La cité d'Elantris, déjà bien amochée depuis le Shéod, risque de voir ses dernières heures bientôt arriver. Le Gyorn Hrathen semble en effet bien décidé à la raser afin d'arriver à ses objectifs: convertir l'Arélon au Shu-Déreth. Une religion en laquelle il ne croit plus vraiment, mais il est pourtant bien décidé à obéir aux ordres et tout faire pour remettre les païens dans ce qu'il pense être le droit chemin. Et pour cela, il est prêt à payer le prix qu'il faudra...

De son coté, Sarène a réussi à convaincre le roi Iadon de la laisser pénétrer dans Elantris  accompagnée de la noblesse de L'Arélon, afin d'apporter de la nourriture et d'autres ustensiles aux pauvres bougres qui y vivent, où plutôt y survivent. Mais son but est plutôt de démasquer les secrets de l'antique cité et de découvrir ce qui s'y passe, pourquoi elle est l'attention de tous.

Raoden tente également de percer les secrets d'Elantris. Après avoir réussi à organiser un petit groupe dans la cité, il cherche du coté du Aondor, la magie qui régnait autrefois à Elantris. Mais ce va être aussi pour lui la première occasion de croiser sa fiancé Sarène qui se croit veuve, bien qu'il ne semble pourtant guère motivé à croiser la jeune femme et préfère rechercher dans les livres restant de la période glorieuse de la cité ce qui a bien pu la mener à sa chute.

Ce second tome reprend exactement là où s'arrêtait le précédent, ce qui est logique puisque Elantris est un seul et unique roman. On reprend logiquement tous les complots et toutes les intrigues là où on les avait laissées et on les voit donc arriver à terme, prendre des proportions disproportionnées, mais également de nouveaux événements se produisent et amènent à un conflit que l'on sait inévitable depuis le début de l'histoire.

Mais ce qui semble être le vrai sujet de ce diptyque c'est les apparences, car chaque personnage semble avoir son secret et son profil officiel. Ainsi, l'héroïne qui se fait passer pour une jeune ingénue est en réalité une femme intelligente et adroite malgré un flagrant manque de confiance en elle, tandis que Hrathen, qui passe pour un fanatique religieux, se révèle finalement plus un intrigant prêt à tout pour servir ses objectifs qu'un illuminé. Quand au personnage de Raoden, il essaye de se faire passer pour quelqu'un d'ordinaire, de faire oublier qu'il est prince.

C'est aussi le cas du personnage principal Elantris, car derrière la cité envahie par la boue et la folie se cache bien entendu la capitale mythique d'autrefois, celle où on guérissait les gens autant qu'on leur prêtait conseil. Sans que la morale ne devienne trop fortement « méfiez-vous des apparences », l'auteur utilise fortement ce thème pour relancer sans cesse ses intrigues, offrant même une ou deux révélation un peu gratuites à l'égard de l'histoire mais participant tout de même grandement à l'ambiance de cette série.

Il y a donc une bonne montée en puissance dans ce volume, mais il faut dire que le premier tome, déjà bien captivant, servait plus à mettre en place l'histoire et les personnage. Bref, le second tome est  celui de l'action et les rebondissements se succèdent très vite, rendant l'ouvrage encore plus passionnant, même s'il faut admettre que le final est rendu un peu chaotique par le découpage par personnages précédemment mis en place. 

Malgré un final classique, le livre tient donc toutes ses promesses et divertit avec brio, l'histoire gagne en assurance et devient plus claire, utilisant les stéréotypes de manières plutôt intéressante et captivante. Bref, cette conclusion est réjouissante et avec son premier roman Brandon Sanderson nous  offre ici une fantasy de très bonne facture et un très bon moment de lecture.

Parions qu'on ne devrait pas à avoir trop longtemps à attendre avant de découvrir un autre roman de cet auteur, ce qui ne serait pas un mal vu les nombreuses qualités de cette première saga, tour à tour captivante, émouvante et épique !

Note : 8/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'auteur : http://www.brandonsanderson.com/

- Site de l'éditeur : http://www.orbitbooks.fr/