Mystère de Tarzan, Le
Titre original: Tarzan's Desert Mystery
Genre: Aventures , Exotisme
Année: 1943
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: William Thiele
Casting:
Johnny Weissmuller, Johnny Sheffield, Nancy Kelly, Otto Kruger, Joe Sawyer, Lloyd Corrigan, Robert Lowery...
 

Après avoir foutu la pâtée aux Nazis dans une ville peuplée de babas cool (Le triomphe de Tarzan), Tarzan poursuit sa guerre contre le teuton mais, cette fois, dans des cités arabes perdues aux confins du désert et de la jungle. Et oui, nous autres béotiens qui pensions que l'escarpement de Mutia où vivait l'homme-singe était situé en pleine Afrique noire, entre Congo et Gabon, aidés en cela par des indices tels qu'un nom de bateau, le Congo Belle, d'où débarquaient les cousins de Jane (Tarzan s'évade), ou l'appellation de la tribu sauvage du coin, les Gabonis (tous les épisodes MGM), nous nous trompions grandement. Les montagnes escarpées jouxtaient une jungle, certes, mais limitrophe d'un désert traversé par des caravanes de Bédouins allant d'El Ece Bra à Bir-Herari, cette dernière étant proche d'une jungle sortie d'un autre temps, peuplée d'animaux gigantesques et de plantes carnivores...

 

 

Piètre épisode pourtant que celui-ci, malgré son aspect un peu délirant. Laborieux et peu inventif dans la majeure partie de son déroulement, il est à peine sauvé par un ultime quart-d'heure sentant le bis à base de poursuite impitoyable et d'araignée géante. Pour le reste, on recommence comme la fois d'avant : en l'absence de Maureen O'Sullivan, on apprend que Jane est toujours en Angleterre. Plus pour soigner sa mère, non (est-elle guérie ? a-t-elle rendu l'âme ?), mais pour soigner les braves pioupious british partis se faire tuer en Birmanie et revenus juste salement blessés et atteints de la fièvre. La malaria, pour être précis. Jane, dans son dernier courrier tombé du ciel (l'aéropostale parachute en effet ses plis à Tarzan), demande donc à son homme, connaisseur des vertus thérapeutiques des plantes, de lui envoyer celles qui se trouvent au-delà du désert et qui pourraient soulager les boys.

C'est donc armé de son baluchon, d'un arc et de flèches et flanqué du fiston et de Cheeta que Tarzan se lance dans une traversée du désert qui, finalement, et comme souvent au cinéma, est souvent plus peuplé qu'on ne le croit. C'est ainsi qu'ils croisent la route du sinistre Karl, sbire du non moins sinistre Henrich, un Allemand se faisant appeler Hendrix et mettant petit à petit la main sur toutes les richesses de Bir-Herari, sans que son cheikh n'y voie grand-chose. Une rencontre inamicale qui en précèdera une autre, plus agréable celle-ci, avec la prestidigitatrice Connie Bryce, en route avec dans ses bagages un mot du cheikh d'El Ece Bra avertissant son confrère en cheikitude de la fourberie d'Hendrix et de ses néfastes projets pour la région...

 

 

Pas grand-chose à dire sur toute cette partie gentiment lassante, dans laquelle Cheeta a finalement encore une fois un rôle important pour ses pitreries, tandis que Tarzan est emprisonné et quasiment inactif pendant un long moment avant de s'évader par un procédé ridicule (une échelle de turbans volés aux hommes du coin par Cheeta), d'autant plus risible que les parois de la tour en haut de laquelle il est enfermé sont tout sauf lisses, des briques apparentes créant un motif décoratif en relief qui, pour un homme-singe, aurait dû être une issue de secours quasi aussi sûre qu'un escalier en bonne et due forme.
Mais bon, il y a plus de 10 ans que Johnny Weissmuller se balance de liane en liane et il s'est légèrement empâté, ramolli par une vie de famille douce et pépère qui l'a rendu moins téméraire qu'autrefois. La vague histoire de double jeu et de captation des richesses par les méchants de service ne va même pas très loin, ne sortant pas d'une caricature digne d'un sérial, les mines des uns et des autres indiquant dans quel camp ils se trouvent, le bon ou le mauvais. Mais, au-delà de ça, on ne trouve plus d'affrontement direct avec l'ennemi allemand, comme c'était le cas dans Le triomphe de Tarzan, pourtant tourné la même année.

 

 

Et c'est au moment où l'on allait commencer à s'assoupir que ça s'anime un peu, une cavalcade à dos de cheval sauvage précédant une entrée dans une jungle digne d'un monde perdu, avec lézards géants, combats de crocodinosaure et de varan et, en climax, un Boy empêtré dans une toile d'araignée géante au fond d'une grotte sombre et mystérieuse... "Aaaaaaah !!!" crie Connie, en voyant l'arachnide grosse comme un pick-up Dodge mais rapide comme une Lada sans moteur s'avancer vers eux. Et tandis que les yeux plein d'effroi de la femme et du jeune garçon roulent dans leurs orbites en suivant le cheminement de la bête, le spectateur, lui, blotti dans son fauteuil, rit d'un Tarzan maladroit ayant posé le pied dans le piège d'une plante carnivore géante alors que son fils est sur le point de se faire boulotter...

Je ne vous raconterai pas la fin, ce ne serait pas sympa, mais sachez néanmoins que la série se poursuit encore pour quatre épisodes aux titres alléchants : Tarzan et les Amazones, Tarzan et la femme-léopard, Tarzan et la chasseresse et Tarzan et les sirènes, confirmant le virage pris par la série vers un fantastique light et une fantaisie assumée...

 

 

Bigbonn


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