Après "Marches Nocturnes" de Frank Ferric, "Le Destin des morts" de Jean Pierre Favard, "Fissures" de Jess Kaan, les "Contes Désenchantés" de David Bry ou plus récemment "A un sanglot de toi, je repose" de Mathieu Guibé, les éditions Lokomodo nous propose de découvrir ou de redécouvrir les nouvelles plumes du fantastique francophone. Aujourd'hui, il nous propose donc Les "contes d'Amy" de Frédéric Lyvins.

Ce recueil débute donc dans un asile désaffecté depuis la seconde guerre mondiale où une femme venue le visiter sans enthousiasme avec son époux qui voudrait l'acquérir, va découvrir une étrange carnet contenant des histoires écrites par une patiente : la fameuse Amy. Des contes qui font d'ailleurs très contemporains pour une auteure qu'on suppose morte au moins un demi-siècle plus-tôt ! Un détail qui surprend au début, mais trouvera une explication logique et horrifique dans sa conclusion.
Dans ce recueil, on trouvera des histoires de fantômes, beaucoup d'histoires de fantômes : Celle d'un homme parti voir sa fille malade qui va se retrouver poursuivi de nuit en forêt, l'histoire d'une femme et de sa fille sentant une présence dans leur demeure, un jeune homme revenant chercher son chien ou encore une jeune fille sympathisant avec un ami imaginaire... Toutes ces histoires sont très classiques, certaines ressemblant aux anecdotes qu'on se raconte pour se faire peur tandis que d'autres versent directement dans le fantastique.
Deux histoires de villages mystérieux viendront également se mélanger à celles de revenants. La première se déroule alors qu'une épidémie de meurtres semblent avoir lieux, ravivant de mauvais souvenirs à l'un des anciens du lieu. Dans la seconde, un jeune homme qui veut se mettre au vert part pour un village où il n'y a pas l'électricité et où les habitants ont l'air étranges. Ces deux textes sont assez différents, si ce n'est une menace planant autour des personnages principaux et la présence de la sorcellerie.
La folie pointe également le bout de son nez puisqu'on va partager les pensées d'une personne enfermée dans un asile qui se rappelle de la mort de ses parents, assassinat dont il est peut-être coupable. Un texte très classique qui nous rappelle que les ténèbres sont habités ! L'autre texte met en scène une victime d'accident de la route qui commence à avoir des visions monstrueuses ! Une reprise de l'histoire des « Mains d'Orlac » qui se révèle au final un brin roublarde et donc pas vraiment convaincante.
Le soucis de ce recueil est plutôt le style de Frédéric Lyvins, ou plutôt son absence de style. Ce qui fonctionne dans le fantastique classique est souvent dû à une ambiance, à l'absence de certains éléments ou à leur présence, or l'auteur a ici un style très terre à terre, se contentant de raconter les faits à la suite, même si ça fonctionne sur quelques textes, principalement les histoires de fantômes, provoquant un brin de mystère . Voilà donc ce qui manque à ce recueil qui a pourtant obtenu le prix Masterton en 2012.

Ce recueil contient pourtant un excellent texte avec La Véritable nature de l'homme où une jeune femme se laisse draguer et emmener par un mystérieux jeune homme. Avec ce mélange d'horreur et de sexe, Frédéric Lyvins propose un texte à la Clive Barker, qui aurait pu trouver sa place dans les célèbres "Livres de sang". Ce texte arrive à être glaçant par ce qu'il raconte, dénotant des autres textes par une idée aussi affreuse qu'originale

Note : 7/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

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- Site de l'éditeur : http://blog.editions-lokomodo.fr/