Jiliane, Senso et Pierrino sont maintenant des adolescents. Les deux jumeaux vont bientôt entrer au collège et Jiliane va bientôt passer sa première confirmation. Ils semblent avoir en partie oublié  l'histoire de la fenêtre et la mystérieuse carte magique qu'ils ont eu entre les mains mais qu'ils ont redonné à leur grand-mère. C'est pour eux tout juste un vague souvenir, ils se demandent même si c'était finalement bien réel.
Ils ont par contre découvert l'Emorie, le pays d'où est originaire leur grand-mère. Un pays qui a été oublié suite à un édit de silence, un édit magique qui aurait fait oublier le pays à la France et aux autres pays européens. Mais cet édit est peu à peu levé et l'on commence à reparler de ce pays. De manière discrète, certes, car c'est encore un sujet tabou, mais les relations entre les deux parties semblent s'améliorer.
Le grand-père des petits semble d'ailleurs bien pris par cette réunification, lui qui a longtemps habité la-bas et dont l'entreprise fait de l'import des produits locaux semble logiquement concernée par ces événements. Mais surtout parce que l'un de leurs ancêtres, le talenté Gilles, semble être responsable de cette séparation, par un acte ignoble qu'il aurait commis. C'est du moins ce qu'on nous dit mais son histoire ne semble pas si simple. La seule chose de sûr étant qu'il a été l'un des premiers européens à être parti découvrir ce continent.

Complexe, c'est le premier mot qui vient à l'esprit quand on a terminé ce livre. Certes, il y en a d'autres qui pourraient également le définir, comme merveilleux, original captivant et passionnant. Mais c'est bel et bien le premier qui revient car il faut véritablement s'accrocher pour comprendre tout ce récit. L'arrivée dans le récit de l'Emorie, de sa mythologie et de sa religion ajoute ainsi un supplément de difficulté à un texte déjà ardu.
Heureusement, Elisabeth Vonarburg se révèle en plus d'une excellente conteuse, un guide très doué, utilisant de multiples artifices pour nous balader dans son univers. Ainsi, les jeunes héros vont se retrouver à assister à la conception de la première encyclopédie et surtout aux conversations qu'entraînent certains sujets comme la magie, la religion ou l'Emorie. Les réflexions du premier tome sont ainsi continuées.
Car la magie reste véritablement au coeur du récit. L'auteur semble avoir posé des bases dans le premier tome que pour mieux les démonter dans le second. Les bases ainsi posées de la magie géminite durant de nombreuses pages semblent donc n'avoir été qu'un piège pour nous surprendre dès les premières pages du second volume et l'apparition de la magie émorienne. Elle complique ainsi les choses autant qu'elles les rend passionnantes ! Un véritable tour de force qui surprend le lecteur et le force a être attentif au moindre détail. La chose la plus anodine pouvant prendre des conséquences importantes un peu plus loin dans le récit.

Ce second tome, bien qu'un peu plus sophistiqué, est donc tout aussi passionnant. On assiste à la fin de l'enfance des protagonistes mais on les voit découvrir également des secrets de famille, des choses qui ont été cachées des deux cotés, que ce soit du coté de leur mère mais également de leur père. « Reine de mémoire » est aussi une superbe chronique familiale.
Bref, ce second tome confirme que ce cycle se hisse au niveau des plus grandes sagas, qu'il renouvelle le genre par son histoire et son style intimiste. Elisabeth Vonarburg est même au-dessus de la plupart des meilleurs auteurs actuels. L'élégance de sa plume étant un plus non négligeable pour l'ambiance.
Vous l'aurez compris, je suis encore particulièrement enthousiaste pour ce second tome auquel j'ai du mal à trouver des défauts. Sa complexité peut-être, qui pourrait peut-être rebuter les amateurs d'une fantasy plus classique, mais ils auraient tort de se priver, ils passeraient à coté d'une grand oeuvre ! 

 

Note : 9/10

 Stegg

 

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