Après nous avoir fait visiter un Paris infesté de zombies en compagnie d'une bande de vieillards avec l'excellente "évangile cannibale", Fabien Clavel revient donc au zombie et à la capitale avec une héroïne, beaucoup jeune puisqu'il s'agit d'une adolescente. Des bâtiments célèbres de Paris, il ne restera qu'une station de Métro, celle de Châtelet-Les Halles où a eu lieu un attentat en plein mois de décembre et à une heure de pointe. Coincé sous terre et cerné par les zombies, Emma va se lancer à la poursuite de son frère autiste Nathan.

"Métro Z" est d'une certaine manière l'anti-thèse de "l'évangile cannibale" du même auteur : à la vieillesse des héros du second s'oppose la jeunesse d'Emma, au cynisme du narrateur on trouve l'humanisme de l'adolescente, à l'évasion de la maison de retraite on trouvera le côté claustrophobe des stations de métro. Bien que les romans partagent donc la même ville et les mêmes monstres, il s'oppose donc sur le fond comme sur la forme puisqu'on passe d'un journal intime à une histoire nous plongeant directement en plein chaos.
L'histoire de ce roman est donc celle d'Emma, jeune adolescente, qui souffre d'avoir un frère autiste qui accapare l'attention de ses parents. Elle se doit donc de ramener Nathan à la maison après une journée de cours. Seulement une explosion va bouleverser leur voyage, séparant Emma de son frère, incapable de se débrouiller seul. La jeune femme va tenter de partir à la recherche du garçon, mais va rapidement découvrir que les attentats ont eu un étrange effet sur les autres passagers, ceux-ci devenant hagard et affamé.
A partir de là, on a un survival assez classique en huis-clos avec une héroïne qui va devoir fuir et affronter le monde dangereux qui l'entoure, s'aventurant dans les zones dévastés de la station victime de plusieurs explosions ainsi que d'un gaz transformant les gens en zombie. Bien que ce soit un roman jeunesse, Fabien Clavel n'hésite pas à y mettre un peu de sang, juste ce qu'il faut pour que ce soit crédible, pas de gore cette fois-ci. Ce qui n'empêche pas qu'il y ait quelques scènes un brin effrayantes.
Le récit donne en effet plus dans la tension que dans l'horreur graphique et suggère plus qu'il ne décrit, nous laissant deviner les horreurs auxquelles Emma sera confrontée. Fabien Clavel propose ainsi une descente dans l'un des endroits les plus claustrophobique possible, y ajoutant une ambiance apocalyptique et des zombies ! C'est rondement mené et l'auteur n'hésite donc pas à confronter Emma au pire de ce monde et à lui en faire découvrir les aspects les moins reluisant, ce pourquoi le survival est un genre excellent.

Métro Z constitue donc un bon divertissement, un roman d'horreur soft et très sage pour jeune lecteur, bien loin de l'évangile cannibale et de son ambiance trash. On y trouve pourtant une ambiance un brin sombre, surtout que son héroïne est parfois loin d'être parfaite, mais sera elle faire preuve d'humanisme pour aider son frère. Métro Z est donc un roman globalement optimiste, même s'il se déroule en plein milieu d'une apocalypse. Un roman qui se révèle au final assez riche en émotion et en horreur.

Note : 8/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de  l'auteur : http://clavelus.blogspot.fr/

- Site de l'éditeur : http://www.rageot.fr/