Après de "La Chair sous les ongles" et dans une moindre mesure "Plaque Chauffante" qui permettait des retrouvailles avec Charles Nécrorian, les éditions Rivière Blanche continuent de remettre au goût du jour l'une des collections cultes du Fleuve Noir, bientôt Fleuve éditions : la célèbre Collection gore. On retrouve ici François Darnaudet et Catherine Rabier pour Andernos Trap et Collioure Trap publié ici sous le titre de Zombie Gore, titre de série b, voir Z, qui a le mérite d'annoncer la couleur.

Dans la première histoire, on suit tout d'abord cinq personnages improbables : un paladin un cathare, un viking efféminée, un capitaine et un voleur qui arrivent à Collioure par la mer, arrivant dans une ville où grouille des jonglôme venimeux. On trouve également cinq autres personnages qui se retrouve tous les mercredi soir pour une activité moins dangereuses et plus ludique: du jeu de rôle ! Seulement et suite à une de leur partie, l'un d'eux va se faire assassiner par l'un des monstres de leur Donjon et dragon.
Autant que l'étiquette gore, ce roman pourrait porter l'étiquette Geek, du moins, avant que le terme ne soit employé à tort et à travers et avec une partie de ce qui l'a constituée à la fin des années 80. Les personnages passent leurs temps à lire de SF et font une partie de jeux de rôle dans laquelle va se pointer l'univers lovecraftien ! L'histoire reste assez basique avec quelques meurtres un brin gore qui viennent la ponctuer, racontant comment un jeu de rôle va envahir la réalité pour essayer de tuer les joueurs. Un Jumanji horrifique avant l'heure !
Avec Andernos Trap, les zombies du titre vont débarquer et envahir la station balnéaire ! En effet, une mystérieuse invasion de zombie fluo semble avoir commencée sous l'impulsion d'un pharmacien psychopathes et tous ces jeunes gens qui voulaient aller y passer un week-end tranquille vont vite avoir à le regretter, que ce soit cette jeune femme qui voulait passer du temps avec son amants ou ces deux frères venus s'offrir du bon temps. Seul un ancien légionnaire semble se tenir prêt à subir un assaut imminent !
Là, l'étiquette gore est approprié puisque les morts violentes s'enchaînent ainsi que les passages gore : d'une tête humaine retrouvée dans des toilettes à une castration au pistolet à grenaille, François Darnaudet exécute le cahier des charges avec un style très visuel et quelques références aux films du genre. La principale semble se trouver du côté de Ré-animator, le film de Stuart Gordon plutôt que la nouvelle de Lovecraft, grâce à ses morts-vivants fluorescents. A l'instar de son prédécesseur, ce roman constitue une lecture divertissante et plus amusante qu'autre chose.
Enfin, le point culminant de l'ouvrage s'intitule Trappes Trap, titre qu'aurait dû porter le troisième roman gore de François Darnaudet qui ne fut jamais publié, et qui est une nouvelle améliorée de l'auteur. On y suit un ingénieur qui a transformé une carte téléphonique en arme machiavélique, l'utilisant pour ses propres plaisirs voyeuriste, mais il va perdre son bien suite à son dernier méfait. Il s'agit ici d'un cours thriller dont la chute est plutôt réjouissante, le meilleur moment de lecture de ce recueil !

Si comme nous l'apprend la post-face, François Darnaudet estime que ces deux romans sont comme ses "Porno de jeunesse", ils ne sont pas si mauvais  ça et souffre plutôt des contraintes de la collection gore : faire court et mettre du sang, beaucoup de sang ! Il ne s'en dégage au final des divertissements sympa, mais pas assez effrayant, ni assez trash pour vraiment marquer.. Il reste au final des divertissements un brin sanguinolents et qui ne sont pas dénué d'humour, mais également d'un certain recul vis-à-vis du genre !

 

Note : 7/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'éditeur : http://www.riviereblanche.com/