Critiques par genre Erotique | Giallo Insatisfaites poupées érotiques du Professeur Hichcock, Les
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Insatisfaites poupées érotiques du Professeur Hichcock, Les
Titre original: La Bestia uccide a sangue freddo
Genre: Erotique , Giallo
Année: 1971
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Fernando Di Leo
Casting:
Klaus Kinski, Margaret Lee, Rosalba Neri, Jane Garret, John Karlsen, Gioia Desideri, John Ely...
Aka: Les insatiables poupées érotiques / La clinique des ténèbres / La clinique sanglante
 

Un château gothique transformé en clinique de luxe pour maladies mentales, dont les pensionnaires sont toutes des femmes, est le théâtre d'une série de crimes sordides. Le soir venu, une ombre sans visage hante les couloirs de la clinique à la recherche de ses victimes...

 

 

Spectacle bis s'il en est, Les Insatisfaites... est un film mythique à plus d'un titre. Le montage, déjà : il est différent selon les pays et pendant des années les amateurs du genre de par le monde envièrent la France qui possédait une version "hard" du film, grâce à sa fameuse édition Farah film (celle visionnée par votre serviteur). Version hard qui contient notamment une scène de masturbation féminine en gros plan. Le titre, ensuite : Les Insatisfaites poupées érotiques du Professeur Hichcock - et non Hitchcock comme on le lit parfois - étant en France le titre d'origine du film lors de son exploitation en salles, il a participé à créer cette aura mythique, reconnaissons-le : c'est un titre magnifique (la traduction littérale du titre italien donne La Bete tue de sang froid).
Quant au film lui-même il s'agit un giallo horrifico-érotique d'une rare violence que les spectateurs d'aujourd'hui, du moins les non-initiés, ne pourraient apprécier sans se moquer. Il faut bien le dire : l'oeuvre de Di Leo n'est pas très crédible avec ses doctoresses lesbiennes, ses patientes nymphos, ses meurtres commis n'importe comment, ses flics foireux (spécialement un inspecteur qui n'arrive pas à garder son sérieux alors qu'il voit un bain de sang avec au moins cinq filles mortes et qu'il doit neutraliser le coupable). Peu importe, Les Insatisfaites... est un film malade suintant le sexe, la mort et la folie, un film où les femmes sont décrites comme folles et / ou perverses et dans lequel on tue à l'arme blanche (et lourde : hache, massue, arbalète...), en s'acharnant sur les victimes.
Si une grande partie du métrage est composée de scènes érotiques - réussies d'ailleurs : les actrices sont de belles italiennes pulpeuses - Les Insatisfaites... bluffe surtout le cinéphile par son final, que je ne dévoilerai pas ici totalement puisque le film vient de sortir en dvd en France (galette proposant deux montages différents et disponible un peu partout). Les puristes voulant découvrir le film et avoir la surprise sont prévenus : il faut arrêter la lecture ici.

 

 

Donc pour les autres revenons à ce final incroyable, car parler des Insatisfaites... sans le mentionner n'a à mon sens aucun sens (pour les répétitions, voyez avec M. Clavier) ; le coupable une fois démasqué s'enfuit dans les dédales du château-clinique et arrive dans une chambre où il massacre à la massue (!), et ce sans aucune raison, une demi-douzaine de gonzesses avant d'être abattu d'une quinzaine de balles par deux policiers (dont un franchement rigolard). La scène, filmée au ralenti et dans des torrents de sang, symbolise à elle toute seule le vent de liberté, de révolte et de folie qui déferlait alors dans le cinéma des années 1970. Peckinpah, Di Leo même combat ? Pourquoi pas ! Pardonnez ce propos naïf mais n'oubliez pas que ces films bis (et cultes comme disent les éditeurs dvd) sortaient à l'époque en salles et étaient vus par des gens qui sortaient à peine des années soixante où censure et moralité rimaient avec moeurs et politique. Cette fin est d'autant plus impensable que l'auteur des crimes agissait dans un but purement mercantile et qu'il était déjà démasqué, et c'est ici aussi une preuve du génie de Di Leo : mélanger le giallo-machination et le giallo-psychose meurtrière.

 

 

Le film force le trait en nous imposant un coupable désigné mais le bisseux respectable (on va dire habitué du genre c'est plus correct) aura tôt fait de découvrir l'assassin. Il est vrai que le suspense est peu efficace, que les effets gores peuvent en 2007 faire sourire mais l'ambiance qui se dégage du film, la diversité des crimes, l'érotisme à deux doigts de la pornographie, l'allure du tueur, la musique et le génial Klaus Kinski (ici très sobre) font des Insatisfaites... un petit chef d'oeuvre du bis transalpin. Abjecte série Z pour les uns, pièce maîtresse du genre pour les autres (tout ce qui caractérise le bis est présent dans le film de Di Leo), voici une oeuvre qui ne laisse pas indifférent.

 

Xawa
 
A propos du film :
 
# Le film est crédité du titre Les insatisfaites poupées érotiques du Docteur Hitchcock dans la Saison 83 (car il a connu une sortie parisienne le 17 novembre 1982) et non du professeur Hichcok, mais peut-être par erreur ; la confusion sur le nom étant clairement volontaire de la part des distributeurs. Ce dernier nom avait d'ailleurs été utilisé par Riccardo Freda pour "L'effroyable secret du Docteur Hichcock", un film de 1962.
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