Lamia Reine des Vampires est une novella fort sympathique et prometteuse d'une jeune auteure qui revisite et croise le mythe des vampires et la mythologie grecque. Marie-Danielle Merca s'approprie en effet ici le mythe avec originalité et nous offre le récit de l'existence tumultueuse et tourmentée de Lamia qui est sous sa plume la première et la plus puissante des vampires.

Selon la mythologie grecque, Lamia, fille de Belos, fut l'amante de Zeus et encourut (une fois encore !) la jalousie d'Héra qui tua ses enfants et la rendit folle en l'empêchant de trouver le repos. Lamia prit alors une apparence monstrueuse (buste de femme et corps de serpent) et se terra dans une caverne dont elle ne sortait que pour dévorer de jeunes enfants par jalousie envers les autres mères. Mais selon d'autres mythes, les Lamia sont aussi une caste de vampires à la beauté ensorcelante, mi-femmes, mi-serpent. Marie Danielle Merca va donc croiser ses deux visions pour en composer un récit qui lui est propre, fascinant et très bien écrit. L'auteure va reprendre le postulat de base du mythe grecque sauf que devant son désespoir et dans le but de se venger de son frère Zeus, Hadès va proposer à Lamia un sinistre marché: l'immortalité et la promesse de créer une race nouvelle en échange de la possibilité de mettre des bâtons dans les roues de Zeus.

Lamia va donc être la toute première et la plus puissante des vampires et c'est le récit de sa longue existence au fil des siècles qui va nous être conté ici. Lamia va croiser des personnages tels que les Dieux, La Comtesse Bathory ou bien Dracula (j'ai d'ailleurs beaucoup aimé la manière dont Dracula est traité ici au profit de Lamia, un reversement de situation très original) et nous relater ses lutes, ses souffrances et ses espoirs…

J'ai beaucoup aimé ce court récit qui, en dépit de sa brièveté, parvient à nous entrainer dans des querelles intestines et des passions troublantes. L'écriture est agréable et une fois le livre refermé, on espère avoir l'occasion de relire très prochainement un ouvrage de cette jeune auteure et surtout qu'elle laissera à sa plume la liberté de s'exprimer pleinement. Car en effet, on a le sentiment que Marie Danielle Merca s'est un peu bridée ici, comme si elle ne s'était pas donné la chance d'affermir ses idées, ses personnages et son univers par manque de confiance. Pourtant, le potentiel est bel et bien là et je ne saurais que l'encourager à se lâcher un peu plus par la suite car l'écriture est très agréable et l'originalité de cette première novella ne laisse présager que de bonnes choses pour la suite. On en veut plus !

Note : 7/10

 

Chaperon Rouge