Black Ninja, The
Genre: Blaxploitation , Ninja
Année: 2003
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Clayton Prince
Casting:
Clayton Prince, Carla Brothers, Nicky De Matteo, Yuki Matsuzaki, Heather Hunter, John Canada Terrell, Michael Chance, David Gosnell...
 

Avocat le jour, défendant avec brio et succès les criminels qui font appel à lui contre espèces sonnantes et trébuchantes, Malik Ali se transforme, le soir venu, en justicier masqué : The Black Ninja ! Combattant valeureux nourri aux arts martiaux, il étend pour le compte les canailles et autres petites frappes qui hantent les ruelles obscures ou braquent les vendeurs de hot-dogs et les vidéo-clubs. Cette double face de Malik ne lui vaut pas que des amis, d'aucuns le trouvant décidément infréquentable du fait de sa profession, d'autres en voulant à sa peau parce qu'il contrecarre leurs projets meurtriers.

 

 

Mais Malik a un autre secret : il est une victime du système judiciaire dont il est pourtant l'un des rouages les plus performants. En faisant acquitter un psychopathe ninja à qui il avait demandé toute sa fortune en honoraires (c'est-à-dire 100 000 dollars), c'est sa propre famille qu'il a condamné à mort, le cruel Hagiwara ayant lentement décimé sa femme et ses enfants avant d'inscrire en lettres de sang cette sentence macabre : Was it worth 100.000 $ ? Trauma total pour l'avocat brillant, raison pour laquelle il est devenu... The Black Ninja !

 

 

Peut-on prendre au sérieux un tel film ? Non. Peut-on le regarder avec plaisir ? Oui. Mais un plaisir vaguement coupable, néanmoins, devant un spectacle qui n'est pas loin du degré zéro du cinéma, tant au niveau de l'intrigue que des combats ou des dialogues. Qui peut croire à cet avocat brillantissime dont la plaidoirie initiale est censée nous faire réaliser à quel point il est génial ? En gros, il déclare que son client ne peut être le violeur de la dame qui l'a pourtant reconnu parce qu'il est trop stupide pour avoir ourdi le plan qui lui a permis de s'introduire chez elle... "Acquitté !" Et là, bien sûr, le brave petit spectateur tranquillement assis dans son fauteuil doit trépigner de rage contre cette justice aveugle et laxiste. Sauf qu'il n'y croit pas une seconde. Qui peut croire ensuite que ce roué Malik est un vrai ninja ? Pas grand-monde, au vu des combats vraiment très pauvres et finalement assez peu nombreux. Qui peut éprouver une quelconque empathie pour les drames intimes du Black Ninja, qui semble condamné à les revivre sans cesse ? Personne encore, puisque on n'y croit tout simplement pas !

 

 

Et malgré tout, ce n'est pas si mal, à condition d'être bien luné. Filmé au premier degré avec ce qu'il faut de malignité pour faire sourire l'amateur de vengeance et de justice sauvage, le violeur mis en cage avec l'un de ses comparses qui le fera passer à la casserole, par exemple, The Black Ninja frise l'amateurisme tout en forçant la sympathie (une sympathie vaguement goguenarde, certes). Comme, par exemple, lorsque Malik est victime d'un chantage visant à lui faire voler un diamant exceptionnel. Demandant alors à ses maîtres chanteurs quel est le plan, il lui est répondu tout de go : "Tu entres à l'intérieur, et tu voles le diamant !" ça c'est du plan !

 

 

Mais on pourrait quand même renâcler, reculer devant tant de simplicité confinant au ridicule sauf... Sauf qu'après une bonne heure de métrage, et alors qu'on décroche justement, arrive la scène du film. Celle à ne pas louper, celle à voir pour la croire : celle du ninja contre le mafioso pétomane ! Holà, calmons-nous, j'en vois déjà certains imaginer un combat où les manchettes détourneraient des vents malodorants, que nenni (hélas, d'ailleurs, ça pourrait être bien aussi, ça) ! C'est juste que notre ami Black Ninja s'attaque au mafioso qui a commandité le meurtre de sa nouvelle compagne tandis que celui-ci est pris d'un fou rire et d'une féroce envie de déféquer ponctuée par moult pets ! S'ensuit alors un étonnant dialogue où le Ninja noir et acupuncteur explique à son adversaire rendu muet qu'il va le faire payer, chacune de ses phrases étant comme ponctuée par les gaz de son interlocuteur...

 

 

Vieux de 10 ans mais ayant l'air d'en avoir 20 de plus (je pensais qu'il datait des années 80...), The Black Ninja est un foirage sur toute la ligne sauvé par son jusqu'auboutisme absurde, son manichéisme primaire et ses scènes ridicules. Au rang de celles-ci, les démarrages très lents à moto de l'acteur, réalisateur, scénariste Clayton Prince, qui ne semble pas très à l'aise sur deux-roues, mais qui a pourtant ponctué ces courtes scènes de crissements de pneus qui conviendraient mieux à un départ en trombe sur roue arrière ! Soit, The Black Ninja n'est pas très recommandable et je me garderais bien de vous le recommander mais... eh bien, il se laisse regarder, tout simplement.

 

Bigbonn

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