Sexe qui parle, Le - Bach Films
Écrit par Flint   

 

Région : Zone All PAL

Editeur : Bach Films
Pays : France

Sortie film : 5 novembre 1975
Sortie dvd : 11 août 2014

Durée : 87'36
Image : 1.85 – 16/9e compatible 4/3
Audio : mono

Langue : français, anglais
Sous-titres : non


Bonus :
- Séquence inédite (3'16)
- Entretien avec Christophe Lemaire (8'42)
- Bandes-annonces de la collection "Cinéma érotique français"

 

 

Commentaire : Bach Films inaugure une nouvelle collection intitulée "Cinéma érotique français" avec trois titres, dont ce fameux Pussy Talk. Alors, attention (car la confusion est possible), cette collection est différente de celle nommée "L'érotisme à la française" (également chez Bach Films) qui englobe à ce jour deux titres, Dany la ravageuse et Dora la frénésie du plaisir.
Là, en l'occurrence, l'éditeur s'est penché sur le catalogue de la mythique firme Alpha France, rebaptisée Blue One depuis l'avènement du dvd. Pour une majorité d'entre nous, les films distribués par Alpha France étaient exclusivement des oeuvres à caractère pornographique. Ce ne fut pas toujours le cas, et il faut savoir que plusieurs des films d'Alpha France furent à l'époque tournés en deux versions, l'une hardcore, et l'autre softcore, cette dernière étant généralement destinée à être vendue à des pays étrangers (comme l'Angleterre).
C'est le cas du film qui nous intéresse ici, Le sexe qui parle. Bach Films propose dans cette collection les versions soft, telles qu'on put les voir dans certains pays autrefois, ou plus récemment chez nous sur des chaînes satellites.

 

 

Le montage ente les deux versions reste sensiblement le même, à la différence d'une scène qui se trouve dans la version soft et fut supprimée dans la version X. C'est le passage qui figure en bonus sur ce dvd, intitulé "scène inédite". Mais en fait, il figure bien dans le film, puisque c'est la version soft qui est proposée. Le bonus fait donc un peu "double emploi", mais cela permet de savoir avec précision quel passage exactement ne figure pas sur la version hard.
Il s'agit d'une scène se déroulant en parallèle avec l'interview du sexe de Joëlle (oui, j'ai bien dit du sexe) par le journaliste. Eric, le mari de Joëlle, a décidé de se changer les idées et va traîner dans le quartier de Pigalle. Il est abordé par une prostituée qui le fait monter dans sa piaule. Perturbé par tous ces événements, Eric croit que la prostituée n'est autre que Joëlle et perd le contrôle. Ce passage se situe aux alentours de la 76e minute et dure un peu plus de trois minutes. Dans la version hard, on voit seulement Eric déambuler le long d'une rue de Pigalle pendant quelques secondes (à la 79e minute).

 

 

L'intervention de Christophe Lemaire est sympathique, même si par moments, sa mémoire montre quelques signes d'hésitation. Lorsqu'il dit par exemple que les deux versions de Pussy Talk ne présentent finalement pas de différences majeures, il a à la fois tort et raison. Christophe Lemaire explique à juste titre que les deux personnages principaux étaient doublés pour les scènes de coït, et que de ce fait les gros plans, réalisés par des doublures, peuvent être dispensables. Il souligne aussi qu'en 1975, les films X en France n'allaient pas encore très loin dans le hard. Ce qui est également vrai. Toutefois, de là à dire que les deux versions sont proches est exagéré. Parmi les scènes modifiées, on peut retenir les suivantes : Joëlle faisant une gâterie à un collègue de travail, Joëlle rêvant que des hommes se masturbent autour de sa voiture, Joëlle satisfaisant deux hommes dans une salle de cinéma puis dans les toilettes, Eric honorant la psychiatre devant Joëlle, Barbara (la tante de Joëlle, jouée par Sylvia Bourdon) s'occupant de deux éphèbes, Joëlle jeune (jouée par Béatrice Harnois) prodiguant une fellation à son partenaire de tennis, Joëlle jeune en salle de classe avec une camarade allumant son professeur, ou encore un triolisme féminin mettant en lice Barbara et ses deux modèles.

 

 

Il s'agit exclusivement de scènes de fellations ou de pénétrations (et aussi Sylvia Bourdon utilisant un gode-ceinture). Concernant les pénétrations, ce sont donc pour la plupart des gros plans tournés par des doublures, à l'exception de la scène où Béatrice Harnois fait l'amour avec son professeur (Claude Dupont). On peut de ce fait convenir que certains passages sont dispensables, d'autres moins.
Pour en finir avec l'entretien de Christophe Lemaire, on apprend quelques anecdotes intéressantes à propos de l'actrice principale, Pénélope Lamour. C'est certainement la partie la plus instructive de l'interview. Dommage que le journaliste ne parle pas de Jean-Loup Philippe. On aurait aimé savoir, par exemple, comment l'acteur fétiche de Jean Rollin se retrouva à tourner dans un film porno.
En conclusion, cette version soft est quand même réussie, proposant une alternative utile à la version hard. Elle peut se voir "en famille" plus aisément, comme une comédie érotique (son sujet s'y prêtant facilement). Le master étant de plus de qualité, c'est donc l'occasion de (re)découvrir l'un des classiques du X français sous un autre angle.

 

 

Note : 7/10


En rapport avec le dvd :

# La critique du film Le sexe qui parle