Riki-Oh: The Story of Ricky
Titre original: Lik Wong
Genre: Comédie , Action , Arts Martiaux , Catégorie III
Pays d'origine: Hong Kong
Réalisateur: Nam Nai Choi
Casting:
Fan Siu Wong, Fan Mui Sang, Ho Ka Kai, Yukari Oshima, Tsang Kan, Wing Chan, Kwok Bong, Testsuro Tamba, Gloria Yip...
Aka: Riki Ô / Ricky Oh
 

En 2001 (eh oui, c'est un film futuriste!), les prisons ont été privatisées. Ce qui s'y passe se déroule donc dans la discrétion la plus totale. C'est ainsi que la prison où débarque Ricky Oh, pour homicide, est sous le joug d'un directeur psychopathe et de son second qui ne l'est pas moins. Dans cette tôle ultra-moderne, les gardiens sont presque effacés et les véritables forces de l'ordre sont quatre détenus désignés comme chefs des quatre ailes de la prison et assurant ce rôle avec brutalité et dans l'injustice la plus totale. Le tout sur fond de production d'opium, "les détenus étant la moins-d'oeuvre la moins chère", dixit, le directeur.

 

 

Ricky Oh n'aime ni la drogue ni l'injustice. Et il est très musclé (Fan Siu Wong n'est que muscles et tension). Alors il se révolte.
Il crève l'oeil d'un sous-fifre martyrisant un autre détenu; il crève aussi l'énorme panse de Dragon-idiot, montagne humaine qui était chargée de le punir. Puis il fracasse, broie et concasse. Il perce, troue et réduit en bouillie. Il brise, ratiboise, catapulte et atomise. Il hache menu, décapite et démembre. Bref, il charcle à tout va et s'en donnerait presque à coeur joie, si sa belle était là...
Mais elle n'est pas là. Elle ne l'est plus. Quelques flashbacks nous en diront d'ailleurs plus sur sa dulcinée, ses tendres émois et sa fin douloureuse. Ricky, pour se consoler, joue de la flûte ou, parfois, de la musique avec une feuille. Dans le fond, il y a du romantisme chez lui...

 

 

Mais, avec Nam Nai Choi aux commandes, oubliez tout romantisme et toute retenue. Le gaillard fut déjà responsable des images pour The Sexy Killer et est l'auteur reconnu de films brutaux et déjantés, tels que Her Vengeance, Erotic Ghost Story et l'inoubliable The Seventh Curse et son pressoir à enfants ! Nam aime le gore et se complait dans la catégorie 3, cette classification purement hong-kongaise où tous les excès sont permis. Et ici, il s'est déchaîné.
Ricky, le plus souvent appelé Lik-Wong, est indestructible. Déjà criblé de balles qu'il conserve "en souvenir", il résiste à tout et est même capable de faire un noeud à l'un de ses tendons qui vient d'être tranché et de repartir à l'attaque ! Et s'il ne risquait pas d'avaler de la terre, probable qu'il rirait à la face de ses ennemis qui l'enterrent vivant ! Quoique qu'il ne soit pas franchement rigolard, au contraire de ses adversaires qui se complaisent dans la méchanceté crasse et l'excès sanguinolent.

De Serpent-borgne, le directeur-adjoint de la prison, qui n'hésite pas à planter les crochets de son bras coupé dans la main d'un détenu qu'il veut impressionner, au directeur, qui se transforme en brute épaisse et morveuse lors d'une incroyable transformation due au kung fu (!?!), en passant par Nord, Sud, Est et Ouest, les quatre patrons des ailes qui portent leur nom et qui font régner la terreur, cet univers carcéral baigne dans un gore qui relègue les excès bleutés des opus de La femme scorpion à la bluette guillerette. Les prisons de femmes, c'est une chose. Mais les prisons d'hommes, c'est quand même autre chose !

 

 

La force de ce film (et de son auteur) réside dans ce parfait mauvais goût qui le pousse à mettre tous les curseurs dans les zones rouges : gores, gores, gores, les combats entre Lik-Wong et ses adversaires sont le prétexte à de multiples geysers de sang. On est dans une telle exagération, on atteint de tels sommets goreux, qu'on ne peut s'empêcher d'en rire, le nombre de litres de faux sang utilisé pouvant d'ailleurs cousiner sans problèmes avec le "Braindead" de Jackson, qui date de la même époque et tournait aussi au comique de l'excès...

Evidemment, il ne faut pas trop faire la fine bouche, ni utiliser l'arrêt sur image, sous peine de voir un peu trop bien la grossièreté de certains trucages (mannequins approximatifs finissant en charpie), ni réclamer une intrigue très construite (elle est très simple : Lik-Wong est en butte à l'adversité et hop! hop ! hop ! il élimine un par un tous ceux qui se comportent mal -euphémisme- où se mettent dans son passage). Il faudra aussi être un peu indulgent sur le cucul-la-praline des flashbacks dans lesquels Ricky et sa belle minaudent au ralenti. En fait, on pourra rire du contraste de ces séquences gentillettes avec la brutalité de celles qui se déroulent dans le prison. C'est visiblement voulu.

Passées ces quelques réserves sur l'intrigue et les effets spéciaux pas toujours bien finis, et une fois acceptée l'idée qu'on est chez des gens qui osent tout, il faut reconnaître que ce maelström d'images délirantes nous emporte et que l'ultra-violence de l'ensemble, qui va crescendo jusqu'à un combat final paroxystique (et caoutchouteux), constitue un spectacle jusqu'au-boutiste fortement réjouissant.

 

 

Bigbonn

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