Tarzan trouve un fils
Titre original: Tarzan Finds a Son
Genre: Aventures , Exotisme
Année: 1939
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Richard Thorpe
Casting:
Johnny Weissmuller, Maureen O'Sullivan, Johnny Sheffield, Ian Hunter, Henri Stephenson, Frieda Inescort, Henry Wilcoxon...
 

Tandis qu'ils survolent les plaines africaines, l'avion des Lancing connait quelques ratés que le pilote ne s'explique pas. Il frôle des montagnes escarpées qui ne figurent pas sur ses cartes et tente un atterrissage qui finit mal pour les occupants de l'aéronef sauf pour un bébé, le petit garçon des Lancing, un poupon emmailloté dans ses langes. Au crépuscule, les chimpanzés perchés sur leur branche et qui ont assisté à toute la scène entendent des pleurs et des cris d'enfant. Lorsque une hyène s'approche de l'avion, ils se décident à intervenir, la chassent et récupèrent le bébé. Peu de temps après c'est un sinistre individu peinturluré portant un collier laissant présager le pire, une tête humaine réduite, qui jette un oeil dans la carlingue avant de pousser un cri effrayant pour appeler les autres membres de sa tribu... Avec des indigènes aussi patibulaires, si l'un des adultes présents dans l'avion avait encore un souffle de vie, ce qui ne semble pas être le cas, sûr qu'il n'allait pas tarder à rejoindre l'au-delà...

 

 

Un peu embarrassés avec leur petit d'homme braillard et pleurnichard, les chimpanzés ne savent pas trop quoi faire. Heureusement pour lui, Sheeta le rapporte à Tarzan, presque aussi emprunté que les singes et bien incapable de s'en occuper. Se disant qu'il a faim, par exemple, il lui tend... un cuisseau d'antilope ! Jane, arrivée dans leur somptueuse cabane haut perchée (car c'en est fini des litières sommaires aménagées dans les branches, celle-ci a même un ascenseur actionné par un éléphant !), lui fait moult mimiques maternelles et lui improvise un biberon. Rapidement, Tarzan et Jane réalisent que ce petit est orphelin, l'adoptent puis lui donnent un nom : Boy. Cet étrange prénom est une idée de Tarzan, qui voulait d'abord l'appeler Eléphant parce que le petit lui semblait costaud...

 

 

Les années passent et Boy a bien grandi, faisant la fierté de ses parents mais leur procurant également des craintes affreuses par sa témérité dans les lianes, dans l'eau ou sur terre. Joueur et parfois un peu imprudent, Boy, à l'image de Jane dans Tarzan et sa compagne, offre plusieurs fois l'occasion à son père adoptif de le sauver, poussant son cri imité de celui de Tarzan lorsqu'il se prend dans une toile d'araignée géante ou lorsqu'un rhinocéros le charge, une scène d'ailleurs quasiment copiée/collée du film de 1934, certains plans étant identiques, d'autres voyant juste Boy prendre la place de Jane en tant que cible du rhino. Bref, une vie presque sans histoire et harmonieuse au milieu d'un environnement tantôt hostile tantôt merveilleux, qui sera troublée, une fois de plus, par l'intrusion de blancs. Venus chercher des traces des Lancing, héritiers de la fortune des Greystoke, ces quelques visages pâles sont évidemment accompagnés d'une horde de porteurs et sont tout aussi évidemment attaqués par les sanguinaires Gabonis au pied de la montagne taboue. Après avoir été sauvés par Tarzan et avoir rencontré sa famille, ils réalisent que Boy est cet héritier qu'ils doivent ramener en Angleterre pour qu'il puisse vivre selon son rang. Ou ne pas ramener... et toucher la fortune qui leur revient s'il est déclaré décédé...

