Ancien auteur de la collection gore du Fleuve Noir et de Vaugirard, Nécrorian revient donc en 2012 avec Plaques Chauffantes, roman trash et glauque à souhait. Ce roman, c'est en effet de la littérature qui mord jusqu'au sang et n'épargne rien au lecteur, surtout par le pire, quitte à froisser les esprits chagrins qui l'auront entre les mains. Le nom de l'auteur et les titres de sa bibliographie (Blood-Sex, plus gros succès de la collection citée) annonce la couleur.

Après un putsch militaire, la France est devenue une dictature militaire qu'on dirait issue des fantasmes du pire militariste d'extrême-droite, vivant recluse sur elle-même tandis que police et armée s'affronte pour faire régner la loi du Guide et se débarrasser de tous ceux qui ne correspondent pas aux idéaux du partie. Alors qu'ils traquent des résistants, des flics vont tomber sur deux cadavres de femmes fraîchement éventrées.
Un flic alcoolique va retrouver son poste d'inspecteur et devoir trouver les assassins rapidement, afin de permettre à la France de justifier ses nouvelles méthodes devant l'Europe. Si les coupables parfaits ne manquent pas puisque des "gauchistes" et des "blackos" traînaient dans le coin, mais ils semblent qu'ils soient tous innocents et qu'une vraie enquête doivent avoir lieu puisqu'un tel acte ne peut rester impuni.
Autant l'annoncer tout de suite, le côté polar n'est qu'un prétexte, tout juste une intrigue qui va regrouper plusieurs histoires et plusieurs personnages improbables dont un ancien président français, ancienne star de télé-réalité très excentrique, et un groupe de résistant incapable de se mettre d'accord sur la moindre action à effectuer. Le but du roman est plutôt de cumuler les scènes choquantes.
Et là le roman en regorge, l'auteur cherche à secouer, à offusquer, à scandaliser en allant toujours le plus loin dans l'horreur et pour ça, rien de mieux qu'une dystopie, car quoi de pire que des tueurs en séries ou des monstres de l'espace, si ce n'est des hommes qui n'ont plus de limite, ni même celle de la loi. En effet, toutes les méthodes sont bonnes pour avoir des aveux et l'héroïne va malheureusement en faire les frais... ou presque.
Car devant l'horreur de ce qu'elle subit, Nécrorian va d'un geste de la main envoyer le tout bouler, d'une façon qui fera hurler les associations féministes et qui ne sera pas sans provoquer quelques hauts le coeur chez le lecteur. L'auteur multiplie donc les scènes chocs souvent assortie de répliques ahurissantes, horrifiant encore plus la plupart des passages précédant dont l'ignominie n'était pourtant pas à prouver.
Le pire étant que le roman donne finalement peu de description et, à travers les réparties ou quelques phrases, laisse au lecteur deviner le pire, le rendant plus insoutenable encore. Dommage que la dernière partie ai du mal à se renouveler après le crescendo d'horreur de la première et se contente d'aller de manière grotesque et extravagante vers sa conclusion certes logique, mais un peu fade tout de même.

Plaques Chauffantes est donc un roman horrible, renvoyant tout le monde dos à dos, mais à ne surtout pas prendre au premier degré, un délire issu des pires articles de la facho-sphère ou des commentaire les plus odieux de journaux en ligne. Du coup, le roman en devient étrangement jubilatoire, car on se demande quelle sera la prochaine atrocité que l'auteur nous proposera et il arrive à aller très loin.

Note : 8/10

 

Stegg

A propos de ce livre :

 

- Site de l'éditeur : http://www.riviereblanche.com/index.html