Diversions
Titre original: Sex Express
Genre: Porno
Année: 1976
Pays d'origine: Angleterre
Réalisateur: Derek Ford
Casting:
Heather Deeley, Jeffrey Morgan, Timothy Blackstone, James Lister, Tim Burr, Derek Martin, Jacqui Rigby...
Aka: Linda au pays du sexe / Fantasmes express
 

En Angleterre, sur le quai d'une gare, Imogène est menottée en compagnie d'une autre femme et escortée de policiers. Les deux jeunes femmes montent dans un train et s'installent dans un compartiment. Tandis que le train file vers la campagne anglaise, Imogène laisse son esprit vagabonder. Posant son regard sur chacun des passagers du compartiment et des personnes déambulant dans le couloir, elle imagine des situations érotiques impliquant ces personnes et elle-même. Six scénettes se suivent ainsi, interrompues à chaque fois par un bref retour à la réalité, durant lequel Imogène se plaît à choisir qui vont être les protagonistes du tableau suivant. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la jeune femme ne donne aucune limite à ses fantasmes et fait preuve d'une imagination sans limites.

 

 

Si la moitié des "rêves" s'avèrent plutôt "soft" dans l'esprit (mais bien "hard" en ce qui concerne l'action), l'autre moitié est composée de scènes beaucoup plus originales, où l'horreur, l'étrange et la perversité viennent se côtoyer de façon à la fois malsaine et fascinante. En effet, Imogène passe ainsi de l'amour champêtre dans une grange avec un garçon de ferme à un réparateur de téléphone. Puis, après avoir acheté un vieil appareil photo datant du début du XXème siècle, elle remonte le temps pour vivre une expérience sexuelle ludique en compagnie d'un photographe volontiers grivois et d'une modèle plutôt délurée. Une scène filmée dans l'esprit du cinéma muet de l'époque. Mais la libido d'Imogène laisse entrevoir d'autres possibilités, bien plus originales, et autrement malsaines. Transportée dans une prison soviétique en compagnie d'une "Ilsa" évidemment lesbienne, flanquée de deux gardiens lubriques, la pauvre Imogène va subir les derniers outrages avec un plaisir non dissimulé. Le film datant de 1976, le sketch en question est forcément un clin d'oeil à la mode du "nazisploitation" qui sévissait à l'époque.
Plus délirant encore, le passage où Imogène invite un homme chez elle. Assis sur un canapé, ils finissent par se déshabiller et faire l'amour. Jusque là, rien de très original. Sauf que le fait de faire l'amour la plonge en pleine Seconde Guerre Mondiale, où elle s'imagine en infirmière de la Croix Rouge. Interceptée par des soldats, elle assiste au massacre du blessé à son chevet et se fait violer par une troupe de soldats sur le capot d'une jeep. Retour au salon : la jeune femme s'empare d'une dague dissimulée sous le canapé et poignarde son partenaire. Couverte de sang, elle lèche la lame avec ardeur, au bord de l'orgasme, avant de castrer le cadavre encore en érection et de pratiquer une fellation endiablée sur le sexe sectionné. Le tableau suivant est la suite de celui-ci. Après avoir enterré l'homme, Imogène, ayant pris goût au meurtre et à la nécrophilie, se met en quête de trouver une nouvelle victime. Et c'est reparti sur les mêmes bases, sauf que cette fois, les coups de dague s'avèrent inefficaces, aucune blessure n'apparaît sur le corps de ce nouveau partenaire, qui s'avère être... un vampire !

 

 

La fin du film s'offre un petit clin d'oeil. Alors qu'on pensait qu'Imogène jouait le rôle de la femme inculpée (ce qui aurait expliqué son besoin d'évasion par le rêve), et l'autre femme un membre de la police, c'est en fait le contraire. Tandis qu'Imogène, arrivée à destination, remet la prisonnière transférée aux autorités, elle croise sur le quai de la gare un beau blond qui n'est autre que le garçon de ferme du premier sketch. Sachant de quelle manière Imogène aime occuper son esprit, on imagine sans mal qu'elle va mettre en pratique ce qu'elle a imaginé durant le voyage (en mettant de côté le "côté obscur" de ses plus bas instincts, cela va de soi).
"Diversions" est d'autant plus étonnant, dans son traitement, qu'il a été réalisé par un cinéaste absolument pas spécialiste du genre. Derek Ford, qui s'est fait connaître en tant que scénariste pour des oeuvres de qualité comme "The Black Torment" ou encore le giallo Scream and Die de José Ramon Larraz, a surtout réalisé des comédies érotiques. Diversions est sa seule incursion officielle dans le X, et c'est une réussite. La seconde surprise vient de l'actrice principale : Heather Deeley, dans la mesure où la jeune femme n'avait jamais tourné dans le porno, elle non plus. Premier essai, transformé avec maestria. On a du mal à croire que l'actrice est novice en la matière, tant elle se montre talentueuse dans cet exercice et particulièrement à l'aise. Une véritable performance, d'autant que Heather Deeley est présente à l'écran du début à la fin. Malheureusement, on ne la verra pratiquement plus par la suite, malgré un talent indéniable. Dommage, car ce Diversions est un film, certes pornographique, mais qui aborde aussi plusieurs genres du cinéma d'exploitation : l'horreur, le fantastique et le "nazisploitation". Fait rare, le film est anglais, or le Royaume-Uni est connu pour être l'un des pays les plus stricts en matière de censure. Pour ceux qui veulent connaître une autre facette du X, Diversions est un choix qui s'impose.

 

 

Note : 7,5/10

 

Flint
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