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Mondo Van Belle à la cinémathèque française
Écrit par Xawa   

Au programme de la soirée consacrée au cinéma Bis du 5 Juin : MONDO Van Belle, à la découverte d'un cinéaste excentrique.

 

 

Le résumé :

"Je n'ai filmé que ce que j'ai vu, que ceux qui, d'une façon ou d'une autre, m'ont réjoui en m'offrant le spectacle de leurs univers pittoresques et ont su, généreusement, sans tricher, se donner aux regards souvent trop déformants de mes caméras. Ils nous émeuvent, nous surprennent, nous font rire ou même nous effraient. Et alors ? La vie, c'est du Cinéma et c'est bien comme cela !" - Jean Louis Van Belle.

 


Producteur-auteur-parolier-réalisateur français, Jean Louis Van Belle (sans traits d'union !) est incontestablement l'un des plus atypiques artisans du bis européen. Pourtant aucun dictionnaire de cinéma ne le mentionne. Impardonnable oubli qui s'explique par la difficulté à redécouvrir une œuvre pourtant riche de nombreux longs métrages et dont il ne faudrait surtout pas limiter la singularité au seul Sadique aux dents rouges, incroyable récit de "sex-horreur" qui stupéfia la salle du cinéma bis le 26/09/2003. Avant de zigzaguer entre polar sexy et film fantastique, comédie burlesque et psychédélisme frénétique, collages surréalistes, trucages primitifs et imagination sans entraves, Van Belle s'était lancé dans un parcours de vie quelque peu débridé, comme son cinéma. Après de brefs passages en école primaire, il fut un temps berger puis valet de ferme (il dit "avoir beaucoup appris sur les hommes en observant la nature et sa faune") et enfin confié à un collège technique dont il sort diplômé avec une mention "très bien". Abandonnant sa campagne du Nord, il débarque à Paris et multiplie les boulots : agent de renseignements à la SNCF, photographe, électricien, modeste organisateur de galas. Recommandé par Sacha Pitoëff, JLVB devient un comédien de la décentralisation au Théâtre Populaire des Flandres et à la Comédie de l'Ouest. Il débute modestement au cinéma en jouant un marmiton dans Le Rendez-vous de minuit (1961) de Roger Leenhardt. Mais c'est la réalisation qui l'attire. Plutôt que de se définir comme cinéaste, il préfère dire qu'il fait du cinéma. Il tient la caméra sur les scopitones yé-yé de Davis-Boyer, fréquente la bande des Idoles et le clan Terzieff, refuse les cocktails bourgeois chez les Prévert, fait le G.O. au Club Méd grâce à Alex Métayer (il annonce à des vacanciers anglais la mort de la Reine Elisabeth et y tourne un court métrage grinçant intitulé Vacances bidon), est gagman pour un dessinateur de presse, tourne des films institutionnels, assiste – invité par Jacques Tati – à trois jours de tournage de Playtime et conduit une bande anarchiste improvisée qui défie les CRS de mai 68. L'autodidacte rebelle fait ses classes à Saint-Germain-des-Prés, à la Vieille Grille de Maurice Alezra, au Théâtre de la Huchette de Nicolas Bataille, devant l'Echelle de Jacob toujours en quête d'artistes, près du Cheval Vert, en haut de la rue Mouffetard, chez Moineau, côtoie les peintres, sculpteurs et photographes de Montparnasse, s'enivre de cinéma aux Trois Luxembourg jusqu'à deux heures du matin, pour finir autour d'un verre avec les travelos du Elle et Lui, rue Vavin, en quête d'un premier taxi. Ces univers colorés, cette recherche permanente d'échanges avec les autres vont devenir la matière de ses films. En 1965, ce fin connaisseur du Paris insolite, engagé comme assistant, apporte de nombreuses idées au mondo d'Edouard Logereau, Paris secret. Le même Logereau l'engagera de nouveau sur La Louve solitaire en 1967. Après plusieurs courts loufoques, JLVB trouve des financements en Belgique pour ses premiers longs métrages. Son Paris interdit est une rareté absolue, un mondo justement interdit par la censure française : "le film s'inspire de l'érotisme, de la pornographie, du sadisme, du meurtre mais certainement pas de l'art cinématographique." affirme-t-elle. A son tour, JLVB l'interpelle : "proposer aux spectateurs ce qui peut, pour certains, relever des "bizarreries" de la vie, en quoi cela justifie-t-il une "interdiction totale", quel que soit le film, jamais prétendu autre qu'un "reportage-fiction" du style Cinq Colonnes à la Une ?" On y découvre un cours de strip-tease en HLM, un coiffeur de macchabées, un buveur de sang, un mariage de travestis, un club des adorateurs d'Hitler, un ballet d'éclopés véritables, avec prothèses, prenant des cours de danse chez une femme qui se dit être "la réincarnation de Mistinguett", un moment de pure étrangeté, entre Freaks et Caligari. Audacieux, il y fait descendre ses techniciens sur les Champs-Elysées, habillés en Nazis ! L'œuvre témoigne d'un goût sincère pour le bizarre, l'anticipation, l'érotisme et les personnages insolites. S'en dégage une poésie déconcertante. Pervertissima ajoute la notion capitale du mélange des genres, avec une écriture libre qui se réapproprie le collage ludique des cadavres exquis des Surréalistes. Ça commence encore comme un mondo dans lequel un gourou de la poésie "métaformelle" règne sur des disciples portant masques d'animaux qui se flagellent pour se libérer des "interdits économico-sexuels", message lancinant dont la phrase-clé est "Ur ta ur ta ir ta ur taguère" ; puis ça dérape en une effarante série B d'épouvante avec un clinicien frankensteinien – le truffaldien Simono – droguant des malades mentaux pour les transformer en surhommes et devenir maître du monde. Choquée, la censure exige 161 mètres de coupes. Citons encore Perverse et Docile, remake trash de La mariée était en noir, Les singes font la grimace avec un chef de gang hémiplégique (qui était l'assureur du film), des karatékas et Ray Ventura et Bastos, ma sœur préfère le colt 45, abracadabrante pochade où se téléscopent Félix Marten, Marcel Zanini, Philippe Castelli, Willy Braque, l'amuseur liégeois Roger Darton (transfuge de Jess Franco et Eurociné) et l'assureur en fauteuil roulant. Après l'Extrême Cinéma de la Cinémathèque de Toulouse et l'Etrange Festival de Lyon, JLVB sera certainement ému et honoré de voir deux de ses films projetés à la Cinémathèque française, dans la salle dédiée à Henri Langlois. Toujours aussi bouillonnant, le cinéaste s'apprête à monter la production du premier volet d'un triptyque provisoirement intitulé Jour de chance, une comédie en 3D, à la fois sentimentale, hyperréaliste et désopilante. Mais ce soir, notre Jour de chance est d'accueillir l'iconoclaste, drolatique et attachant Jean Louis Van Belle.

