Loup de la nuit, Le
Titre original: Moon of the Wolf
Genre: Lycanthropie , Horreur , Epouvante , Fantastique
Année: 1972
Pays d'origine: États-Unis
Réalisateur: Daniel Petrie
Casting:
David Janssen, Barbara Rush, Bradford Dillman, Geoffrey Lewis, John Beradino...
 

Dans un bayou de Louisiane, des chasseurs retrouvent le corps lacéré d'une jeune femme, Ellie Hughes. Le shérif Aaron Whitaker (David Janssen), chargé de l'enquête et dépêché sur les lieux du meurtre, découvre que le tueur l'a d'abord assommée avant de la tuer. Le médecin, qui fait également office de médecin légiste, l'informe qu'il s'agit d'un gaucher. Lawrence (Geoffrey Lewis), un ami de la jeune femme, confesse au shérif qu'Ellie fréquentait un homme de la haute société, un certain Andrew Rodanthe (Bradford Dillman)...

 

 

Un peu à la manière des Universal Monsters, notamment sa momie qui passera, sans explication aucune, du Massachusetts à la Louisiane, Daniel Petrie déplace une autre figure mythique du fantastique en plein bayou : le loup-garou. En 1972, il tourne donc pour la télévision Le Loup de la nuit (Moon of the Wolf). L'histoire commence de manière classique puisque c'est le corps d'une femme qui est retrouvé lacéré, suite à d'autres meurtres inexpliqués jusqu'alors, qui déclenche l'investigation.
Filmé en location à Clinton, à Burnside et dans la Houmas House Plantation, difficile de ne pas se rassasier de toute l'atmosphère angoissante distillée par l'endroit. Qu'à cela ne tienne, dès lors que la créature mythique intervient durant une nuit de pleine lune, Moon of the Wolf opte pour la vue subjective du loup-garou, renforçant ainsi un danger qui se fait de plus en plus menaçant. A fortiori lorsque sa première attaque à l'écran se fait au sein d'une prison où, après avoir décanillé le gardien, il s'en prend au prisonnier, l'homme supposé coupable de manière terre à terre du meurtre ayant eu lieu, attribué tout d'abord à un chien. Peut-être le sien. Il faut dire que la foule en émoi est pressée de trouver un coupable.

 

 

Offrant une illustration moderne du fameux mythe de cet être délaissé dont même la SPA ne veut pas, les habitants des bayous ou ceux, plus riches, vivant à la périphérie de la Nouvelle-Orléans, y sont délestés de tout discours post-ségrégationniste. On y enquête dans plusieurs propriétés, forcément de style colonial, et la vieille servante noire (Claudia McNeil) s'avère emprunte d'une certaine sagesse désabusée. Quant au suspens, il est entretenu par paliers, de manière maîtrisée, égrenant surprises et rebondissements, parfois inattendus, avec un sens de la tension qui ne se dément jamais. S'il n'appartenait pas au genre fantastique, on pourrait même y voir un lupus slasher.
Soit, Moon of the Wolf pourrait se voir faire le procès de deux ou trois jump scare faciles, notamment l'arrivée du shérif à la porte d'entrée de Louise Rodanthe (Barbara Rush) qui l'effraie au plus au point, mais ils reflètent parfaitement l'état de paranoïa et d'angoisse dans lequel est plongée la région.

 

 

Daniel Petrie ne jouit pas d'une énorme réputation de réalisateur. Son Odyssée sous la mer tourné l'année suivante n'était pas bien emballant. Travaillant principalement pour la télévision, notamment pour des flopées de séries, il peut cependant se montrer surprenant lorsqu'on lui en donne les moyens : "Le policeman" (Fort Apache the Bronx, 1981) avec Paul Newman était une introspection intéressante au sein d'un poste de police du Bronx tandis que "Resurrection" avec Ellen Burstyn offrait une singulière réussite sur un don acquis, celui de guérir autrui après la mort par accident d'un proche.

Moon of the Wolf est non seulement parfaitement campé par ses acteurs, de David Janssen (Le Culte du cobra, La nuit des assassins...), Barbara Rush ("Le choc des mondes", "Le météore de la nuit"...), Bradford Dillman (Satan, mon amour, Chosen Survivors, Piranhas...) en passant par Geoffrey Lewis (Sella d'argento, J'aurai ta peau, Le justicier de minuit...) mais il bénéficie, en plus, d'une superbe partition du peu prolifique et du coup trop méconnu Bernardo Segall qui livre là une succession de thèmes qui culminent vers la fin et contribuent à refiler la chair de poule.

 

 

Le Loup de la nuit confirme l'adage émancipé d'une quelconque légende urbaine ou rurale qui veut que certains téléfilms valent mieux que pas mal de films. Bref, une réussite de série B.


Mallox

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