Quand on pense fantasy humoristique, on pense forcément Pratchett. Pourtant, d'autres s'y essayent, ne serait ce que Piers Anthony et son cycle de "Xanth" qui n'a pas connu de succès en France. Plus proche de nous, Catherine Dufour, Pierre Pelot, Gudule ou encore Alexis Flamand ont essayé de marier magie et franche rigolade, avec plus ou moins de succès. Vous aurez donc compris de quoi il est question avec ce roman.

Faire rire n'est pas chose aisée, surtout que chaque personne a le sien et que personne ne rigole aux même blague. Olivier Boile a en quelque sorte trouvée une solution à ce problème en mettant tous les humours possibles dans son roman. On se retrouve ainsi avec des jeux de mots, des anachronismes, un ton volontairement désabusé, parfois un brin ironique. Une façon de mettre tout le monde dans sa poche qui peut également déplaire.
Parce que le résultat fait penser à un mille-feuille, gâteau qui peut être délicieux, mais également bourratif. C'est un peu le second qui l'emporte avec ce roman et sa volonté de nous faire rire à chaque page avec des blagues parfois bien placé, parfois moins drôle. Encore que ça dépende surtout de l'humour dont on est fan, que vous aimiez qu'on se gausse des règles hypocrites de la chevalerie ou du jeu de mot du titre.
L'histoire se déroule dans un moyen-âge imaginaire, mais pas trop. On y retrouve aussi bien les croisades et des guerres de voisinage avec les Anglais que des elfes, des nains et des sorcières. On y suit des feuilletons ou l'actualité sur un visiomirror et les chevaliers ont des choses importantes à faire, comme aller à la chasse ! L'univers mélange ainsi fantasy, histoire, conte de fée avec quelques détails contemporains mis au goût du jour. Enfin, du jour du roman.
L'histoire est celle d'un jeune chevalier, pas vraiment doué qui vient de passer son diplôme avec succès, après plusieurs échecs. Il est également amoureux de la belle Roxane qui l'ignore cordialement et n'a d'yeux que pour le fringant Jean-Laurent Blanc, chevalier d'une tout autre catégorie. Pourtant lorsque les britiches attaquent le château de son père, la belle vient trouver refuge chez notre héros, parce qu'il est son plus proche voisin.
Pourtant, rien ne va se passer comme prévu et les péripéties les plus improbables vont arriver. Une chose est sûr, il vaut mieux ne chercher aucune cohérence, ni aucune logique dans ses aventures puisque le héros se laisse un peu porté par le destin, quand ce n'est pas ce dernier qui intervient de manière mystérieuse. L'histoire est donc absurde, se laissant porter par l'auteur qui savait peut-être où il voulait aller.
Une histoire qui part dans tous les sens et des gags à la pelle font donc ce roman qui ne se veut donc pas sérieux, mais plutôt romantique vue qu'il raconte une histoire d'amour au final et une histoire d'amour qui n'est pas banal, une romance complètement improbable mettant en scène un chevalier aussi peu doué dans la galanterie que dans la guerre, ce qui est tout de même un peu gênant vis-à-vis de sa pression.

Les Feux de l'armure" est donc un drôle de roman, faute d'être un roman totalement drôle, à moins qu'on ne partage le goût de l'auteur pour la pantalonnade ! Pas que le résultat soit mauvais, puisqu'il m'est arrivé de sourire à plusieurs moments, mais les gags trop visibles ne sont pas forcément mes préférés. Au final, on a donc un roman plus proche de "Blanche-neige et les lance-missiles" que de Terry Pratchett.

Note : 6/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'éditeur : http://www.nestiveqnen.com/index.php