Vampire, La
Genre: Vampirisme , Classiques , Fantastique
Année: 2009
Pays d'origine: France
Editeur: Milles Saisons
Auteur: Paul Féval
 

Ce n'est pas sans un certain pincement au cœur du à la nostalgie que je commence cette chronique. Quand j’entends Paul Féval, ici il s'agit du père, je replonge immédiatement en enfance et j'entends cette phrase : "Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère viendra à toi!" A cette époque les romans de Cape et d'épée étaient pour moi le meilleur moyen d'évasion et à côté de Féval, les Dumas et ses mousquetaires étaient mes lectures favorites! Alors, quand j'ai appris que les éditions Mille Saisons avaient le courage de republier une œuvre quelque peu oubliée de Féval (peut-être à juste titre d'ailleurs penseront certains…)  je n'ai pas hésité! "La Vampire" fait partie des rares incursions de ce romancier dans le fantastique. Avec plus de 200 œuvres à son actif, Paul Féval père est, c'est le moins que l'on puisse dire, très prolifique. Pour ma part, je le préfère dans le genre Cape et épée…


Avec un titre comme "La vampire" et une aussi belle couverture que l'on pourrait qualifier de gothique, une illustration qui n'est pas sans rappeler Victoria Frances, on était en droit d'imaginer une ambiance sombre, voire proche de Carmilla. Ce n'est pas ça du tout! Alors oui, il y aurait bien des crimes monstrueux à Paris, et l'on repêche depuis un certain temps d'étranges choses dans la Seine. Et puis il y a ce garçon, René, qui délaisse peu à peu son amour, la belle Angèle pour une étrange femme, extrêmement belle! Le père de la pauvre fille mène son enquête et alors que l'on pourrait tomber dans un vrai fantastique, on tombe dans le blabla politique et donc un brin ennuyeux, voire confus, pour nous autres lecteurs du XXIème siècle.

Rappelons rapidement deux ou trois choses avant de continuer sur ce roman qui possède quand même de belles qualités! Nous sommes au XIXème siècle et en ce temps le fantastique n'est pas que bien vu, c'est d'ailleurs pour ça qu'il tardera à s'imposer en France contrairement à l'Angleterre! D'ailleurs Paul Féval s'excuse plusieurs fois dans son roman d'écrire quelque chose s'apparentant au fantastique. Ce qui est quand même dommage et aussi étrange pour quelqu'un qui vient du roman à feuilleton de cape et d'épée! Pour lui, le fantastique n'est pas un genre sérieux! Il va même écrire qu'il n'est pas là pour écrire des histoires que l'on raconte au coin du feu… Du coup, on plonge vite dans un roman qui parle de politique et qui blablate autour du sujet avec différents personnages qui confrontent leurs points de vue. Alors si à cela vous ajoutez que Féval est un catholique convaincu, un anti-révolutionaire, un pro chouan et donc un anti Bonaparte (qui ne s'appelle donc pas encore Napoléon) vous obtenez un dangereux cocktail. Ses héros sont donc des contres révolutionnaires qui se battent pour restaurer l'ancien régime. Ce qui nous offre des intrigues politiques et surtout de superbes passages de combat à l'épée et des courses poursuites dans Paris absolument fantastiques! Notamment une sur la Seine particulièrement réussie.

Mais alors la vampire dans tout ça ? Et bien, il y a bien une femme, étrange, manipulatrice, charmante, qui conspire dans l'ombre, qui pourrait tuer et donc qui pourrait être une vampire. Le discours est douteux et on est loin de l'érotisme torride de Carmilla et loin du fantastique du vrai… On retrouve quand même du suspens et du mystère mais si c'est une vraie histoire de vampire que vous voulez passez votre chemin. Et je trouve qu'en plus, son discours sur les femmes est un brin limite quand même.

Reste que le roman est superbe à lire si l'on s'intéresse à cette partie de l'histoire, si l'on aime les romans de cape et d'épée, car à ce niveau là, Paul Féval est quand même le plus fort. Il y a des scènes d'action qui même si elles ont été écrites il y a un siècle sont encore complètement d'actualité et qui raviront bien entendu les auteurs contemporains amateur de fantasy par exemple. En fait, entre deux bla bla politique et quelques complots bien amenés, on a de véritables scènes d'actions prenantes et vivantes !


Je dirais en conclusion qu'aimant beaucoup l'univers de Paul Féval, je n'ai pas détesté ce roman. Cependant, ce n'est pas un grand livre sur les vampires et c'est bien plus une curiosité qu'autre chose. L'auteur a fait tellement mieux ailleurs! Malgré tout c'est intéressant à lire même si c'est assez inégal et surtout je trouve que le pari de Mille Saisons que de rééditer ce genre de livre est assez osé. C'est plus d'ailleurs cette initiative que j'encourage ici, nous faire découvrir des textes un peu oubliés, que le reste.


Note : 6,5/10

 

Le Cimmerien

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'éditeur : http://www.millesaisons.fr/

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