Pistolets pour un massacre / La Malle de San Antonio
Titre original: Un Pistola per cento bare
Genre: Western spaghetti
Année: 1968
Pays d'origine: Italie / Espagne
Réalisateur: Umberto Lenzi
Casting:
John Ireland, Peter Lee Lawrence, Gloria Osuna, Victor Israel...
Aka: La Malle de San Antonio
 

Jim, pour avoir par conviction religieuse refusé de prendre les armes en pleine Guerre de Sécession, se retrouve condamné aux travaux forcés. Libéré à la fin de la guerre, il s'en retourne dans ses pénates pour retrouver sa famille... assassinée. Ivre de vengeance, Jim laisse ses beaux principes au placard et se tourne vers la bonne vieille loi du Talion, pistolet dans une main, quatre balles dans l'autre, quatre balles pour autant de fripouilles qui vont voir de quel bois il se chauffe.

 

 

Pistolets pour un massacre, aka La Malle de San Antonio, est un western qui démarre vite. Trop vite, comme dirait la Prévention routière. En dix minutes, tout ou presque est déjà réglé. Jim est condamné, relâché, revenu chez lui, découvre le massacre, devient très colère (une ride apparaît au milieu de son front), apprend le maniement du colt .45 avec un pote et plombe trois malfrats sur quatre. Ouf ! Là dessus, Umberto Lenzi se trouve bien embêté : c'est qu'on lui a demandé un long métrage d'une heure et demie, pas un court de quinze minutes.
Alors Lenzi, et son scénariste, ils meublent. On pourrait dire que le quatrième est introuvable, qu'il faut le poursuivre. Puis on pourrait dire qu'en chemin, Jim arrive dans une ville menacée par une troupe de pilleurs de banque. Puis on pourrait dire que Jim devient ami avec un mystérieux prêcheur à la gâchette facile. Puis on pourrait dire qu'il y a des fous dangereux gardés dans la petite prison de la bourgade... et ainsi de suite.
Non, Pistolets pour un massacre n'est pas un grand western. Non pas qu'Umberto Lenzi soit un incapable, même s'il fut plus inspiré (Gringo joue et gagne), mais il ne contient pas grand chose pour l'élever au-delà du western conventionnel. Personnages vite esquissés, héros blondinet pas très intéressant - il ne boit pas d'alcool, quelle caractérisation audacieuse ! - et expressif comme une planche à repasser, ensemble un peu confus faisant que l'on se demande parfois qui tire sur qui... Lenzi, tout en empruntant quelques petites choses à Leone, se dépatouille tout de même pour nous livrer quelques jolies scènes, même si tout cela manque de nervosité.

 

 

Quant à l'histoire, conventionnelle, inutile de compter sur le twist de la dernière bobine, celui-ci étant dévoilé à demi-mot dès le début du film. Reste un passage, la bouffée d'oxygène, celui de l'évasion prévisible mais attendue des fous. Un défilé de sales gueules qui investissent alors la ville, hurlant, cassant, brûlant, 'tentativedeviolant'... Quelques codes du film d'horreur apparaissent soudain, pour notre plus grand plaisir, dans ces scènes particulièrement fortes et réussies où un pauvre pianiste termine le crâne fracassé à la hache. L'hémoglobine n'oublie d'ailleurs pas de sortir dans Pistolets pour un massacre : un impact sanglant par-ci, des poings dans la figure par là... Pas de quoi fouetter un Fulci, mais dans une série B de ce calibre, ça fait plaisir.
Un spaghetti de routine, qui se laisse regarder. On retiendra, outre les scènes des fous, cet aspect sans concession qui rend les productions italiennes tellement plaisantes. Oui, Jim se venge et se venge bien, n'hésitant pas à sauver un meurtrier de la pendaison pour le flinguer lui-même. Tout ceci aurait pu être bien mieux. Mais le scénario à tiroirs, aussi prévisible soit-il, et le savoir-faire de Lenzi font finalement passer la pilule.

 

 

Le Cénobite cinglé !
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