Charley Le Borgne - Artus Films
Écrit par Mallox   

 

Région : Zone 2 - PAL

Editeur : Artus Films

Pays : France

Sortie film : 1er novembre 1975 (France)
Sortie dvd : 6 septembre 2016

Durée : 84'44"
Image : 1.37 d'origine - 16/9e compatible 4/3
Audio : Dolby Digital 2.0

Langues : anglais
Sous-titres : français (optionnels)


Bonus :
- "Le blanc, le noir, le rouge" par Alain Petit (30'34")
- Diaporama d'affiches et photos
- Films-annonces de la collection Western européen

 

 

 

Commentaire : Une aubaine que cette sortie d'un film resté trop confidentiel, voire invisible, hormis quelques diffusions intempestives sur le câble, notamment en 2013. Celui-ci fut tourné à peu de frais, eut une carrière discrète et, finalement, ne rencontra pas son public (mais lequel était-il ?).
Charley Le Borgne est sorti une première fois au Royaume-Uni le 3 octobre 1974 avec un certificat X dans une version pourtant censurée. Il eut droit à une ressortie en novembre 1977 en double-programme avec "Le Zombie venu d'ailleurs" de Norman J. Warren (Prey, 1977).
Passé inaperçu au 24ème Festival de Berlin en 1974, il n'est sorti en France qu'en 1975 et, selon Alain Petit, dans une unique copie en version originale sous-titrée (ce qui explique selon lui l'absence de doublage français), au cinéma Action Christine que les cinéphiles parisiens connaissent bien. La Saison Cinématographique 1976 indique cependant une sortie en France le 1er novembre 75 et précise "en VO et en VF"...
Exploité en 1973 sur les bases de la Blaxploitation aux Etats-Unis après le succès de "Shaft" avec Richard Roundtree, il n'y est pas resté longtemps à l'affiche non plus..
Inédit chez nous en cassette vidéo, support de sauvetage par excellence, il existe néanmoins 3 VHS au Royaume-Uni : une chez Xtasy Video datant de 1987 mais aussi deux autres éditions chez Intervision sorties en 1979 ainsi qu'une édition australienne chez Global Video / VCL sortie en 1980. Difficile également de le trouver en dvd jusque là, puisque, en dehors de quelques "bootlegs", il n'existait qu'une seule édition officielle, sortie en 2012 chez Odeon Entertainment, encore au Royaume-Uni. Un manque désormais comblé grâce à ce disque qui sort chez Artus et qui semble provenir du même master.


Au niveau de l'image comme du son, si la qualité de la copie proposée n'atteint pas le firmament, elle vole suffisamment haut pour ressembler à un vieux coucou tenant fort bien le cap. Si bien que personne ne viendra ergoter sur la qualité technique de Charley Le Borgne, coq de l'Ouest tirant ses dernières cartouches (sans capote anglaise), dans l'oeuvre probablement la plus singulière du talentueux réalisateur de "Jason et les Argonautes", de "Un million d'années avant J.C." ou encore de La reine des vikings.

 

 

Concernant le bonus principal, on a droit à un entretien avec Alain Petit qui revient sur le western anglais et fait son historique. Il en dénombre trois avant la naissance du western européen : "Diamond City" (1949) dont l'action se situe en Afrique du Sud, "À main armée" (Robbery Under Arms, 1957) de Jack Lee avec Peter Finch, dont l'action se situe en Australie, et enfin "Le Cavalier noir" (The Singer Not the Song, 1961) de Roy Ward Baker avec Dirk Bogarde, dont l'action se déroule au Mexique. Ce dernier avait un parfum de soufre et contait quasiment une histoire d'amour entre un prêtre et un bandit. Autant dire que le western britannique ne propose pas les constantes et figures imposées du western traditionnel américain. Finalement, l'un des westerns les plus importants, au regard notamment du western dit européen, reste "La Chevauchée des Outlaws" (Michael Carreras, 1961) dont l'idée, nouvelle alors, était de tourner un western à l'américaine mais dans le sud de l'Espagne. Un véritable coup d'envoi en quelque sorte pour les productions à venir, notamment les coproductions germano-hispano-yougoslaves mais aussi pour les Américains qui ont vu là une véritable opportunité financière.

 

 

C'est à cet instant qu'un certain Thierry Lopez vient jouer les trouble-fêtes en interrompant monsieur Petit pour lui demander s'il s'agit du premier western tourné à Almería. La réponse ne se fait pas attendre et le sieur Petit la dégaine tout de go : "C'est le premier western sérieux tourné à Alméria, le premier étant "Dynamite Jack" avec Fernandel". Voilà pour l'anecdote. De son côté, l'auteur de ce bout de compte-rendu tient à préciser que, dès 1907, le parisien Joë Hammam avait eu l'idée de se servir des paysages de la frontière camarguaise pour ses westerns, à l'instar donc de l'Andalousie et de Almería plus tard.
Alain Petit poursuit ensuite son tour d'horizon avec "Les Charognards", "Un Colt pour trois salopards", Les Brutes dans la ville, "Les Collines de la terreur" ainsi que les très oubliable "Captain Apache". C'est du reste Charley-One-Eye qui lui succède en 1972 avant "Les Colts au soleil" de Peter Collinson.
Le reste demeure à découvrir, notamment l'influence du western européen, celle de Sam Peckinpah, celle encore du néo-western américain, plus social et plus politique, puis l'évocation de ce que votre serviteur ici présent avait lui-même qualifié dans sa chronique de "huis-clos dans le désert", de "pièce de théâtre", après la diffusion du film sur une chaine câblée, en 2013.

 

 

Viennent compléter ce dvd à ne pas mettre entre les mains de n'importe quel poulet (on est autant dans le film d'auteur que dans celui d'exploitation), un petit diaporama sympa faisant défiler façon fermier quelques photos d'exploitation et des affiches du film. En plus des bandes-annonces de Matalo!, Belle Starr Story, Killer Kid et Mort ou vif... de préférence mort.
Bref, on peut décerner sans caqueter un petit Label Rouge à cette édition aussi inattendue que choyée, tout en conseillant à tout un chacun d'aller y jeter, non pas un oeil, mais les deux.




En rapport avec le dvd :


# La critique du film Charley Le Borgne


# Le double-programme de sa ressortie British :

 

 

# La VHS Xtasy Video (1987) :

 

# L'édition dvd anglaise :

 

 

# Une édition dvd "bootleg" d'origine incertaine (USA ?), sous le titre Charlie One-Eye :

 

 

# Quelques captures supplémentaires :