Etrangleur de Vienne, L'
Titre original: Lo strangolatore di Vienna
Genre: Macabre , Comédie
Année: 1971
Pays d'origine: Italie / Allemagne de l'Ouest
Réalisateur: Guido Zurli
Casting:
Victor Buono, Brad Harris, Franca Polesello, Sybil Martin, Carl Stearns, Michael Turner, John Ireland...
 

Après sa sortie de l'asile où il croupissait depuis trois ans pour agression physique au pied de porc sur la personne d'une vieille emmerdeuse, Otto retrouve son cher étal de boucher à Vienne, tenu pendant son séjour par sa femme et le frère de cette dernière. Un soir qu'il s'affaire à son passe-temps favori (mâter goulûment la voisine d'en face qui ne rate jamais une occasion pour se foutre à poil devant la fenêtre de sa chambre), sa femme, le surprenant en pleine activité voyeuriste, commet l'irréparable : elle le traite de fou et ça, Otto, ne peut le supporter. Il l'étrangle, la découpe en morceaux puis fait ce que Joel Robuchon aurait exactement fait à sa place : il la recycle en saucisses que toute la fidèle clientèle de sa charcuterie s'empresse de déguster. Bientôt, d'autres victimes rejoignent son "usine à saucisses".

 

 

On le voit, Otto le boucher dément ne joue pas dans la même cour que ses confrères strangulateurs de Boston et de Rillington Place. Si les deux chefs-d'oeuvre de Richard Fleischer ne prêtent vraiment pas à rire, Guido Zurli, lui, préfère engloutir son film sous une avalanche d'humour macabre et de situations et répliques amusantes qui découlent des méthodes décidément pas anodines d'Otto. Pas une goutte de sang en vue, ainsi, Zurli prend totalement à contre-pied le cinéma horrifique italien de l'époque, versant habituellement dans le rigorisme et la violence sèche. Et pour se démarquer encore plus de ses petits camarades, il a la bonne idée de transposer l'action dans un cadre des plus singuliers : le Vienne des années 30 (La Roue Géante du Prater est filmée d'ailleurs à la dérobée, ainsi que d'autres monuments incontournables de la capitale).
La musique d'Alessandro Alessandroni affiche aussi une certaine audace, ne dépareillant donc pas avec le film; une partition hybride hésitant entre la valse guillerette et la musique de western. Du jamais entendu, foie de morue !

 

 

Dans le tablier d'Otto, Victor Buono, impérial, la parfaite tête de l'emploi : on jurerait qu'il a découpé des couilles de boeuf toute sa vie. Face à lui, on retrouve dans le rôle de Mike Lawrence, le journaliste ambitieux et décontracté, Brad Harris, acteur bien connu des amoureux du bis européen (Jungle 2000, Hercule se déchaîne, Holocauste nazi pour les titres les plus célèbres). Je dois dire que je l'ai toujours trouvé insignifiant mais ici, il m'est apparu bien plus éloquent que dans ses autres rôles, grâce au tandem de cons joyeux qu'il forme avec le Commissaire Klaus, toujours à se balancer des piques.
Artisan tout juste louable du bis, Guido Zurli signe là un joyau unique en son genre et accessoirement le chef-d'oeuvre d'une filmographie franchement peu étincelante.

 

 

Throma
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