Pirates de Malaisie, Les
Titre original: I Pirati della Malesia
Genre: Aventures , Piraterie , Exotisme
Année: 1964
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Umberto Lenzi
Casting:
Steeve Reeves, Jacqueline Sassard, Mimmo Palmara, Andrea Bosic, Nando Gazzolo, Franco Balducci, Pierre Cressoy...
 

En 1865, Lord Brook s'est emparé de Sarrawak par la force, en a fait prisonnier le rajah (à vos souhaits) et a fait disparaître la belle Ada, sa fille. Pour Sandokan, intrépide pirate malais, et ses compagnons d'aventures, Tremal-Naïk et le Portugais Yanez, cette main de fer britannique qui s'est refermée sur leur univers et les broie est intolérable.
Prochaine cible du cruel Brook, Sandokan décide de prendre les devants en dérobant une cargaison d'or, en s'introduisant dans le palais de l'ennemi en se faisant passer pour un naufragé, en l'affrontant ensuite pied-à-pied, sans relâche et sans répit.
Bref, de l'aventure trépidante et mouvementée avec force bagarres et actes héroïques !

 

 

Mouais, bof... Alors que tout se prête à une certaine ampleur du récit, des romans qui l'ont inspiré (d'Emilio Salgari, auteur prolifique au souffle épique et coloré) aux paysages traversés (en particulier les pitons rocheux aux à-pics vertigineux de la dernière partie), en passant par les décors de mine de sel ou les palais princiers, Umberto Lenzi décline ses gammes platement, enchaîne les séquences sans génie et déroule son film presque mécaniquement.


Les personnages manquent cruellement de consistance et le musclé de service, Steeve Reeves, a plus fréquenté les cours d'aérobic que d'art dramatique. Résultat : du muscle, du torse-poil façon Mr. Univers et des plaquettes de chocolat nickel chrome mais un jeu navrant basé sur trois expressions (et encore) et une façon de se mouvoir sans grâce. Et ce ne sont pas les bagarres pataudes dans lesquelles ses beignes ne font jamais illusion qui vont rattraper le coup.
Outre ces (déjà très graves) lacunes, on pourrait rajouter cette faute de goût, très largement partagée par la majorité des films d'aventures dont le héros est d'une peuplade lointaine : Steeve Reeves a l'air de tout, sauf d'un Malais. Et l'emportement de Brook envers Yanez, qu'il traite de renégat parce qu'il est blanc et traîne avec ces rebelles malais, en devient risible, Reeves incarnant un Sandokan plus occidental qu'autre chose.

 

 

Enfin, cerise sur le gâteau, la mort bennyhillesque du félon, se jetant quasiment de lui-même dans le vide et nous offrant l'un des plus beaux lancers de mannequin de chiffon que l'on ait vu depuis longtemps d'une si belle hauteur...


Note : 3/10

 

Bigbonn

 

A propos du film :

 


# Sandokan a donné lieu à de très nombreuses adaptations. En 1963, le même Lenzi et le même Reeves proposaient Sandokan, la tigre di Mompracem. En 1964, l'année des Pirates de Malaisie, c'est Luigi Capuano qui réalisait "Sandokan alla riscossa" et "Sandokan contro il Leopardo di Sarawak", avec Guy Madison et Ray Danton.

# A propos d'Emilio Salgari : l'auteur du roman, "Les Pirates de Malaisie", et de nombreux autres ayant comme figure centrale Sandokan, Yanez et Tremal-Naïk, est né en 1862 à Vérone. Très populaire en Italie et en Amérique du Sud, il a été peu publié en France (on trouve néanmoins un recueil de plusieurs romans dans la collection Bouquins de Robert Laffont, sous le titre Le Corsaire noir. Je vous le recommande). Aventurier d'appartement, il semblerait qu'il n'ait jamais vraiment voyagé si ce n'est grâce à son imagination, aux bouquins de géographie et autres récits de voyage qu'il a pu lire. Souvent comparé à Jules Vernes, Alexandre Dumas, Karl May ou Gustave Aimard, il se distingue par son choix de héros indigènes qui ne servent, pour une fois, pas de faire-valoir à un héros bien de chez nous mais évoluent en rebelles face à une colonisation décrite comme opprimante.
Auteur à la production pléthorique, Salgari, épuisé par ce labeur littéraire continu, abattu par la folie dans laquelle sombrera peu à peu sa femme, finira ses jours par un suicide spectaculaire: "dans la campagne turinoise, il s'ouvre la gorge et le ventre avec un rasoir, après avoir laissé une lettre tragique destinée à ses éditeurs: "A vous qui vous êtes arraché ma dépouille, nous maintenant en permanence ma famille et moi dans un état proche de la misère ou pire encore, je vous demande seulement qu'en compensation de tout l'argent gagné à mes dépens, vous vous occupiez de mes funérailles." (extrait de la préface du "Corsaire noir", par Matthieu Letourneux).
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