En 1921, Lovecraft donnait naissance à Hebert West, descendant de Victor Frankenstein et ré-animateur de morts ! De ce roman, Stuart Gordon tirait le film "Re-animator", version plus contemporaine et gore du roman, auquel s'ajouteront deux suites à ce jour. Bref, si ce personnage n'a pas connu autant de pastiches que Cthulhu, il n'en reste pas moins emblématique de l'oeuvre de Lovecraft et ne pouvait qu'inspirer des auteurs.
Ce roman prendra ainsi la forme d'une enquête journalistique suite à l'assassinat d'une famille dans la ville de Chesstomb, lieu calme qui se retrouve d'un coup victime d'un acte effroyable et non-résolue. Le récit est ainsi constitué de témoignage, de journaux intimes, de vidéos et d'autres pièces racontant les étranges événement survenu dans la petite ville ! Un procédé que Lovecraft a lui-même souvent utilisé et donc ainsi justifié ici.
Lovecraft fait même partie des personnages de ce roman, à la fois auteur débutant et journaliste scientifique, qui va croiser le chemin du Docteur West, médecin ambitieux pensant pouvoir ramener les morts à la vie et en lutte contre le docteur Grave, son supérieur. Ce qui n'empêche pas le savant fou de se livrer à des expériences auxquelles vont assister l'écrivain et un autre journaliste, témoin d'une résurrection .
La seconde partie se passe donc à notre époque, en 2001, alors qu'un homme vient d'hériter d'une étrange maison, dont la réputation veut qu'elle soit maudite, pourtant, certains semble prêt à beaucoup de choses pour s'en emparer et récupérer ce qu'il peut bien y avoir à l'intérieur. Surtout que derrière son apparence tranquille, la ville semble abriter de sombre secret et être le théâtre de violence plus souvent qu'à son tour.
Deux histoires, voir trois, imbriquées les unes dans les autres sont donc présentes dans ce roman, dont celle mettant en scène Lovecraft et le vrai West qui ne semble là que pour justifier la seconde plus contemporaine, l'ancrée dans le monde réel. La seconde explore ainsi l'univers des décennies plus tard, au début du siècle suivant même, nous racontant même l'origine du fameux sérum de West, mélangeant alors beaucoup de choses.
John Ethan Py mêle ainsi religion, René Descartes et société secrète ! Un mélange qui part un peu dans tous les sens donc et n'est pas totalement convaincant à ce niveau ! Le roman cherche ainsi la complexité, là où il aurait pu être simple. La conclusion essaye ainsi de jouer une dernière fois sur l'aspect journalistique du roman, à travers une digression ambiguë où la réalité et la fiction se mélangent pour jouer avec l'aspect faussement authentique du roman.
Pourtant, ce roman n'est pas exempt de qualités et propose de nombreux passages horrifique particulièrement réussie, des personnages véritablement effrayants et une ambiance sombre et glauque qui fonctionne parfaitement. John Ethan Py livre des scènes absolument terrible où gore et sadisme se rencontrent dans ce qui aurait pu être un final en apothéose A ce niveau, on a un excellent roman d'épouvante !
Si ce roman essaye de reprendre l'un des principaux codes de Lovecraft, l'aspect témoignage et authentique, il en oublie un autre : la suggestion, l'horreur venant souvent chez le maître de Providence de l'incapacité des narrateurs à décrire ce qu'ils ont vu. Du coup, le style plus visuel de John Ethan Py donne un roman plus sanglant et plus violent lorsqu'il sombre avec délice dans l'horreur la plus effroyable.
Note : 7/10
Stegg
A propos de ce livre :
- Site du livre : http://chesstomb.weebly.com/
- Site de l'éditeur : http://www.editions-hsn.fr/