Dead of Night
Genre: Zombie , Horreur , Vampirisme , Epouvante , Fantastique , Sketchs
Année: 1976
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Dan Curtis
Casting:
Ed Begley Jr, Patrick McNee, Horst Bucholz, Anjanette Comer, Elisha Cook Jr, Joan Hackett, Lee Montgomery...
 

Dead of Night est l'une des anthologies d'épouvante tournées pour la télévision par Dan Curtis. Un Dan Curtis qui s'était fait connaître avec la série "Dark Shadows" au milieu des années 60, jusqu'à ce que celle-ci se voit ramifiée par deux 'digests' : "La fiancée du vampire" en 1970, puis "Night of Dark Shadows" l'année suivante ; à la même époque, "Night Gallery" de Rod Serling avait alors tendance à prendre l'ascendant sur "Dark Shadows", dont Dan Curtis prit part à l'écriture des 1225 épisodes. Durant ce temps, Richard Matheson, qui sortait de ses collaborations avec Roger Corman pour ses adaptations de Poe (La chute de la maison Usher, La chambre des tortures ...) et qui avait collaboré à certains épisodes de "Night Gallery", se joignit à Dan Curtis pour mener à bien deux téléfilms : "The Night Stalker" dans lequel un journaliste et un agent du F.B.I. suivaient les traces d'un psycho-vampire, suivi de "The Night Strangler".

 

"No Such Thing as a Vampire"

 

Ils collaboreront à nouveau pour une anthologie restée dans les mémoires, surtout pour son segment avec Zuni, poupée guerrière africaine aux dents aussi bien acérées que ses intentions. On peut dire qu'autant Matheson que Curtis sont rompus au genre lorsqu'ils tournent Dead of Night (rien à voir avec le magnifique film à sketches britannique de 1945, ni avec le film de Bob Clark). Qui plus est, Dan Curtis eut le temps de livrer un mémorable film de maison hantée : Burnt Offerings. Autant avouer que la nouvelle collaboration entre les deux hommes annonçait le meilleur. Bien qu'offrant un spectacle globalement très acceptable, sur les mêmes bases que Trilogy of Terror (le film dure à peine 1h15 pour trois segments allant de 20 à 30 minutes), il se montre assez inégal, offrant deux sketches honnêtes mais pas plus, puis un troisième plus efficace et tout bêtement au-dessus de lot. Mais voici de quoi il retourne dans cette nouvelle anthologie dont, rappelons-le, les histoires ne sont en aucun cas rattachées par une quatrième, souvent présente pour donner unité :

 

"Second Chance"

 

- Dans "Second Chance", un jeune homme, passionné d'anciennes voitures, teste enfin le vieux tacot qu'il vient de restaurer. Le jeune homme descend un bout de chemin avant de se la faire voler, pour enfin se retrouver propulsé dans le passé. Il assiste alors à un incident dont les acteurs sont ses futurs beaux-parents à qui il semble, par coïncidence, et à posteriori, avoir sauvé la vie...

Un sketch qui intrigue de prime abord. La fascination que semble avoir le jeune homme pour la voiture se fait vite communicative, et sa façon de vivre des événements extraordinaires l'est tout autant. Manque néanmoins à ce segment, adapté d'une nouvelle de Jack Finney, une véritable tension. La photographie de Ric Waite ("48 heures") reconstitue à merveille l'époque, la prestation de Ed Begley Jr. n'est pas à blâmer ; simplement, en descendant cette rue, puis en remontant le temps, Dan Curtis semble faire du sur-place. Du coup, si l'histoire originale avait quelque chose de trouble et d'envoûtant, cela se communique trop peu par pellicule interposée et le spectateur aura le droit de rester de marbre, en bordure de route. Rien de honteux en soi mais rien n'y fait, la magie n'opère pas.