 

 

Bon épisode de la série des Tarzan avec Johnny Weissmuller, cet opus est riche en rebondissements et propice à une identification des enfants à Boy. Qui n'a pas rêvé, en le voyant chevaucher un éléphanteau, plonger dans des rivières, sauter de liane en liane ou affronter un lion, de prendre sa place ? Qui n'a pas frémi en le voyant aux prises avec ces énormes tarentules un peu mal animées, certes, mais qui s'en approchent dangereusement tandis qu'il se débat dans leur toile ? On a là un épisode éminemment familial, avec un père courageux et quasi-invincible, une mère qui porte la culotte à la maison et régit son univers en bonne ménagère et un garçon dont l'école est la jungle et le professeur un grand type à moitié nu qui domine les bêtes sauvages et n'hésite pas à les affronter au corps-à-corps !

Pour pimenter l'histoire, outre les Gabonis cette fois-ci assez peu présents, on a droit aux terribles Zambélés portant les têtes réduites de leurs victimes comme une parure, s'agglutinant en nombre autour de leurs proies humaines, avant de s'en emparer à bras-le-corps et de les finir à coups de lames et à l'aide d'un casse-têtes géant (une scène un peu expédiée, hélas), sous l'oeil las de leur chef fatigué. Constantes de la série : les indigènes sont soit passifs et victimes désignées (les porteurs), soit cruels et sanguinaires ; les blancs sont prêts à prendre tous les risques guidés par une avidité consternante et finissent assez mal eux aussi, tués ou en tout cas sonnés par leur expérience d'une sauvagerie plus explicite que la leur. Seuls ou presque, Tarzan, Jane et Boy sortent grandis de ces aventures, ici rejoints par un grand-oncle à l'humanité réelle qu'il paiera de sa vie.

 

 

Réalisé par Richard Thorpe ("Ivanhoé", "Le prisonnier de Zenda" comme principaux titres de gloire), déjà aux manettes trois ans plus tôt pour Tarzan s'évade et qui récidivera ensuite avec Le trésor de Tarzan et Les aventures de Tarzan à New-York, Tarzan trouve un fils constitue donc un bon divertissement, sympathique de bout en bout et porté par un trio d'acteurs qui fonctionne très bien : Johnny Weissmuller est toujours aussi athlétique et impressionnant dans l'eau, où il file comme un poisson (aidé par un défilement des images un peu accéléré, certes), rappelant par là à qui ne s'en souviendrait pas qu'il fut champion olympique de natation dans les années 20. Maureen O'Sullivan met sa féminité au service de son personnage, sans trop l'alourdir ici, et permet quelques touches d'humour bienvenu. Johnny Sheffield, de son côté, est un choix de casting excellent, son jeu d'acteur n'étant pas forcément formidable mais ses capacités physiques bien réelles répondant tout à fait aux exigences du rôle. Un rôle qu'il prolongea d'ailleurs dans la série et qui lui permit même ensuite d'avoir la sienne propre avec "Bomba, the Jungle Boy", dans laquelle il apparut 12 fois.


Autres temps, autres moeurs, si présenter les Africains comme des sauvages à l'esprit étroit juste bons à servir de porteurs ou comme ennemis coriaces à redouter ne gênait personne, que Boy soit le fruit des amours de Jane et de Tarzan était impossible puisqu'ils n'étaient pas légitimement mariés... Ces deux là étaient pourtant à l'évidence amants, dormant ensemble et se disant je t'aime en se levant, vivant quasiment nus, s'appelant parfois mari et femme, ils auraient donc dû voir grandir leur propre progéniture. Mais non, la morale, aussi absurde que puritaine, y aurait trouvé à redire et c'est donc un enfant littéralement tombé du ciel qui leur est échu, comme apporté par une cigogne à hélices, d'où le titre : Tarzan trouve un fils et non Le fils de Tarzan... C'est un peu désolant évidemment mais bon, le cinéma étant le reflet de son époque, c'est aussi ce qui fait son charme...

 

 

Bigbonn

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