Aunt Peg
Genre: Porno
Année: 1980
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Anthony Spinelli & Arthur Cutter
Casting:
Juliet Anderson, Jamie Gilllis, John Holmes, Serena, Sharon Kane, Donna Hart, Mike Ranger...
 

Un producteur hollywoodien de films pour adultes essaie de s'en sortir financièrement tout en ayant de nombreuses relations sexuelles, afin de satisfaire son insatiable soif de sexe.

 

 

Au début des années 70, le cinéma porno américain était en plein dans l'expérimentation, mais déjà le genre avait trouvé sa première grande actrice : Marilyn Chambers (1952-2009). Vers la fin des années 70, pendant une courte période, le porno connaîtra son âge d'or ; les tournages scabreux voire presque amateurs (Gorge Profonde et son financement occulte) laisseront la place à des productions plus aisées sinon carrément soignées, des actrices comme Annette Haven, Desiree Cousteau ou Vanessa del Rio trouveront enfin des films à la hauteur de leurs talents. De plus, ces productions commenceront à se vendre grâce à leur nom, et plus pour leur côté uniquement pornographique. Mais, déjà, va arriver l'aube des années 80, avec sa nouvelle génération d'actrices (Ginger Lynn et ses clones, Christy Canyon...) qui commençent à pointer le bout du téton et surtout un nouveau support (la VHS) qui va bientôt de nouveau chambouler le petit monde du porno.


C'est à cette époque charnière qu'apparaît la belle Juliet Anderson (Juliet Carr, 1938-2010), qui va devenir (et rester jusqu'à son décès) une figure incontournable du cinéma X américain. Sa caractéristique majeure est d'avoir connu le succès grâce à un personnage récurrent (la fameuse Aunt Peg, qui apparaîtra officiellement dans trois films : Aunt Peg, "Aunt Peg's Fulfillment" et "Aunt Peg Goes to Hollywood"), ce qui est plutôt rare dans le milieu, et surtout interprété par la même artiste.

 

 

Juliet Anderson a commencé sa carrière atypique sur le tard (39 ans), à un âge où certaines de ses consoeurs ont déjà arrêté, ou pensé à le faire. Cette grande mince, aux cheveux courts et au corps magnifique, va contribuer à l'essor des femmes matures dans une industrie où la jeunesse semblait prépondérante, ouvrant la voie à des actrices comme Nina Hartley ou Kitten Nattividad (période porno) et aux productions MILF. Le personnage de Aunt Peg marquera tellement les esprits que l'actrice y sera associée "in vitam aeternam", elle n'arrêtera sa carrière que passé les soixante ans !


Production typique d'une époque révolue, où la femme sublime mais encore abordable pratiquait encore ce qu'on pouvait appeler l'acte de chair, et n'était pas encore devenue un avatar, retouché chirurgicalement, subissant l'assaut de machines imberbes et lubriques ressemblant à des statues de marbre. Bref, les femmes étaient belles, certes, mais pas parfaites, et les hommes ressemblaient à tout un chacun ; cela s'appelle l'identification, chose aujourd'hui oubliée, entre la perfection ultime ou l'amateurisme parfois scabreux de certaines productions dites amateur.
Mais ou est la différence me direz vous ? Elle est simple. Avant, on regardait un porno (ou plus, si affinité) car certains avaient même une histoire, des décors, voire des SFX... de vrais films tournés à l'époque sur pellicule (35mm). Aujourd'hui, ils servent la plupart du temps à se dégorger le poireau, tournés en DV dans des appartements ou villas loués pour l'occasion (quand on a de la chance). Les scénarios sont de simples prétextes et ne cherchent même plus à faire illusion. Ainsi, dans le registre des femmes matures, comparez une actrice actuelle comme Lisa Ann (le clone hard de Sarah Palin) et Juliet Anderson, vous constaterez la différence entre deux époques et deux manières d'aborder le porno.

 

 

Mais revenons à notre Aunt Peg. Le personnage est une productrice de films X, mais qui aime surtout faire l'amour et se faire plaisir (jouir). Elle séduit son assistant, participe à un casting bien particulier avec un producteur, n'hésite pas à faire participer sa secrétaire (Serena) et finit par initier sa nièce aux joies de l'amour saphique à l'arrière d'une limousine, nièce qui lâchera dans un moment d'extase le fameux "Oh, Aunt Peg !"
Les acteurs black arborent de magnifiques coupes afro, et les autres de somptueuses moustaches (bannies des pornos contemporains), les actrices ont la foufoune poilue (mais pas trop !) et ne connaissent pas encore le botox ni le silicone, alors que l'escarpin et le porte jarretelles ne sont jamais loin). De plus, il n'y a aucune trace de tatouage... pas de doutes, nous sommes bien dans un porno vintage.


Le film repose sur la belle Juliet (alors spécialiste des seconds rôles, et qui apparaît dans presque tous les Désirée Cousteau), même si elle n'est pas tête d'affiche, les vedettes étant Jamie Gillis (acteur et réalisateur mort en 2010), John Holmes (que l'on ne présente plus) et Serena, qui ont déjà derrière eux une belle carrière entamée à l'aube des années 70, alors que Juliet n'est alors dans le métier que depuis deux ou trois ans (comme sa consœur Sharon Kane). En tout cas, le film sera pour elle le tremplin idéal qui la consacrera comme l'une des stars incontournables du genre. De plus, sa coiffure blonde à la "garçonne", qu'elle gardera même en pleine période brushing permanenté des années 80, lui permettra d'être reconnaissable parmi ses consœurs.
Comme ses personnages, l'actrice aime le sexe et le revendique ; elle sera l'une des pionnières d'un certain courant féministe dans l'industrie du hard (comme sa fille spirituelle Nina Hartley), qui revendique le droit des femmes à rechercher et avoir du plaisir, et non de subir l'acte sexuel, et cela même en tournant des films pornos. Le sexe est un métier pour certaines, autant y prendre du plaisir. En un mot, c'est une grande dame qui nous a malheureusement quitté au début de cette année 2010. Elle laisse une filmographie impressionnante et un appétit que même les années n'ont jamais réussi à émousser.

 

 

The Omega Man

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