Christophe Bier, avril 2009

 

Filmographie :

 

1965 : La Pierre et la Corde (CM). – 1966 : César sculpteur (CM) – 1967 : Les Joueurs (CM). Calamités, ou La Vie imaginaire de Gustave Chevot (CM). – 1968 : L'Ascension de Julien Picard (CM). – 1969 : Rue du rendez-vous (CM). Paris interdit. Perverse et Docile. – 1970 : Petit Pécheur : petit poisson (CM). Pervertissima. Le Sadique aux dents rouges. – 1972 : La Dernière Aventure. Bastos, ma sœur préfère le colt 45 (ou La Guerre des espions). Les singes font la grimace (ou Tendre Papa). – 1973 : Deux Heures à vivre. – 1974 : Un tueur, un flic, ainsi soit-il... (ou La Balançoire à minouches). Dédé la tendresse. – 1975 : Les Oiseaux du banc d'Arguin (CM). L'Après-midi d'un fauve (CM). – 1976 : Made in Sex. Projections spéciales. – 1978 : La Leçon de géo (CM). Cour côté jardin (CM). Régates (CM). – 1981 : A l'ombre d'un été. 1984 : French Riviera (CM)
Note : JLVB estime avoir réalisé plus de 15 CM, au moins 20 LM et de nombreux films institutionnels.

 

 

La soirée :

 

20h00

"L'Ascension de Julien Picard"
de Jean Louis van Belle
France/1967/12'/35mm
Avec Paul Descombes, Jacqueline Staup.
Le destin d'un fils de paysan qui devient un héros de la patrie par amour d'une fille de la Haute.

suivi de

"Paris interdit"
de Jean Louis van Belle
Belgique/1969/80'/35mm
Avec Charles Buhr, Jacques Lacourie, Maelle Pertuzo, Albert Simono, Jean Louis Van Belle.
Inédit en France.

22h00

"Les Joueurs"
de Jean Louis van Belle
France/1968/13'/video
Avec Nicolas Bataille, Romain Bouteille, Christian Marin.
Partie de cartes de haute voltige entre joueurs un peu tricheurs.

suivi de

"Pervertissima"
de Jean Louis van Belle
Belgique/1969/80'/35mm
Avec Maelle Pertuzo, Albert Simono, Charles Buhr, Jean Louis van Belle.
Une jeune femme est embauchée par un magazine pour enquêter sur le monde du sexe. Elle découvre l'existence du sadique Docteur Vilard qui dirige une étrange clinique psychiatrique.

 

 

Ou ça ? :

 

Cinémathèque française
51, rue de Bercy
75012 PARIS

Vendredi 5 Juin 2009 - 20h00 - SALLE HENRI LANGLOIS
En présence du réalisateur !

 

* Pour suivre les soirée Bis et d'autres évènements encore sur le site de la cinémathèque :