Le jeune et turbulent Tomasu vit au milieu d'une forêt avec sa mère, ses sœurs et son beau-père. Un jours, alors qu'il revient d'une ballade, il découvre son village incendié et sa population massacrée par les Tohan et leur terrible chef, Iida. Après avoir réussi à faire tomber ce dernier, Tomasu va tenter de s'enfuir et ne devra la vie qu'à un mystérieux samouraï, sire Shiregu Otori.

Après s'être sauvé avec lui, Shiregu va emmener le jeune Tomasu chez lui, le nommer d'après son frère disparu Takéo et essayer de l'instruire et de le former à l'art du sabre. Il semble avoir un plan bien particulier concernant le garçon. Il faut dire qu'il n'est pas aussi ordinaire qu'il en l'air et semble posséder quelques facultés hors du commun.

La jeune Kaede, elle, est retenue en otage par les Tohan, une manière comme une autre pour le cruel Iida de s'assurer de la loyauté de son père. Vivant avec les serviteurs du château, la vie n'est pas tous les jours facile pour elle, loin de sa famille dont elle n'a pratiquement plus de nouvelles et malmenée par les serviteurs du château qui voient en elle une espionne. Mais après avoir été sauvée d'une tentative de viol par Araï, Iida va se rappeler d'elle et essayer de l'intégrer dans ses plans...

La principale chose qui m'attirait dans cette série est la description du japon médiéval, bien plus que l'histoire, et ce premier tome m'a déçu à ce niveau. Certes, les personnages utilisent des sabres pour se battre, pratiquent plusieurs fois la cérémonie du thé et aussi les vêtements portés par les protagonistes renvoient à l'idée qu'on peut se faire du lieu de l'action, mais finalement, les mœurs et coutumes sont peu présents. Là où Jérôme Noirez avait parfaitement retranscrit l'ambiance un peu attendu d'un tel univers dans Fleurs de Dragon, Lian Hearn échoue dans ce premier volume.

De plus, l'histoire est finalement très classique et fait même souvent penser à L'assassin royal de Robin Hobb malgré un décor différent. Les deux romans montrent à leur manière l'éducation d'un futur assassin et finissent souvent par se rassembler, Takéo essayant de cacher ses talents particuliers et doutant parfois de ses mission à l'instar d'un Fitz Chevalerie.

Les passages mettant en scène Kaede sont par contre un peu plus intéressants et émouvants, même s'ils ne sortent pas forcément de l'ordinaire. Cette jeune femme qui va découvrir qu'elle est un jouet dont le destin est dans les mains des hommes et qui va aussi apprendre qu'elle n'est pas forcément faible et peu également lutter est aussi à sa façon très stéréotypée.

Bon, le Silence du rossignol n'est pas non plus un mauvais roman, loin de là. Il propose un univers tout de même exotique, a de nombreuses scènes de combat plutôt réussies et assez sanglantes, des personnages attachants, des intrigues, des histoires d'amour et se laisse lire sans difficulté, arrivant même à être passionnant par endroits.

Bref, ce premier volume me laisse une impression en demi-teinte, ni bon, ni mauvais, ni réussi, ni raté, juste trop classique par rapport à son potentiel... mais je me lancerais prochainement dans le tome 2 afin de voir si l'histoire arrive à évoluer de manière plus intéressante, à trouver ses propres marques et à explorer un peu plus l'univers où il se déroule.

 

Note : 7/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'auteur : http://www.lianhearn.com/

- Site de l'éditeur: http://www.gallimard.fr/