Fiancée du monstre, La
Titre original: Bride of the monster
Genre: Science fiction
Année: 1955
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Edward D. Wood Jr
Casting:
Bela Lugosi, Tor Johnson, Tony McCoy, Loretta King...
 

Quelque part en Amérique, un monstre glouton est censé hanter un lac maudit, avec une maison suspecte pas loin. Plusieurs s'y sont risqués, et n'en sont jamais revenu. Une entreprenante journaliste, Janet Lawton (Loretta King), va enquêter, et se faire capturer par le propriétaire des lieux, le docteur Eric Vornoff (Bela Lugosi), qui y vit avec son colossal assistant zombifié (Tor Johnson). C'est que le bon docteur prévoit de créer une race de surhommes qui l'aideront à conquérir le monde. Quant au monstre, c'est rien, faites pas gaffe, c'est le produit des expérimentations antérieures de Vornoff (comme il y en un peu partout ailleurs dans le monde, apprend-on... au Loch Ness, par exemple).

 

 

Ceux qui ont vu le Ed Wood de Tim Burton on vu la majeure partie de ce Bride of the monster. Vraiment très vide, le film est certes très mauvais. Montage douteux (stock-shots d'une pieuvre au fond de l'eau enchaînés par un bonhomme qui se fait agresser en dehors ou à la surface du lac), scénario bancal et tiré par les cheveux, jeux d'acteurs pitoyables... Bref Burton a bien retranscrit le degré de médiocrité de la chose. Jusqu'à la scène de Lugosi se débattant avec une pieuvre immobile, exactement identique à la réalité du film d'Ed Wood.
Lugosi, parlons-en justement. Son jeu, théâtral à l'extrême, peut au premier abord sembler ridicule. Pourtant, force est d'admettre qu'il tire le film vers le haut, tant son charisme est grand. De plus, sa théâtralité s'accommode fort bien avec le côté carton-pâte de l'ensemble de l'oeuvre. Enfin, vu que ses collègues jouent comme des manches (mention spéciale à Tor Johnson, qui sans prononcer un mot ne serait même pas foutu d'interpréter un Terminator), son surjeu contribue à l'aspect surréaliste ambiant. Notons ainsi une scène qui ressort : celle où un compatriote de Vornoff (qui a été exilé de force) vient rechercher le docteur, pour poursuivre ses expériences sur l'atome au pays... Et Lugosi de se lancer dans de grandes tirades larmoyantes (musique à l'appui), comme quoi il n'a plus de pays...

Le scénario, quant à lui, est franchement répétitif, avec des gens qui viennent un par un se faire capturer par Vornoff, lequel désire les prendre pour cobaye (et quand ça loupe, ils se retrouvent méchamment jetés en pâture à la pieuvre du lac). Jusqu'à l'arrivé de Janet, qui est appelée à devenir une sur-femme. Mais bien sûr le jeune premier viendra à sa rescousse, et ça va mal se passer pour Vornoff... Trame usée jusqu'à la corde, et souvient mieux traitée... Surtout qu'ici, il n'y a aucun message sous-entendu, même pas la sempiternelle condamnation de l'atome...

 

 

Bref, c'est effectivement objectivement un mauvais film. Subjectivement, et sans dire que c'est l'hommage de Burton qui m'influence, je dirais que le film s'inscrit tout de même bien dans une tradition de films de science-fiction 50's. Une bonne époque cinématographique, avec des sujets simples, naïfs (comme leur réalisation), mais qui se singularisent justement du fait de leur aspect daté (ce n'est pas pour rien que des réalisateurs de talent tels Burton ou Dante ont souvent recherché à recréer la même atmosphère). Bref, avec le recul, on peut dire que ce film tire sa force de ses faiblesses. Sans oublier la prestation de Lugosi, bien entendu...

 

Note : 5/10

 

Walter Paisley
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