Guard Post, The
Titre original: GP506
Genre: Horreur , Fantastique , Action
Année: 2008
Pays d'origine: Corée
Réalisateur: Kong Soo-Chang
Casting:
Choi Kyoo-Hwan, Chun Ho-jin, Do Byeong-Cheol, Cho Hyun-jae, Cho Hyun-jae, Jo Jin-woong, Kim Byeong-cheol, Kim Sung-bum...
 

Que s'est-il donc passé au poste garde-frontière GP 506 ? Un commandant et son équipe sont envoyés sur place pour résoudre, en 24 heures, le mystérieux meurtre de toute une escouade. Sur place, ils ne trouvent que des corps déchiquetés, un homme à moitié fou avec une hache ensanglantée et un autre homme dans le coma. Au fur et à mesure de l'enquête, une terrible vérité se fait jour...

 

 

Kong Soo-Chang s'était déjà fait remarquer en réalisant un autre film mélangeant fantastique et militaires : le sympathique "R-Point". Pour son nouveau voyage en enfer, le réalisateur situe son film dans la zone démilitarisée (DMZ) nichée entre les deux Corées. Créée en 1953 et située le long du 38° parallèle, la zone fait 238 kms de long et environ 4 kms de large ; elle est parsemée de mines et recouverte d'une épaisse forêt, plusieurs anciens bunkers servent de "postes de garde", ils sont occupés par 21 soldats qui y vivent pendant trois mois avant d'être relevés.
Kong Soo-Chang nous livre avec ce film un véritable hommage à un certain cinéma de genre qui naquit dans les années 80. En effet, l'ombre du grand John plane sur le film comme une référence majeure, surtout "The Thing". Le bunker ressemble étrangement à la base polaire, et comme dans l'oeuvre de Carpenter, un groupe d'hommes est obligé d'affronter une menace indicible qui envahit leur corps, à l'insu de leurs compagnons. Autre référence majeure, "Evil Dead" ! Remplacez la cabane par le bunker, avec les survivants qui sont obligés de massacrer leurs anciens compagnons, et une nature semblant les emprisonner (un éboulement empêche une partie des sauveteurs de s'en aller). On pourrait aussi citer "Warning Sign /Contact Mortel", petit film de science-fiction oublié avec Kathleen Quinlan, sorti en 1985, où les membres d'un laboratoire de recherche se trouvent infectés par un virus qui les rend violents, et dont les symptômes physiques sont les mêmes que ceux de nos pauvres militaires.

 

 

Avec toutes ces références, comment peut-on encore garder un zeste d'originalité ? Il existe plusieurs alternatives. Ainsi, Kong Soo-Chang résout une partie du problème en jouant sur le côté obscur de son intrigue ; il sait que la mise en place, et surtout la diffusion métronome d'informations, est essentielle pour capter un minimum l'intérêt du spectateur. Le réalisateur démarre donc son film sur une scène choc qui est censée maintenir l'attention pour le reste de l'histoire. Malheureusement, on ne peut éviter certains décrochages, dus en grande partie à la durée excessive du film, et sa structure en forme de flashbacks.


Tout démarre pourtant bien, un bref historique nous plante le décor et présente la situation. Sans réponse d'un des fameux "postes de garde", une équipe est envoyée sur place et découvre une base pas aussi déserte qu'elle n'y paraît. Car, au milieu des cadavres mutilés de ses camarades, se dresse un survivant tenant une hache, et recouvert de sang. Un enquêteur est envoyé sur place, et il n'a que 24 heures pour résoudre le mystère. A partir de cet instant, le réalisateur choisit de nous faire voyager entre l'enquête et la vie des malheureuses victimes, une méthode efficace si elle est bien utilisée. Malheureusement, ici elle aura plutôt tendance (surtout chez le spectateur occidental) à provoquer quelques confusions. Toutefois, le réalisateur évite le montage épileptique et la musique tapageuse pour une horreur plus diffuse et contemplative ; il accumule alors les indices inquiétants, comme les chiens qui ne veulent pas entrer dans le bunker, et/ou la disparition des rats qui devraient pulluler, sans parler de quelques scènes bien senties dont l'apothéose sera le contaminé coupé en deux et cloué au sol. La scène est d'autant plus impressionnante que, jusqu'ici, le réalisateur avait peu utilisé les effets de maquillages. Autre morceau de bravoure : l'affrontement final entre contaminés et non contaminés dans les sanitaires de la base, un "gunfight" où les protagonistes se canardent allègrement comme au bon vieux temps du polar HK.

 

 

L'une des faiblesses du film (et ce qui fait aussi son intérêt) est la décision du réalisateur de rester vague dans ses choix, car le doute subsiste toujours. Est-ce vraiment l'effet d'un virus, ou l'origine du mal est-elle surnaturelle (on ne peut s'empêcher de penser à H.P. Lovecraft) ? Certains symptômes pourraient évoquer une possession (ce qui expliquerait le comportement des chiens). De plus, certaines parties de l'histoire restent floues, comme la disparition d'un groupe de soldats dans les bois et leur réapparition ! Jamais le réalisateur ne tranche vraiment pour l'une ou l'autre possibilité, livrant, presque forcé, une explication, histoire de se dédouaner. Un choix audacieux ou un manque d'inspiration flagrant, difficile de savoir.


Arbitrairement présenté comme un film de zombies coréen, The Guard Post / GP506 est une petite série B horrifique ayant bénéficié de moyens important. Le film, certes, n'est pas vraiment représentatif du cinéma asiatique ; c'est l'un de ces films bâtards (mélange de genre et de culture) pas tout à fait réussi, mais pour lequel on ne peut s'empêcher d'avoir de l'affection, et cela malgré ses nombreux défauts.

 

 

The Omega Man

 

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