 

"No Such Thing as a Vampire"


- S'en vient le second segment, "No Such Thing as a Vampire", dont voici le pitch : Le Dr. Gheria (Patrick McNee) est très inquiet pour sa femme alitée et malade, laquelle semble drainée chaque nuit par une sangsue invisible. Son domestique (Elisha Cook Jr.) paraît traumatisé et personne ne parvient pas à élucider ce mystère. Gheria, sûr que sa femme est la proie d'un vampire terrorisant la ville, sollicite alors l'aide de Michael (Horst Buchholz), l'un de ses vieux amis...

Egard à son éminent générique (pensez-vous, McNee, Bucholz et Cook dans le même segment !), "No Such Thing as a Vampire" se revèle lui aussi, bien que plus abouti et plus malin que "Second Chance", un brin décevant. En tout cas le croit-on durant un moment, après le temps des présentations et de sa menue mise en place. Matheson et Curtis partent sur les bases classiques du film de vampire, avec des décors léchés, or, très vite, certains acteurs aux noms pourtant prestigieux semblent sacrifiés. Ainsi, Horst Bucholz ne semble là que pour jouer les faire-valoir d'un Patrick McNee égal à lui-même, lequel ne force pas trop son talent, et surtout Anjanette Comer ("Lepke le caïd"), condamnée au sommeil dans un lit, tout du long. Inutile d'en dire trop, mais s'il n'est pas relevé par sa mise en scène anémique, "No Such Thing as a Vampire" offre un twist sympathique qui le sauve. A noter la bonne interprétation de Elisha Cook Jr, très drôle en majordome ultra-nerveux improvisé chasseur de vampires. Sympathique mais pas plus.

 

"Bobby"


- "Bobby" est donc le sketch qui clôture cette anthologie, jusque là acceptable mais pas bouleversante pour autant. On y retrouve Joan Hackett ("Les invitations dangereuses") qui se repose dans sa résidence en bord de mer, suite à la disparition récente, par noyade, de son fils Bobby (Lee Montgomery, le jeune héros de "Ben" de Phil Karlson, et qui sort juste du tournage de Trauma du même Dan Curtis). Cette mère tentant de faire son deuil dans une solitude toute dépressive, s'exerce alors à la magie noire, implorant le retour de son fils. Son voeu sera exaucé puisque, voilà qu'en pleine nuit orageuse, Bobby tape à la porte...

Inutile de tourner autour du revenant, c'est tranquillement le meilleur des trois. Non pas que l'histoire imaginée par Matheson soit d'une folle originalité, mais l'on retrouve enfin le réalisateur à son meilleur niveau. Le début est troublant de part les retrouvailles qui semblent s'expliquer. L'enfant tremble de froid, la mère, que l'on ne soupçonne ne pas être totalement dupe, se complaît à retrouver son rôle de protectrice, et le fait que l'enfant soit passé pour mort est expliqué par l'amnésie de celui-ci, puis de quelques affaires appartenant à une autre personne trouvées sur les lieux de sa supposée noyade. Allant crescendo, "Bobby" est mené tambour-battant, passant du rêve doucereux quoique vénéneux et cruel au cauchemar éveillé, au sein duquel un démon s'éveille. On a droit à des réminiscences de Burnt Offerings (un pare-brise défoncé comme écho à son final, une défenestration...) dans un tout extrêmement bien conduit et d'une efficacité assez redoutable. La fin réserve qui plus est son petit coup de marteau, et l'on peut considérer que "Bobby", en plus du fait qu'il élève d'un cran cette nouvelle anthologie, fait partie des très bonnes réussites de Dan Curtis, aux côtés de Trauma et du segment tribal de La poupée de la terreur. Ne serait-ce pour lui, Dead of Night est à voir ! Just Knockin' on Heaven's Door...

 

"Bobby"

Mallox


En rapport avec le film :

# Dead of Night a été projeté en 1978 dans le cadre du "Festival international du Film fantastique et de science-fiction" d'Alain Schlockoff.

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