Spontaneous Combustion
Genre: Science fiction , Horreur
Année: 1990
Pays d'origine: États-Unis
Réalisateur: Tobe Hooper
Casting:
Brad Dourif, William Prince, Cynthia Bain, Jon Cypher, Melinda Dillon, Brian Bremer, Stacy Edwards...
Aka: Le Feu de l'au-delà (France - vidéo) / Outbreak (Belgique) / Combustion spontanée (Canada) / Fire Syndrome (Allemagne)
 

1955 : Brian et Peggy Jones sont les premiers cobayes volontaires pour tester l'effet des radiations atomiques sur l'être humain. Juste après la naissance de leur fils Sam, ils périssent tous les deux dans les flammes. 1989 : Sam a aujourd'hui 34 ans. Doté du pouvoir de pyrokinésie, son corps s'enflamme de manière incontrôlable chaque fois qu'il est perturbé. Il commence alors des recherches sur sa naissance et ses parents dont il ignore tout...

 

 

En toute honnêteté, Spontaneous Combustion n'est pas le meilleur film de Tobe Hooper mais il constitue une étape dans son œuvre : en effet, il était assez logique et légitime que le réalisateur tourne complètement la page Texas Chainsaw, abandonnant ainsi son style brut et naturaliste. Bien entendu, le réalisateur y fait montre de son affection chronique pour les monstres et autres aberrations de la nature, et son antihéros est toujours en porte-à-faux, alternant normalité et étrangeté, mais sa manière de filmer semble s'être affinée. Finies les ambiances délétères quasi documentaires ! Hooper semble sacrifier à la mode et Spontaneous Combustion est visuellement différent de ses autres productions. Les explosions de lumières et de couleurs parfois criardes (voir les téléphones lumineux, une des grosses tendances de l'époque) font qu'on se croirait dans un épisode de la série "Miami Vice". Par contre, si le réalisateur s'est affiné sur la forme, il reste incroyablement brouillon sur le fond, son film évoluant sur un scénario approximatif, évasif. Tobe Hooper laisse aux spectateurs le soin de débrouiller les fils de l'intrigue (la relation entre l'ex-femme du héros et son médecin, les motivations du méchant, toutes ces choses et bien d'autres encore sont éludées...)

 

 

Tobe Hooper (1943-2017), réalisateur de Massacre à la Tronçonneuse, a connu une carrière erratique avec des succès comme Poltergeist, suivi de plusieurs années de galère avant de décrocher un contrat chez Cannon. Il réalise alors successivement pour la firme Lifeforce, Invasion from Mars et Massacre à la Tronçonneuse 2 avant de connaitre une nouvelle période de vaches maigres. Réfugié à la télévision, il réalise quelques épisodes de séries du moment (Equalizer, Freddy, Histoires fantastiques). Spontaneous Combustion et le téléfilm "I'm Dangerous Tonight", aka "Red Evil Terror" sont ses premiers longs-métrages post Cannon.
Il enchaînera ensuite séries B et travaux pour la télévision avec un bonheur inégal. Son dernier film, "Djiinn", produit par les Émirats arabes unis, demeure à ce jour toujours bloqué pour cause de différend entre le réalisateur et les producteurs. Contrairement à certains de ses confrères (comme Wes Craven) qui aspiraient à travailler hors du genre, Tobe Hooper a presque toujours été attiré exclusivement par l'horreur et la science-fiction. Il est hélas décédé en 2017, à une période où, après avoir été mal compris, une partie de ses films se voyaient réhabilités. Il eut cependant la chance d'assister à la ressortie de Massacre à la Tronçonneuse et à son retour triomphal à Cannes 40 ans après y avoir créé l'événement, tandis que dans le même temps, Lifeforce connaissait quasiment une seconde jeunesse auprès d'un public qui parfois le découvrait grâce à sa sortie en Blu-ray !

 

 

L'acteur Brad Dourif est resté célèbre comme l'un des patients de l'hôpital psychiatrique où est enfermé Jack Nicholson dans "Vol au-dessus d'un nid de coucou" avant de devenir l'un des seconds couteaux quasi incontournables du cinéma américain au sein duquel il collectionne les rôles de salauds et/ou de tarés : citons en vrac "Mississipi Burning", son rôle de Gríma -Langue de serpent- dans "Le Seigneur des anneaux", "Dune", "Blue Velvet", "L'Exorciste III", "Color of Night" ainsi qu'en tant que voix originale de "Chucky", et ce dans tous les épisodes de la série.
William Prince (1913-1996) fait partie de ces acteurs qui nous ont tellement marqué en fin de carrière qu'on a du mal à croire qu'il hantait les écrans hollywoodiens dès 1943, avec une filmographie fort conséquente. Disons que des films tels que "L'Épreuve de force", Blue-Jean Cop, "Protection rapprochée", Le Soldat, "Le Toboggan de la mort", sans parler d'apparitions dans une pléiade de séries télé (Un privé nommé Stryker, Dynastie, Dallas, Sergent Anderson, Simon et Simon, ...) l'ont figé à nos yeux dans ce dernier tiers d'une carrière bien plus riche.
Dans la catégorie des acteurs dont on se dit : "Je connais cette tête mais j'ai oublié son nom", Jon Cypher se place en bonne position, grâce notamment à ses nombreuses participations dans diverses séries télé (JAG, Docteur Quinn, femme médecin, Robocop, Rick Hunter, Dynastie, ...). Cela dit, ça ne l'empêche pas de faire un petit détour de temps à autre sur le grand écran ("Les Maîtres de l'univers", "Soudain les monstres").
Cynthia Bain est une actrice de télévision qui fit ses débuts à l'âge de 15 ans dans un épisode de "Chips". Elle décidera plus tard de devenir "coach" pour les jeunes acteurs débutants, en parallèle de sa propre carrière. On la verra cependant dans "Pumpkinhead" de Stan Winston.
Les amateurs ne manqueront pas de reconnaître deux participations en forme de clins d'œil... celles du réalisateur John Landis (en technicien radio qui finit en torche humaine) et du vétéran André de Toth (en scientifique borgne présent en début de bobine).

 

 

Pour en revenir à Tobe Hooper, a-t-il lu "Charlie" (Firestarter), le roman de Stephen King ? On est en droit de se poser la question tant le script du réalisateur contient de similitudes avec l'œuvre de King, sans compter celles avec la désastreuse adaptation de Mark Lester. Qu'à cela ne tienne, Hooper s'en tire beaucoup mieux que ce dernier et signe tout compte fait une honorable série B, malgré d'incontestables défauts.

Soutenu par la prestation du déjà cité Brad Dourif, toujours aussi inquiétant, ainsi que par des effets spéciaux de qualité réalisés par le propre fils du réalisateur et pas encore totalement inféodés au numérique, possédant un petit côté organique qui contribue à mettre le spectateur mal à l'aise (ce qui fait défaut dans la plupart des films actuels), Spontaneous Combustion, sans être une grande réussite, peut se prévaloir de posséder quelques qualités non négligeables.

 

 

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