Fiancée de la jungle, La
Titre original: The Bride and the Beast
Genre: Horreur , Agressions animales , Aventures
Année: 1958
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Adrian Weiss
Casting:
Lance Fuller, Charlotte Austin, Steve Calvert, Johnny Roth, William Justine...
 

Qu'y a-t-il de plus dur pour un jeune marié que de découvrir que sa femme est un gorille, hein, je vous le demande? (Bon, d'accord, après 20 ans de mariage, au petit matin et au saut du lit, ce sont des choses qui peuvent arriver mais le jour de son mariage, franchement...) Eh bien, c'est pourtant ce qui arrive à Dan Fuller le soir de ses noces.




Ok, je l'avoue, sa femme n'est pas vraiment un gorille, elle n'a même pas une tête de guenon, non, non, elle est très mignonne en fait, c'est juste qu'elle est la proie de cauchemars récurrents qui l'emmènent en pleine jungle, au milieu des bêtes sauvages, le corps couvert de fourrure animale, sa fourrure, et qu'elle découvre systématiquement son visage gorillesque en se mirant dans l'eau ce qui, reconnaissons-le, peut provoquer un choc quand on a d'habitude les traits très fins autant que féminins.
Victime de cauchemars animaliers donc et là, paf ! elle épouse justement un grand chasseur de fauves, fournisseur de zoo à ses heures perdues. Un gars qui a justement dans sa cave un gorille en cage! Un gros poilu nommé Spanky dont le regard la trouble instantanément et la renvoie à ses primitives origines dans un double sentiment de désarroi et d'envie.
Car la jolie Laura Fuller a bel et bien été gorille dans une vie antérieure. C'est en tout cas ce qu'elle révèle lors d'une séance d'hypnose supervisée par le docteur Carl Reiner, toubib et ami de la famille. Ni une ni deux, le brave Dan emmène sa tendre épouse au coeur de la jungle, non sans l'avoir tirée des pattes somme toute très câlines du tendre Spanky échappé de sa cage, très caressant, très près du corps de la jolie madame Fuller, trop au goût de son mari qui sent poindre dans la bête un rival amoureux et chez sa femme une envie d'adultère.
Mais dans la jungle africaine, il y a justement des tigres indiens qui se sont échappés ! Et ces cons-là sont allés se réfugier sur le territoire des gorilles. Et comme Fuller est dans le coin et que c'est un tireur hors-pair, c'est lui qu'on missionne pour aller chasser le tigre sur les plates-bandes de la famille Gorilla. Avec sa jolie femme bien sûr car voilà un voyage de noces qui promet plein d'aventures et de découvertes et elle n'a pas l'intention d'en perdre une miette !



Très inspiré (enfin, un peu plus qu'à son habitude), Ed Wood s'est mis en 4 pour écrire l'histoire de cette fiancée de la jungle (à ne pas confondre avec "La fiancée du gorille", réalisée 7 ans plus tôt par Curt Siodmak), sur une trame pondue par le réalisateur lui-même, Adrian Weiss. Il y a du suspense, des bêtes sauvages, des stocks-shots pour faire plus vrai que nature (et qui font faux bien sûr, comme c'est toujours le cas), un érotisme zoophile et, cerise sur le gâteau, un type en costume de gorille (et ça, en général, c'est toujours bon signe).
En l'occurence, sous la défroque simiesque, il s'agit de Steve Calvert, un habitué parmi d'autres de ce genre de rôle costumé (vu notamment dans "Bela Lugosi meets a Brooklyn Gorilla" et "The bowery boys meet the monsters"). Il sera même rejoint par deux comparses puisque la fin du film nous donnera droit à deux autres types costumés en gorilles venus l'accompagner. Autant dire une apothéose, un feu d'artifice, un summum dans ce genre très spécialisé !
Et, chose étonnante quand on voit le nom d'Ed Wood et quand on voit qu'il s'agit d'un film avec homme-gorille, le métrage se tient, se laisse regarder avec un certain plaisir et fait passer ses longueurs (réelles) grâce à des moments sympathiques, notamment ceux qui mettent en présence Laura et le(s) gorille(s) dans les premières séquences et dans les dernières.



Il est rare en effet de voir un film où l'héroïne ne se met pas à hurler en voyant un gros singe velu mais semble au contraire fascinée, envoûtée, séduite.
Rare aussi de voir un personnage féminin de premier plan, qui plus est jeune mariée, sembler hésiter entre son mari et un amant carrément bestial qu'elle pourra épouiller lors des longues soirées d'été.
Sympathique aussi ces petites remarques qu'elle fait et qui peuvent confirmer sa régression sous hypnose. Les bêtes sauvages ne lui font pas peur, nous dit-elle, puisqu'elle a élevé un petit singe quand elle était jeune...
Et les poils en tous genre ne sont pas pour lui déplaire puisqu'elle rêve toujours de son vieux pull angora (un fantasme Ed Woodien, pour le coup).
Le mari cocu (ou presque), qui sent s'éloigner d'elle sa toute jeune épouse a l'air totalement désarmé (un comble, pour un chasseur) face à cet amour interdit dont le feu semble dévorer peu à peu le coeur de sa tendre et douce. Bref, pour lui, un voyage de noces pas franchement réussi. Pour le spectateur, c'est un petit peu mieux, même s'il n'y a pas de quoi crier au génie, loin de là.
Un petit film sympathique.

 

 

Bigbonn

 

En rapport avec le film :

 

# La fiche dvd Artus Films de "La fiancée de la jungle"

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