
Le livre consacré aux "Mondo Movies Et Films De Cannibales", signé Sébastien Gayraud et Maxime Lachaud, devrait sortir le 31 octobre prochain...
Pendant plus de vingt ans ce genre cinématographique nous abreuva d'images-choc, de polémiques, de scandales. Un cinéma du XXe siècle, inconnu, mystérieux avec un voyage aux frontières de l'extrême. Préface de Boyd Rice, journaliste, artiste, musicien et défricheur américain, connu pour avoir écrit les premiers articles d'importance sur les Mondo.

Présentation :
Le principe du Mondomovie est simple : rapporter des 4 coins du monde les images les plus saugrenues, étranges, exotiques ou violentes dans un esprit de reporter sensationnaliste. Puis, une voix-off au ton faussement moralisateur s'offusque ou s'étonne de ces séquences dont le fil narratif se construit sur un principe d'association d'idées ou de courant de conscience. Ce cinéma joue avant tout sur la perception du spectateur afin de le mettre dans une situation instable : accepter ces images pour vraies ou fausses, essayer de sortir une réflexion anthropologique ou philosophique à partir de situations plaisantes ou pathétiques, regarder l'insoutenable tout simplement parce que cela existe, etc.
On peut délimiter le genre dans le temps : son appariton en 1962 avec Mondo Cane de Jacopetti, Prosperi et Cavara puis sa fin progressive au début des années 80. Mais plus généralement, on peut inscrire le Mondo dans l'histoire plus large du docu-horreur ou documentaire-choc qui apparu avec le cinématographe et les premières bandes d'actualité, comme dans les films "d'exécutions" ou ceux de jungle et de "cannibales". De par son succès populaire et les polémiques qu'il engendra, notamment à Cannes, Mondo Cane fit date, en éveillant soit les éloges soit les insultes. Car ce long métrage va engendrer tout un genre comprenant plus d'une centaine de films. De grands auteurs et de grands réalisateurs s'y intéresseront : le documentariste François Reichenbach, Jodorowsky qui voue une admiration sans bornes à ce cinéma, ou encore des auteurs comme Alberto Moravia (assurant la voix-off de nombreux Mondo) ou l'auteur d'anticipation J.G. Ballard...
Il s'agit d'un cinéma des limites et du questionnement où tout repère esthétique cinématographique n'a plus lieu d'être. Un cinéma du double effet, et de la confrontation des contraires : le primitif et le civilisé, le tragique et le trivial, le sublime et le sordide... Cet ouvrage se décline en deux parties, tout d'abord le nécessaire parcours historique, afin de mieux placer le documentaire-choc dans son contexte et dans une histoire du cinéma, puis une seconde partie qui s'intéresse à analyser tous les grands traits caractéristiques de ce genre cinématographique, afin de mettre au jour les questions esthétiques et philosophiques mises en place par ces films. Cet essai s'adresse à toute personne intéressée par l'histoire du cinéma, amateurs de curiosités et bizarreries mais aussi à ceux qui se posent des questions sur l'art contemporain, l'esthétique de l'abject et du grotesque.
Editeur: Bazaar & Co
Prix : 24 €
* Sortie le 31/10/2010
- Sur le site de l'éditeur :

|