Appel de la chair, L'
Titre original: La Notte Che Evelyn Usci Dalla Tomba
Genre: Giallo
Année: 1971
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Emilio Miraglia
Casting:
Umberto Raho, Anthony Steffen, Giacomo Rossi-Stuart, Erica Blanc, Vito De Tarente, Marina Malfatti, Rod Murdock, Joan C. Davies, Roberto Maldera....
 

Ah que ce Giallo Mongolo-rigolo confirme le charme de ces actrices Italiennes généreuses en formes, avec leur petit ventre aujourd'hui disparu, la mode des maigrichonnes peu cochonnes ayant pris le dessus, si bien qu'on peut se demander jusqu'où on va aller ; devrons nous désormais nous délecter d'os saillants, pour finir nécrophiles amoureux de squelettes ? Ainsi vont les modes, et gageons que la post génération saura retrouver le plaisir de la chair et de l'enrobage, sans cela, le Giallo ne renaîtra jamais. Bref, passons l'étape de la chair et du Popotin, et résumons la chose...
Alan Cunningham, noble de son état, est fraîchement libéré d'un établissement psychiatrique pour cause de trauma psychique engendré par la mort de sa rousse épouse, feu Evelyn. Pourtant ce dernier, est loin d'être guéri, puisque continuant sa fixette sur les rouquines et pas vraiment remis de l'infidélité de sa défunte épouse, une nouvelle passion naît en lui dès sa sortie : sélectionner quelques rousses afin de les séquestrer dans le cachot de son château, afin de "post-punir" l'ex-épouse par procuration dans des élans sadiques peu catholiques, armé de son fouet, châtiant les popotins des dites captives.
Néanmoins averti par son ami médecin et harcelé par son cousin à demi-dégénéré, mais au jus de l'affaire et maître-chanteur pour l'occasion (donc pas si con), Alan va alors faire la rencontre d'une belle blonde, Gladys (Marina Malfatti) qu'il ne tardera pas à épouser pour le pire et le meilleur...
Pour le pire surtout, puisque ce mariage est pour le moins, très mal accueilli au sein de sa famille qui soupçonne en elle l'appât du gain, que ses proches parents aimeraient bien s'accaparer pour eux-mêmes ; mais, voilà que ceux-ci commencent à disparaître les uns après les autres, dans une parcelle de son terrain laissant envisager alors qu'Evelyn ne serait en fait pas morte et viendrait même se venger...

 

 

Bon, vous l'aurez compris, je pense, on ne touche pas là le pompon Giallesque, et c'est plutôt au coeur d'un Poppies Popotin-Giallo auquel on nous invite ici ; même si le film est mauvais, on aurait tort de décliner l'invitation, tant les ellipses narratives, les délires d'un metteur en scène en remontée d'acide évidente, ainsi qu'un jeu d'acteur assez époustouflant de bouffonneries, opèrent sournoisement chez le spectateur, un temps perplexe, une espèce d'envoûtement espiègle au fur et à mesure que l'intrigue avance.
Pour ses qualités les plus décalées, on notera surtout qu'ici, les femmes sont davantage vêtues la nuit que le jour, et si un téton ne dépasse pas ça où là, il doit sans doute s'agir d'un oubli de Miraglia, peut-être occupé à faire répéter une figurante sous une toile de tente, à ce moment là. Ailleurs, ce qui le démarque du Giallo classique, c'est la lenteur avec laquelle le film trouve ses marques, si bien, qu'on se demande dans quoi qu'on est durant une bonne moitié de film, et s'il ne s'agit pas ici d'un démarquage du "Corps et le Fouet" de Bava ; faut dire également que la composition toute en crises de suées de Antonio De Teffè (alias Anthony Steffen / Alan) ne convainc pas vraiment, et que l'on est bien content qu'il assure néanmoins niveau dames de compagnie, parce que sinon, on s'emmerderait royalement.
Les plans dans lesquels le cousin Albert (Rod Murdock avec une tête de renard pas possible) vient le faire chanter et que ce bon Alan, lui refile sans cesse les biftons sans moufter prêtent également à rire, avec ce genre de dialogues :
Albert : "J'ai cru entendre du bruit cette nuit"
Alan : "Ah bon, c'est étrange, tiens, voilà 1000 lires !"
Autre part, on a droit à une intervention excellente d'Erika Blanc, dans un strip-tease de boîte de nuit avec groupe Pop live de bon aloi ; scène absolument gratuite et étirée au maximum et donc paradoxalement indispensable. Toutes les scènes où dans son délirium, Alan revoit sa femme courir dans les bois, au ralenti, dans une espèce de flou Hamiltonien, tout en se débarrassant de ses habits déjà transparents, restent des moments jouissifs.

 

 

Après le "meilleur mauvais", venons-en maintenant au "meilleur bon" :
J'adore les films sans héros, dans lesquels personne n'est sympathique, et là, je dois dire, qu'on en a pour son argent, Alan campe une espèce de Dracula qui marque même ses proies au fer rouge, son ami médecin, le Dr Timberlane est très sympathique aussi dans le genre "enculé de première", le cousin, je l'ai déjà évoqué, et donc je n'en dirais pas plus, les femmes sont soit débiles, soit intéressées, soit totalement garces, et si dans le casting l'on se prend d'affection pour des êtres vivants, mon coeur va vers des renards encagés qui nous envoient là directement à la meilleure scène du film, celle où la tante paralytique après s'être faite égorger sur son fauteuil roulant se voit traînée comme un sac à patates pour être livrée finalement en pâture aux dits renards, qui se font pour le coup une fiesta orgiaque de toute beauté, où toute la famille, renardeaux compris sont invités afin de la dépecer à coups de dents bien aiguisées pour la transformer en lambeaux, puis la bouffer toute crue ; scène d'anthologie sur laquelle je ne m'étendrai pas plus au risque de spoiler, ce qui est déjà un peu fait. Bref, pour tout bisseux qui passerait par cette chronique sans l'avoir déjà vu, je conseille fortement ce film, vous serez plutôt bien servis ! Pour les autres, je le conseille aussi, il faut savoir expérimenter parfois et s'aventurer en des lieux où l'illogisme récurrent d'une oeuvre pourrait éventuellement vous surprendre. Un vrai "Bon Mauvais" Giallo !
Enfin, ceci étant dit, si l'on n'est pas disposé au second degré à la vision de cette pelloche un peu absurde, on aura droit de la trouver tout simplement médiocre...

 

 

Note : 5/10

 

Mallox
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