Boogens, The
Genre: Horreur
Année: 1981
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: James L. Conway
Casting:
Rebecca Balding, Fred McCarren, Anne-Marie Martin, Jeff Harlan, John Crawford...
 

Dans l'Utah, une petite équipe de quatre ingénieurs s'escrime à rouvrir une mine fermée par l'armée depuis près de 70 ans, après un massacre de mineurs demeuré mystérieux. Ils sont alors loin de se douter que ce faisant, ils s'apprêtent à libérer de dangereuses créatures reptiliennes amphibies, tapies au fin fond de la mine. Pire encore, certains souterrains communiquent avec les maisons alentours, là où justement certains mineurs se sont installés avec leurs copines...

 

 

The Boogens fut réalisé par James L. Conway, lequel fit ses débuts derrière la caméra pour une mini-série que les enfants de mon âge n'ont pas oubliée : "La légende d'Adams et de l'ours Benjamin", avec le très barbu Dan Haggerty, juste avant d'enchaîner avec, tout d'abord, un drame spéculant sur l'assassinat de Lincoln puis trois petits fantastiques plutôt fauchés : un "Space Connection" gentiment inoffensif avec Gary Collins et Robert Vaughn, "Earthbound", une comédie science-fictionnesque avec Burl Yves et Christopher Connelly demeurée obscure (tout du moins, à ma connaissance), puis The Boogens. Le réalisateur, comme beaucoup d'autres, retournera là où il est né, à savoir dans les coulisses de la télévision, où il exerce encore à ce jour, dans des séries telles "Star Trek : Enterprise", "Smallville" ou encore "Supernatural".
A noter qu'il retrouvait alors au scénario Thomas C. Chapman, déjà responsable du script de "Space Connection" (Hangar 18), David O'Malley ("Alien Zone") avec qui il avait déjà bossé sur la série "L'ours benjamin", et un tout nouveau venu (aujourd'hui le plus connu des trois), Jim Kouf, lequel produit actuellement la sympathique série "Grimm" en plus de collaborer au scénario, et fort de quatre films (pas terribles) au compteur comme metteur en scène ("Tout va trop bien" avec Tom Conti et "Flics sans scrupules" avec James Belushi et Tupac Shakur).

 

 

Plutôt méconnu quoiqu'auréolé, à l'époque, d'un avis positif de Stephen King dans la revue "Twilight Zone Magazine", The Boogens mit un certain temps à sortir de l'ombre (tout comme les créatures du film) et fut exhumé par la Republic Pictures en VHS en 1990 avant de sortir, sous licence Paramount, en dvd et blu-ray chez Olive Films. Un fait courant mais néanmoins surprenant à sa vision, The Boogens s'avérant être une série B joliment atmosphérique par moments, d'abord classique, mais possédant tout compte fait nombre de qualités en plus de se révéler régulièrement astucieuse et efficace.

Astucieux aussi, ce générique qui plante d'emblée le contexte via de vieilles photos d'époque, là où d'autres se seraient fourvoyés en flashback noir et blanc pour balancer un flashforward. L'histoire est solide, ne présentant pas de trous narratifs notables comme c'est assez souvent le cas. Finalement c'est en toute logique que, faisant exploser une partie de la mine ensevelie, nos Boogens se libèrent. Bien qu'un brin longuette, la première partie étonne par l'exploitation de son décor enneigé et de cette vieille mine abandonnée. James L. Conway n'hésite pas à la filmer en contre-plongée, lui conférant des allures funestes, et distille ainsi une atmosphère curieuse, intrigante.

 

 

Là-dessus, vient s'insérer une première mort, brutale, celle de la propriétaire de la maison où les deux plus jeunes ingénieurs (Fred McCarren et Jeff Harlan) logent avec leurs copines. Deux repères sont également plantés, attendant explications : d'une part un vieil homme errant aux alentours et épiant les six personnes ayant squatté les lieux ; de l'autre, le caniche d'une des jeunes femmes (un bichon frisé pour être exact), dont les divers comportements annoncent un danger non loin. La bobine se déroule ainsi, James L. Conway ayant le flair, égard au budget alloué (600 000 $) de ne dévoiler que très tardivement ses créatures, lesquelles, il est vrai, pourront décevoir.

The Boogens ménage, entre son début et sa fin, quelques beaux moments de frayeurs tandis que les acteurs sont convaincants, notamment Rebecca Balding, vue deux ans avant dans "Le silence qui tue" aux côtés de Cameron Mitchell. Certaines scènes parviennent même à être drôles sans perdre de leur vigueur, ainsi lorsqu'un Boogen pourchasse une des filles (Anne-Marie Martin :"Le bal de l'horreur", "Runaway - L'évadé du futur"...) à travers la maison et que celle-ci tente de se défendre en jetant un pot de thé, puis quelques magazines. Bizarrement, à montrer les maladresses de la jeune femme tentant en pleine panique de se défendre, le réalisateur semble parvenir à une certaine justesse qui ne fait que renforcer le petit frisson généré.

 

 

Bref, The Boogens est une petite réussite méconnue du début des années 80, dans lequel nous retrouvons avec plaisir deux vieux briscards et seconds couteaux : Med Flory (un habitué des films de Jerry Lewis) et, en shérif local, John Crawford ("La tour infernale", "L'aventure du Poséidon"). A tenter sans hésitation.

Mallox

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