Dark Skies
Genre: Science fiction , Horreur , Thriller
Année: 2013
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Scott Charles Stewart
Casting:
Dakota Goyo, Keri Russell, J.K. Simmons, Josh Hamilton, Kadan Rockett...
 

Dans une banlieue bourgeoise, quelque part aux Etats-Unis, Daniel et Lacy Barrett sont victimes d'une série d'événements mystérieux avant de se rendre compte que leur enfant de six ans est sur le point d'être enlevé par des extraterrestres. Ils prennent les choses en main pour résoudre le mystère et protéger leur famille.

 

 

En Amérique du Nord, tout ce qui est mystère, superstition ou légende est généralement issu de la culture amérindienne ou est arrivé dans les bagages des émigrants (irlandais et écossais pour Halloween, inspirée de la fête païenne de Samain). Leur pays étant trop jeune pour avoir créé son propre folklore, il n'est pas étonnant que les Américains se soient accaparé le phénomène des soucoupes volantes. Alors que de ce côté de l'Atlantique on reste particulièrement sceptique sur ce genre de phénomènes, en Amérique la chose est presque devenue une institution, au point d'avoir développé sa propre mythologie (abondamment exploitée dans la série "X-files") dont fait partie 'l'abduction' ou enlèvement par des extraterrestres. Le premier témoignage du genre date de 1961 et vient des Etats-Unis. Depuis, plusieurs milliers de personnes ont prétendu avoir été enlevées par des extraterrestres, appelés aussi affectueusement les 'gris'.

 

 

Que l'on soit sceptique ou pas, le phénomène est des plus troublants et se révèle être une mine d'or pour le cinéma qui va s'en emparer... Mais il faudra attendre que Spielberg se penche sur le cas avec "Rencontres du troisième type" pour que le genre quitte son côté folklorique pour une approche scientifique et sérieuse. Depuis, pas mal de productions nous ont proposé diverses versions des fameux 'enlèvements' : des plus sérieuses avec "Fire in the Sky", "Signes" ou "Phénomènes paranormaux" aux plus fantaisistes comme "Cowboys et envahisseurs", voire carrément loufoques, comme dans le premier épisode de South Park : "Cartman a une sonde anale" où Eric Cartman, Kyle Broflovski, Stan Marsh, Wendy Testaburger et Kenny McCormick, tentent de sauver Ike, le petit frère de Kyle, qui est enlevé par des 'visiteurs'.
Jason Blum, le producteur de Paranormal Activity, Insidious, "The Bay", Sinister, etc., s'intéresse évidemment au sujet, et c'est à lui que Scott C. Stewart, ancien spécialiste des effets spéciaux reconverti dans la réalisation avec notamment deux petites séries B basiquement jouissives : "Legion" et "Priest", propose son scénario intitulé Dark Skies.

 

 

Contrairement à ces deux précédents films qui débordaient d'effets spéciaux et d'action, le script de Dark Skies laisse les personnages s'installer dans un récit ponctué de plusieurs événements troublants. Petit à petit, la famille voit son vernis de respectabilité se fissurer : alors que le début du film nous présentait une famille socialement intégrée, ils deviennent des proscrits, les étranges marques que leurs enfants présentent sur leur corps laissent même penser à leur entourage qu'ils subissent de mauvais traitements. Stewart a laissé de côté le 'found footage' cher au producteur Jason Blum pour une réalisation plus académique, mélangeant le 'teen movie' (les mésaventures de l'ainé), le drame familial (le père est au chômage) et l'épouvante, le tout se déroulant dans une banlieue bourgeoise qui rappelle les productions Spielberg des années 80 (Poltergeist, "Gremlins", "Goonies",...).
Le principe est simple mais toujours efficace : faire entrer des événements extraordinaires dans le quotidien de manière crescendo : empilement d'objets hétéroclites, déclenchement intempestif de l'alarme, disparition de toutes les photos présentes dans la maison, nuée d'oiseaux s'abattant sur la maison... jusqu'à l'apparition furtive et brève d'un 'gris' devant l'un des membres de la famille. Après consultation d'un spécialiste, le doute n'est plus permis : un des membres de la famille va se faire enlever ! La résistance s'organise alors, malgré le peu de chances de réussir...

 

 

Comme Sinister ou Insidious, Dark Skies est présenté comme un film 'à l'ancienne', une dénomination stupide qui est aujourd'hui utilisée lorsqu'un film de genre ne présente pas dans ses dix premières minutes une scène d'action, un meurtre ou une paire de nichons, (voir l'épilogue ajouté au remake de "Evil Dead") au risque de faire fuir l'adolescent hyperkinétique au cerveau en forme de pop corn. A la surprise générale, il s'est avéré qu'il existait un marché pour ce genre de productions et que l'on pouvait même y faire des bénéfices : le producteur Jason Blum en sait quelque chose puisque, depuis le succès de Paranormal Activity, il produit de petits films aux budgets compris entre 1,5 millions (Insidious) et 3,5 millions de $ (Dark Skies), récoltant souvent dix fois sa mise de départ... Septante ans après Val Lewton, Jason Blunt applique le même principe : tourner des films à l'économie en réduisant les coûts au maximum tout en gardant un côté exploitable en salle. Cela dit, les productions Blunt sont loin d'avoir la qualité des films de Lewton...
Il ne faut donc pas s'étonner si Sinister, Insidious ou Dark Skies comportent de nombreuses similitudes (les personnages et situations de chaque film sont interchangeables), même s'ils furent réalisés par des personnes différentes et si leurs thèmes diffèrent légèrement (entité maléfique, esprit ou extraterrestre). Pas d'innovation donc dans Dark Skies qui garde les mêmes qualités et les mêmes défauts que ses prédécesseurs. On notera le refus du 'happy end', la déambulation des personnages dans la maison et une maîtrise efficace dans les scènes chocs, pour peu qu'on joue le jeu !

 

 

The Omega Man


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# La fiche dvd Wild Side de Dark Skies

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