Second tome des "Cavaliers des Lumières, La voie des Chimères" se concentre sur le personnage d'Owen, alias Dream Song, chef des Cavaliers dans le Monde Perdu, enfant Aborigène dans le Nouveau Monde. Le livre débute dans le bush australien. Owen se remet tout juste de la grande bataille qui vient de les opposer, lui et ses acolytes, aux hordes des Barbarians. Mais il s'avère très rapidement que la victoire n'était peut-être pas aussi entière qu'ils l'avaient cru. Quant à Théodora, elle s'est matérialisée en plein désert, sous la forme d'un dingo. Elle devra réussir à se faire reconnaître de son frère d'armes, et ils ne seront pas trop de deux pour affronter le cruel Yamider, grand chancelier des Barbarians, débarqué sur Terre par l'entremise d'un tableau créé par Owen.

C'est avec grand plaisir qu'on découvre cette nouvelle intrigue aux côtés d'Owen, car c'est l'occasion d'aborder, de manière simple et documentée, les mythes et les croyances des Aborigènes. Non seulement leur cosmogonie apporte une profondeur et une complexité rares dans ce type de romans, mais en plus elle est si peu connue, qu'elle permet aux auteurs de composer une histoire vraiment originale. C'est aussi l'occasion de poser une réflexion plus adulte, en marge de la pure intrigue épique, à laquelle seront sensible les jeunes comme les plus âgés. Cela permet en effet aux auteurs de tisser une toile symbolique, dans laquelle mythes et religions du monde se font échos et dessinent tant une cartographie du merveilleux qu'une clé pour comprendre l'humain et le monde.

D'un autre côté, ce roman présente aussi des défauts qui, s'ils ne seront certainement pas perçus comme tels par des enfants, interpellent le lecteur plus averti. Il est dommage, notamment, que nos personnages rappellent un peu trop les héros des mangas, toujours des enfants, aux prises avec un Mal immense qui menace l'humanité et dont ils sont les seuls à pouvoir venir à bout. D'ailleurs, Théodora ne gagne pas en profondeur, et son comportement assez typé frôle parfois la caricature. De plus, un autre point nuit un peu à la crédibilité de l'intrigue : si la magie se comporte souvent de manière imprévisible, elle n'en est pas moins un peu facile, et intervient toujours à point nommé, sans que l'on comprenne bien comment, pour sauver nos héros. Cela apparaît alors comme une faiblesse scénaristique, car on se dit que c'est un moyen bien facile pour débloquer une situation devenue par trop dramatique.

Enfin, le rythme est plus lent que dans le premier tome et l'on n'accroche moins à l'histoire, car les événements font un peu redite...

Que ces quelques points cependant ne vous empêchent pas de découvrir ce livre, dont la grande richesse thématique est certainement la qualité la plus importante. Comme dans le précédent tome, Aubert et Cavali parviennent à créer un univers à la fois complexe et cohérent, servi par une narration efficace qui fera probablement le bonheur des jeunes à qui il s'adresse.

6/10

Kalys