Glutors
Titre original: Seedpeople
Genre: Science fiction , Horreur
Année: 1992
Pays d'origine: États-Unis
Réalisateur: Peter Manoogian
Casting:
Am Hennings, Andrea Roth, Dane Witherspoon, David Dunard, Holly Fields, Bernard Kates...
Aka: Seed People
 

Plop, et ça commence sur les chapeaux de Glutors avec ce type en salle d'opération à qui on inocule un sédatif, un flic qui se pointe pour l'interroger et un chirurgien qui veut s'opposer à l'interrogatoire. Mais le patient, lui, veut bien coopérer ; d'ailleurs, il sort de sales draps et demande au flic : "Vous êtes sûrs que je les ai tous éliminés ?". "Oui mais répondez moi... que s'est-il passé ? Racontez-moi !"

 

 

(----- Flashback (----

Nous voici "transportés" dans la petite ville de Comète Valley, où notre jeune géologue est amené à enquêter sur des retombées de météorites dans la région.

Les habitants s'y montrent soit paranos, soit étranges au point d'être suspicieux ; soit chiants au point de raconter leur vie pour remplir un petit bout de pelloche. Peut-être sont-ils, comme le prétendent certains, des Glutors, des Tumblers et des Sailors, des plantes carnivores animées des plus mauvaises intentions qui prennent forme humaine et notamment l'enveloppe corporelle de certains habitants. Leur but ? Féconder pour gouverner le monde !
Leur complot à toutes les chances de réussir si quelques humains éclairés ne trouvent pas le moyen de les stopper...

 

 

On passe donc du film choral au mode plus individuel. D'ailleurs, la jeune et jolie Kim (Holly Fields) s'est mise en tête que Madame Santiago, sa voisine, était possédée. Genre transformée en fraise Tagada sur pattes. David Vincent a décidément bien du mouron à se faire ! Faut dire qu'à se faire poursuivre par un poulpeux dans son jardin, y a de quoi perdre la boule.

Comète, météorite, c'est toute la différence faite dans Seed People (alias Glutors pour le titre français débile habituel - titre vidéo). Finalement, cette petite prod estampillée Charles Band ne fait que recycler des idées classiques : celles du "Le Météore de la nuit", du Blob et autres Malédiction Céleste tombée du ciel. Celles des "Body Snatchers" et ces bourgades où les humains ne sont plus que des enveloppes corporelles habitées de l'intérieur ("Les Envahisseurs", Impulse, Nightmare at Noon) quand des entités ne passent pas de corps en corps (The Hidden) ; celles encore de séries B récentes telles que The Deadly Spawn.
Mais elle le fait de manière assez distrayante, sans tomber dans la gaudriole parodique ou le tout potache.

 

 

Peter Manoogian parvient à donner un rythme assez alerte à l'ensemble. Un petit artisan qu'on aurait tort de prendre de haut. Chargé de production sur Les monstres de la mer, "Hurlements" puis, plus tard, sur Ghoulies ; premier assistant réal sur des films tels que La galaxie de la terreur ou "New York, 2 heures du matin" d'Abel Ferrara, il n'en a pas moins lui-même mis en scène huit "petits" films ("Decapitron", "Arena", "Demonic Toys"...) ainsi que le segment d'un neuvième, son premier essai en fait, pour se faire la main comme réalisateur ce dès 1984 ("Ragewar" - le segment "La bête de la cave").
Il est très vite adopté comme poney à tout faire par Charles Band qui le prend dans son écurie, et ce bon Peter signe un contrat pour plusieurs films sans faire de foin. En résulte quelques joyeusetés dont certaines citées avant et dont ce Seedpeople fait partie.

 

 

Au final, cette prod. Full Moon avance avec ses petits moyens mais sans complexe pour autant. C'est du reste ce qui participe à le rendre charmant voire délectable. On y croise de vieilles formules déterrées pour l'occasion par un mécanicien ("Je suis aussi occupé qu'un unijambiste dans un concours de coups de pied au cul"), un type avec un néon circulaire sur la tête, un père de famille possédé dont aucun de ses proches ne s'aperçoit qu'il est aussi froid qu'un frigidaire (ce qui a valu au film d'être classé dans notre database Zombies des années 90), un héros super impliqué et préoccupé, même lorsqu'on lui annonce des choses aussi aberrantes que les aspirateurs ont envahi la planète (formidable Sam Hennings, acteur doté d'un syndrome d'invisibilité très grand, même dans un premier rôle ! À noter qu'il vient récemment, en 2013, de trouver un rôle à sa démesure dans "Dans l'enfer de la polygamie"), une héroïne Woodstockienne (Andrea Roth, jument blonde vue dans Highwaymen: La poursuite infernale en 2003 et The Collector en 2009) qui prend le taureau par les cornes tout en portant presque la culotte.

Ce très aimable imbroglio spatial est égayé par les effets spéciaux latexeux (et soit, un peu grotesques) de John Carl Buechler (Mausoleum, From Beyond, Cellar Dweller, Watchers, la série des Butcher...). Entre ces fleurs sorties de La petite boutique des horreurs, ensevelissant et asphyxiant du fermier Label Rouge sous des tonnes de pollen et ces espèces de pieuvres sur tentacules qui font "Bouh !", on ne s'ennuie pas. Seedpeople, un brin goguenard mais pas trop, permet de passer un petit de moment de détente pure, un plaisir tout Romherien comme dirait l'autre car conforme à l'adage du cinéaste érotisant de "Ma bite chez Maud" et de "Les nuits de la lune pleine" : "Il faut savoir être superficiel".

 

 

Mallox

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