Kalidor, La légende du talisman
Titre original: Red Sonja
Genre: Aventures , Heroic Fantasy
Année: 1985
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Richard Fleisher
Casting:
Arnold Schwarzenegger, Brigitte Nielsen, Sandhal Bergman, Paul L. Smith, Ernie Reyes Jr, Janet Agren...
 

Afin de venger la mort de ses parents, assassinés par les soldats de la reine Gedren, Red Sonja suit un entraînement intensif auprès d'un vieux maître asiatique. Elle reçoit une épée qui lui assure l'invincibilité et rencontre Kalidor, un guerrier solitaire, qui va l'aider à mener à bien sa vengeance.

 

 

Le personnage créé par Robert Howard s'appelle Red Sonya de Rogatino et n'a rien à voir avec le monde de l'heroïc-fantasy. Ses aventures se déroulent au 16ème siècle où la mystérieuse guerrière se bat contre l'envahisseur turc. C'est Roy Thomas et Barry Smith (qui avait déjà adapté avec succès le personnage de Conan en bande dessinée pour Marvel), qui décidèrent de transférer le personnage dans le monde du Cimmérien. Red Sonja apparaît donc dans le numéro 23 des aventures de Conan, et très vite obtient sa propre série. Un corps de rêve, une longue chevelure rousse et une armure / cotte de mailles en forme de bikini... le tout dessiné par des génies tels que John Buscema, Alex Ross, Frank Cho ou Marc Silverstri (pour ne citer que ceux la) qui ont vite fait de transformer le personnage en icône de la contre culture (site officiel http://www.redsonja.com/).

Suite au succès de Conan et de sa suite, le producteur De Laurentiis décide de lancer sa propre série (les droits de Conan appartenant au producteur Edouard Pressman qui fut obligé de s'associer avec De Laurentiis). Il propose la réalisation du film au vétéran Richard Fleisher, qui venait juste de tourner deux films pour lui : "Amityville 3D" et "Conan le destructeur". Il demande aussi à Arnold Schwarzenegger d'apparaître dans le film en clin d'œil. Mais ce qui au départ ne devait être qu'une amicale apparition va vite devenir une véritable arnaque. Autre transfuge de Conan : la belle Sandhal Bergman, qui se présenta au casting pour le rôle titre et qui héritera du rôle de la méchante reine. On notera aussi la présence de la superbe Janet Agren, actrice suédoise qui fit une belle carrière en Italie ("Atomic Cyborg", "La secte des cannibales", "Frayeurs"...).

 

 

Avec un réalisateur comme Richard Fleisher et un budget confortable de 15 millions de dollars, on pouvait espérer au moins avoir un plaisant petit film d'aventure. Hélas, il faut vite déchanter. Comme c'est souvent le cas dans les adaptations cinématographiques de personnages existants (bande dessinée, roman, jeu vidéo...), les initiateurs du projet ne semblent avoir aucune connaissance du concept original qu'ils doivent adapter. Le projet aligne des choix artistiques parfois douteux (le costume de l'héroïne qui ne ressemble à rien), voire carrément ineptes (le monstre en acier, le magicien de la reine). De plus, les scénaristes crurent bon d'adjoindre à l'héroïne toute une série de seconds rôles, dont un enfant particulièrement insupportable, ce qui plombe encore plus le film. Ajoutez à cela l'une des erreurs de casting les plus flagrantes du cinéma, car le choix de Brigitte Nielsen dans le rôle titre est une abomination (quand on pense qu'elle fut choisie à la place de Sandhal Bergman, on frémit). Non seulement elle n'a pas le talent pour l'interpréter, mais le plus grave est son physique totalement inadapté : trop grande, trop mince, et affublée d'une ridicule perruque rousse, la suédoise fait passer l'autrichien pour un membre de l'actor's studio, un Schwarzenegger qui lui semble d'ailleurs beaucoup s'amuser, et nous livre une prestation moins crispée que sur le premier "Conan".

Evidemment, le film fut un échec retentissant au box office, à tel point que pour le marché international l'acteur passa en tête de distribution, et le titre du film fut changé en "Kalidor" (nom du personnage de Schwarzy). De plus, un nouveau montage fut réalisé avec plusieurs séquences supprimées. Cela explique peut-être l'épilogue particulièrement bâclé, et quelques raccourcis hasardeux. En tout cas, l'acteur n'apprécia que moyennement le fait de se retrouver en tête d'affiche pour le prix d'une amicale participation, ce qui mit à mal un futur "Conan 3". L'autrichien, qui avait signé avec De Laurentiis pour trois films, accepta alors de jouer dans "Le Contrat" pour clôturer sa dette.

 


Malgré les multiples péripéties et les efforts de Fleisher (qui semble complètement à côté de son film), il est difficile de ne pas oublier le naufrage artistique du projet (qui dure moins de 80 minutes mais dont on a l'impression qu'il a duré plus de deux heures). Comment peut-on réussir un film comme "Conan : Le Destructeur" et échouer complètement ensuite. Fleisher imputera en partie l'échec du film à "l'amateurisme" de certains membres italiens de son équipe, et aux pénibles conditions de tournage dans les anciens studios délabrés du producteur italien qui furent ouverts pour l'occasion. Bien sûr, tout n'est pas à jeter, notamment la superbe partition d'Ennio Morricone, l'interprétation de Sandhal Bergman ou le magnifique travail de Danilo Donati sur les décors (la chambre éclairée de milliers de bougies, ou le palais de la reine) ; et les costumes à la fois originaux et grotesques, ce qui donne au film une certaine atmosphère baroque. On peut aussi regretter que le réalisateur n'ait pas approfondi la connotation sexuelle du script. En effet, la quête de Sonja débute lorsqu'elle refuse de devenir une concubine de la reine. Cette dernière la fait violer par ses soldats, espérant provoquer chez sa victime un dégoût des hommes (cette partie du film semble avoir été réduite au strict minimum dans la version exploitée en salles, et on peut se demander s'il n'existe pas une version plus longue). Son pouvoir d'invincibilité lui sera alors donné à condition qu'elle ne tombe pas amoureuse, et seul celui qui sera capable de la battre en duel sera considéré comme digne de la saillir, ce qui donne au duel final contre la reine un tout autre enjeu. Tout cela ne fait que renforcer notre déception devant le résultat final qui, malgré un budget conséquent, ne dépasse pas le niveau d'un "Ator" ou autre "Sangraal", dommage ! En attendant une nouvelle adaptation annoncée par Millénium Films, les amateurs de guerrières en petite tenue, maniant l'épée avec dextérité, ont depuis trouvé un palliatif en la personne de Xena : héroïne d'une série télé à succès, spin-off d'une autre série produite par Robert Taper et Sam Raimi.

 

 

The Omega Man
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