A Paris en 1932, Frédéric Maupin, orphelin et écrivain publique sans sous, est embarqué par deux policiers qui vont l'emmener sur les lieux d'un meurtre. Il y rencontrera le patron de la Brigade de Sûreté, l'ancien bagnard Eugène-François Vidocq, qui lui apprendra la disparition d'une maquette d'une forteresse sur le lieux du crime et la présence d'une liste de noms sur laquelle figure le sien et dont tous les autres membres sont morts. En rentrant chez sa logeuse, il va voir un suspect possible sortir de chez elle et va le suivre dans un bar malfamé. Dans le bar, il va se retrouver agressé par le suspect et ne devra sa vie qu'à l'intervention inopiné du lutteur Masferrer qui va se révéler un allié indispensable pour le jeune écrivain. Il va ainsi découvrir une invitation pour un bal donné par l'étrange prince Lestoz. Maupin et Masferrer vont se lancer à sa poursuite afin de découvrir sa nature...

La première partie de l'ouvrage montre le jeune écrivain mener son enquête et se retrouver ainsi à la poursuite de ses origines. Il finira par les découvrir dans une quête personnelle qu'on a déjà plus où moins lue ailleurs et dont la plupart des rebondissements sont prévisibles et pas très originaux. Dans la seconde partie de l'ouvrage, Maupin retournera à Paris à la recherche de son père et se retrouvera à affronter des créatures venues d'ailleurs. C'est à partir de ce moment qu'Eugène-François Vidocq deviendra l'un des personnages principaux, Johan Heliot faisant du célèbre personnage une sorte de héros qu'on dirait tout droit sorti d'une bande dessiné ou d'un comics. Si le deuxième acte est beaucoup plus orienté sur l'action et l'aventure, il n'en est pas forcément plus passionnant car Johan Heliot n'arrive jamais à créer une véritable ambiance, capable de véritablement captiver le lecteur.

Avec ce roman, Johan Heliot s'amuse donc avec un héros connu et il l'utilise d'une façon originale mais il n'arrive jamais vraiment à rendre hommage à la figure mythique qu'il exploite, on a jamais l'impression qu'il sorte de l'ordinaire. Quant à l'histoire, elle est plutôt originale mais elle n'est pas vraiment bien exploitée non plus. Si la quête personnelle de Frédéric Maupin n'était pas menée de façon superficielle et si le prince Lestoz était montré comme une vrai menace, le roman aurait pu être épique et offrir un grand ouvrage de divertissement. Seulement, le livre se lit très vite et il n'y a jamais vraiment de suspens et d'émotion dans "Pandémonium".

Il reste quand même quelques idées originales comme l'utilisation par certains personnages d'un langage scientifique moderne et surprenant vu la période où se déroule l'ouvrage. Il y a également quelques passages comme certaines descriptions du pandémonium et de ses actes assez efficaces ainsi que quelques scène d'action plutôt intéressantes. La prose de Johan Heliot, quoique assez classique, arrive à rendre son univers crédible et cohérent et le roman se laisse finalement lire très rapidement même s'il ne restera pourtant pas bien longtemps dans nos mémoires. L'histoire manque finalement des qualités qui aurait pu en faire un ouvrage moins ordinaire.

Note : 5,5/10

Stegg