest ?

Je renonce à comprendre, et me concentre sur l'intrigue particulièrement noueuse et complexe de cette oeuvre aux multiples rebondissements.

Par la suite, Gogol est coincé sur un toit, mais il disparaît, laissant la police perplexe. En fait, il s'est fait choper par la gargouille qui va le lâcher plusieurs dizaines de kilomètres plus loin, le corps du bandit finissant empalé sur le paratonnerre d'une église (rendant la police encore plus perplexe).

Après quoi, le spectateur va pouvoir faire connaissance avec les principaux protagonistes de cette histoire, en dehors de la gargouille et de notre duo de flics de choc, à savoir une jolie spécialiste en histoire de l'art, un flic roumain à qui on ne la fait pas, un prêtre qui n'a pas l'air de ce qu'il est, un second prêtre qui n'a pas l'air non plus de ce qu'il est, et un évêque qui se prend pour Guillaume Tell...

 

Et puis, surtout, il y a Lex, leader d'une secte pseudo-sataniste, organisant des messes noires au château d'Orlock.
Lex se prend pour Viggo Mortensen dans "Le Seigneur des anneaux" :

 

Mais ce n'est pas Viggo Mortensen (ni Aragorn), seulement l'obscur Tim Abell (de Cadix). Il est entouré de tout un cheptel de poufiasses, on reconnaît bien là la patte de Wynorski :

 

Pendant ce temps là, un professeur décide d'emmener sa classe de moutards à la Grande Roue du parc d'attractions, en pleine nuit !
Ce crétin des Alpes (enfin, des Carpates) se fera bouffer par la gargouille, traumatisant au passage quelques marmots.
Bon, ensuite, c'est plus conventionnel, on va chasser la gargouille, apprendre qu'elle a un repaire, et qu'elle a pondu des oeufs (et pendant 470 ans, elle a eu le temps d'en pondre) !

 

La gargouille étant l'unique membre de son espèce, on peut donc en déduire que, tout comme l'escargot, elle est hermaphrodite.

Mais on peut faire confiance à la CIA et à Michael Paré pour lui casser la gueule, ainsi qu'à toute sa progéniture.
Sacré Michael, qui selon ce qui est écrit au verso de la jaquette, donne l'une de ses meilleures interprétations dans le cadre fascinant et particulièrement inquiétant des Carpates.

Et la Côte d'Azur, alors ?

Allez, rideau !

Epilogue : Une enquête minutieuse de l'agent spécial Bastien permet de résoudre l'énigme des plaques d'immatriculation. Il s'avère en fait que Jim Wynorski a emprunté des stock-shots du film de Ringo Lam, "Risque maximum" ; la scène de poursuite se déroule bel et bien à Nice, et l'on regrette juste que Jean-Claude Vandamme ne casse pas la gueule à la gargouille, du coup.

 




Ce n'est pourtant pas difficile de trouver des véhicules avec des plaques roumaines.

 

Flint

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