Paganini Horror
Genre: Horreur
Année: 1989
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Luigi Cozzi
Casting:
Daria Nicolodi, Jasmine Maimone, Pascal Persiano, Donald Pleasence...
 

Parce que ses collègues féminines peinent à retrouver l'inspiration qui leur avait amené le succès, le batteur d'un groupe de rock se procure auprès d'un mystérieux personnage une non moins mystérieuse partition de violon composée longtemps auparavant par Paganini, célèbre musicien censé avoir vendu son âme au diable. Non content d'employer le morceau à leur sauce dans leur nouveau tube, le groupe ainsi que son producteur partent tourner le clip dans la maison même de Paganini. Bien sûr, des événements diaboliques vont très vite arriver...

 


Collaborateur de longue date de Dario Argento, Luigi Cozzi signait là l'un de ses derniers films personnels, avant de retourner auprès de son ami Dario pour quelques documentaires ainsi que des collaborations en tant que réalisateur de seconde équipe ("Deux yeux maléfiques", "Le Syndrome de Stendhal"). Film personnel que ce "Paganini Horror", certes, mais Cozzi n'était déjà pas si loin de l'univers de Dario Argento. Pas uniquement du fait de la présence en tête d'affiche de Daria Nicolodi, compagne de Dario (et accessoirement mère d'Asia Argento), mais aussi parce que nombreux sont les éléments qui rapprochent le film du célèbre "Suspiria".
Tout d'abord l'histoire en elle-même, qui se déroule dans une maison labyrinthique aux multiples secrets concernant un maléfice ancien. Ensuite, le lien avec l'art. Si Argento lie son intrigue fantastique à la danse pour mieux jouer sur l'atmosphère générale du film, Cozzi, lui, fait de même en liant son histoire de maléfice à une partition de violon. Le côté giallo est également là, avec de longs moments de suspense (les personnages en ballade dans des couloirs), mais également avec des lumières saturées voire carrément criardes, passant très vite du rouge vif au bleu ciel...

 


Bref, le film de Cozzi se révèle ambitieux. Beaucoup trop. L'exposition de l'intrigue et des personnages passe relativement bien, principalement grâce à une mise en abîme entre l'intrigue principale et le clip horrifique qui est tourné par les personnages, et qui permet de justifier le mélange entre une photographie gothique et une autre plus moderne. En revanche, la suite vire à la catastrophe. Le scénario, jusqu'ici plus ou moins giallesque, se perd dans des péripéties ne menant nulle part si ce n'est parfois au ridicule. Il en est ainsi pour toutes les fois où Cozzi tente d'approfondir son histoire de lien entre la musique, le diable et le musicien Paganini.
Les dialogues se révéleront insipides, d'autant plus qu'ils sont prononcés par des "stars" de rock'n'roll grimées comme les tendances le voulaient à la fin des années 80. C'est ainsi qu'on aura droit à une théorie sur la moisissure du bois à fabriquer les violons, ou encore à une autre, carrément philosophique, démontrant que l'univers est construit comme la musique... Tout ça bien entendu sans grandes répercussions sur une intrigue qui part dans tous les sens (l'entité vivant là agissant de façon bien disparate), à l'image de nos héroïnes avançant à tâtons dans la nuit noire - en fait un effet de nuit américaine à base de filtres bleus tout pourris et laissant apparaître les ombres - à la recherche d'une barrière invisible... Et tout cela se termine dramatiquement par un final à multiples rebondissements, très brouillons (mais aussi parfois très drôles).

 


Tout cela est donc franchement mauvais. D'autant plus que "Paganini Horror" se révèle chiche en gore, à deux trois exceptions près (moyennement réussies). A vouloir rendre son film trop lyrique et trop riche, Cozzi aura fini par s'emmêler lui-même les pinceaux. Donald Pleasance, sous-employé, ne fera même pas illusion dans la peau du personnage machiavélique à l'origine de toute l'histoire. Dommage, car il y avait de quoi faire un bon petit film...

Note : 4/10

 

Walter Paisley
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