Jeffrey Franken est un jeune électricien un peu dérangé du ciboulot qui pratique les expériences chirurgicales comme hobby. Sa vie bascule le jour où sa tendre et bien en chair fiancée se fait déchiqueter par une tondeuse à gazon qu'il avait "améliorée". Ne pouvant se résoudre à la perdre, il décide de la reconstruire à partir de quelques morceaux amoureusement conservés. Mais comment se procurer les pièces détachées manquantes ? Tout simplement en allant les choisir avec soin et rigueur sur des femmes qui vendent leur corps : chez les prostituées accros au crack !

 

 

Frankenhooker (littéralement "Frankenpute") est une adaptation cinglée et décapante de Frankenstein. Force est de constater que le mythe du savant fou qui fabrique sa créature à grands coups d'éclairs se prête remarquablement bien aux détournements farfelus. Ici le laboratoire secret est installé dans le garage familial, l'apprenti sorcier stimule ses neurones à la perceuse et ses expériences donnent naissance à la première super prostituée du cinéma...
Le mauvais goût et la provoc' s'étalent allègrement; la mythique scène des putes qui explosent en plein strip-tease sous l'effet du super crack sur fond de "musique du diable" est un grand moment de finesse doublé d'un bon bras d'honneur à la censure !
Henenlotter est un authentique fan de séries B et cela se ressent dans le ton décomplexé du film et les nombreux hommages qu'il comporte (à Frankenstein évidemment, mais aussi au Brain That Wouldn't Die). Néanmoins on sent bien que la contrainte budgétaire fut une entrave à sa liberté d'action et les effets spéciaux sont les premiers à en pâtir. Il va de soi qu'on ne se prend ici jamais au sérieux; cet aspect bricolé n'est donc pas une tare en soi. Le seul vrai point noir du métrage est son rythme un peu mou qui semble mal adapté à un propos aussi délirant.

 

 

Princesse Rosebonbon