Quelques années après Thomas Day et son "Trône d'Ebène", l'imaginaire française s'intéresse de nouveau à l'Afrique. Mais cette fois-ci, ce ne sera pas pour revisiter une épopée africaine sous le regard de la fantasy. Cette fois, le récit sera moins épique et plus policier, Le Roi d'ébène nous proposant donc ici une enquête qui va nous menez du fin fond de l'Arrassanie à ses plus hautes-sphères.   
Notre héroïne sera ici la jeune Kaïrale, une jeune sentinelle qui utilise son don de prédiction et ses capacité de déduction pour repérer les menaces éventuelles, les crimes potentiels et y mettre un terme. Mais voilà que sa majesté El Pha décide de faire d'elle un Regard Clair, c'est à dire l'un de ses conseillers, un des plus haut poste du royaume alors que pour elle, elle n'est qu'un simple soldat, bien loin d'avoir les compétences nécessaires et même le comportement adéquat.
Ce qui ne l'empêchera pourtant pas de se retrouver au palais royal sous les ordre du premier Regard Clair, Gel Ram. A peine a-t-elle le temps de s'installer qu'El Pha l'envoie mener une mission diplomatique avec la tribu des Mains-Rouges car sa majesté voudrait utiliser leur territoire pour installer un relais qui faciliterait la vente de l'ébène. Mais les complots qui l'attendent réellement sont encore bien plus complexe...

Autant commencer par ça, l'aspect fantasy de ce roman est très léger, trop léger même. On pourrait presque dire que ce n'en est pas, même le don de l'héroïne n'est aps réellement de la magie puisqu'on nous laisse deviner qu'il s'agit plutôt d'une forme de réflexion de sa part, d'un talent particulier qu'elle a appris à utiliser. Ce qui n'est pas forcément un défaut, ni même une qualité mais mieux vaut le préciser immédiatement pour ceux qui attendrait ici un roman plein de magie.
Si magie il y a dans ce roman, elle vient plutôt de l'Afrique qui nous est ici contée, même si cela restera léger. En effet, s'il y a une utilisation de la faune, de la flore ou même des coutumes. C'est également trop peu, l'histoire utilisant à peine ce vaste décor pour réellement donner une ambiance à son roman, surtout que l'univers ici proposé par Christine Cardot semble difficilement localisable en lieu et en date mais manquant surtout de saveurs originales     
Reste donc l'enquête et là encore, le bat blesse. Dès sa nomination, on comprend que Kaïrale va fort avoir à faire avec une reine à priori morte empoisonnée et un regard clair disparu qui pourrait être un traite et le coupable. Seulement, rien ne semble véritablement résolu à la fin et le roman laisse beaucoup trop de questions en suspens pour être également convaincant à ce niveau, même si l'on peut espérer une suite avec des réponses.

Plus qu'au "Trône d'ébène", c'est à "Car je suis légion" que ce premier roman de Christine Cardot fera réellement penser,  on y retrouve en effet ce mélange de polar et de fantasy historique qui avait tant réussie à Xavier Mauméjean. Seulement ni la partie fantasy, ni la partie historique ne marchent complètement dans le Roi d'ébène, même si la plume de l'auteur arrive à rendre ce roman agréable à lire.
Bref, il y a vraiment peu à dire sur le roman de Christine Cardot est c'est bien dommage car il a beaucoup de potentiel et d'idées, mais ne prend jamais la peine de les exploiter à fond et du coup, l'excellent mélange proposée à la base ne marche jamais. Au pire, on pourra se consoler avec quelques passages qui ont réellement le goût du conte africain et offre quelques passages tout à fait réussi.

Note : 6/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'éditeur : http://www.mnemos.com/