Bien qu'il ait combattu avec succès les Ecailleux, Ringil a été rejeté par les siens, banni par la société qu'il a protégé parce qu'il est homosexuel. Rigil vit donc loin des siens jusqu'au jour où sa mère revient dans sa vie pour lui demander de retrouver l'une de ses cousines vendue en esclavage par son mari pour payer une dette. Pour la trouver, Ringil Oeil d'Ange va devoir renouer avec un passé qu'il avait bien tenté oublié et se lancer dans une quête bien plus dangereuse qu'il ne le pensait.
D'origine kiriath, Dame Archeth est restée parmi les hommes quand son peuple a quitté ses terres pour partir dans un autre endroit. Archteth s'est mise au service de l'empereur Jhiral Khimran après avoir servi le père de ce dernier. Jhiral va l'envoyer enquêter sur la mystérieuse attaque d'une ville de l'empire pour déterminer qui étaient les assaillants, assaillants qui semblent bien ne rien avoir d'humain et dont la nature reste obscure....
Egar, l'un des rares homme à avoir eu le titre de tueur de Dragon et qui a également combattu contre les écailleux n'aspire plus qu'à une vie plus tranquille, mais il rêve de quitter à nouveau les steppes où il a grandi mais ne le peut pas puisqu'il est devenu chef de clan. Mais lors d'une veillée funéraire, il va frapper un shaman et se mettre une bonne partie de sa tribut à dos. Mais il va également se découvrir des ennemis qu'il n'avait pas imaginé...
Le point commun entre les trois héros de Rien que de l'Acier est qu'ils sont mis au ban de leurs sociétés respectives, le premier à cause de sa sexualité, la deuxième à cause de ses origines, le troisième car il a osé partir à l'aventure et mettre les pieds là où il est interdit d'aller pour son peuple. Tous les trois souffrent donc logiquement d'une même forme de solitude car vivant dans un monde qui ne les comprend pas et les tolère encore moins.
Et tous les trois vont donc se retrouver confrontés à leurs mondes respectif comme Ringil qui va se retrouver face à un père, une famille et une société qui le détestent, le méprisent et voudraient bien le voir disparaître mais également face à ses anciens amis, anciens parias revenus dans les bonnes grâces avec la légalisation de l'esclavage. Archteth, elle, c'est plutôt aux chefs religieux de l'empire qu'elle va devoir faire face, vu qu'ils voient en elle un blasphème dont ils voudraient bien se débarrasser. Quand à Egar, c'est sa place de chef de clan qui est convoitée par certains, parmi lesquels ses frères ainés.
Ces confrontations et surtout celles, violentes, de Ringil sont le vrai point fort de ce roman. Il faut dire que notre héros n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds et à garder la langue dans sa poche ! Pour tout dire, c'est même plutôt le contraire et avec pas mal d'insultes en prime pour son adversaire.
Mais pendant ce temps là, une menace, plus ancienne et plus obscure, semble refaire surface, donnant ainsi à ce texte un coté fantastique, son apparition relevant en quelque sorte du surnaturel, voire de l'horreur. Malheureusement, tout ça est un peu trop stéréotypé pour être vraiment convaincant et le final est expédié un peu trop vite pour que cette partie soit vraiment convaincante
Richard Morgan, qui nous avait donc marqué avec la trilogie Takeshi Kovacs ou encore Black Man revient donc ici avec le premier tome d'une trilogie de fantasy plutôt violente, avec quelques scènes de torture tout à fait sadiques, et des scènes de sexe bien plus crues que ce que l'on trouve d'habitude dans les romans de fantasy. Malheureusement, la hargne qui caractérisait ses romans de SF semble s'être émoussée avec le changement de genre.
Dans Rien que de l'Acier, la colère semble moins réelle, plus mimée et malgré tous les efforts de l'auteur pour nous faire croire à son monde décadent, en abusant de scènes chocs et d'images plutôt vulgaires, ça fonctionne moins bien. Même si le dégout des personnages vis à vis de leur monde reste tout de même tout à fait palpable, rendant la lecture de l'ouvrage un peu plus palpitante, parfois effrayante, parfois choquante, le plus souvent violente.
Bref, Richard Morgan ne semble pas parti pour exceller dans la fantasy comme il avait excellé dans la SF, même si son roman n'a finalement rien de honteux et reste une lecture captivante qui donne envie d'attendre la suite de la trilogie. En espérant que l'auteur retrouve la rage qui le caractérisait et ne nous serve pas un bol de fantasy trop fade, trop peu gouteux, trop ordinaire finalement
Note : 7/10
Stegg
A propos de ce livre :
- Site de l'auteur : http://www.richardkmorgan.com/
- Site de l'éditeur : http://www.bragelonne.fr/