Après "Pouvoir et Puissance", "Mystères et Mauvais Genres" et "Histoires d'Amour", voici la nouvelle anthologie des éditions Sombres Rets dirigé par Cyril Carau qui s'intéresse donc au Monde de la nuit comme le suggère le titre. Un thème vague, très vague, qui peut aussi bien désigné des fêtards que des personnes se livrant à des activités peu recommandables, mais également le monde des vampires et autres créatures évitant le soleil.

Le sujet est vaste donc, mais l'anthologiste semble avoir décidé de le limiter aux derniers qui peuplent donc les nouvelles avec plus ou moins de réussite. La première nouvelle met en scène un orphelin un brin sorcier à une reine cherchant à faire disparaître à son défunt mari. La seconde nouvelle met en scène un adolescente qui va découvrir que ses camarades ne sont pas ce qu'ils paraissent.
Mais durant la nuit, on peut aussi croiser de drôle d'animaux de métal et des robots trop consciencieux, un jeune homme déprimé et une femme qui va l'entraîner sur sa route, un jeune homme rentrant chez lui en passant par la forêt alors que sa fiancée le lui a interdit. Un inspecteur qui va devoir passer une nuit dans un village où à la même date chaque année, quelqu'un disparaît ainsi qu'une jeune femme psychotique que ses parents ont maltraitée...
La plupart des textes semble ainsi avoir été déjà lu par ailleurs, comme si le sujet avait déjà été si exploité qu'on ne pouvait plus y innover. On se retrouve ainsi avec une jeune femme qui par dépit amoureux va demander de l'aide à des sorcières pour se venger. Cette histoire n'est pas plus mauvaise que les autres, mais à aucun moment, elle ne surprend pas véritablement. C'est un peu ce classicisme qui est présent tout le long du roman.
De plus, si le monde de la nuit est présent sous toutes ses formes, la nuit semble la plupart du temps n'être qu'un décors plutôt qu'un moment important, en dehors des "funérailles du jour" où un enfant de la lune doit attendre la nuit pour sortir. Dans un autre style, la nouvelle "Amy, né de l'homme et de la femme", semble elle se dérouler de jour, tandis que dans d'autres, les événements pourraient aussi bien se passer entre l'aube et le crépuscule.
Dans une autre nouvelle, on se retrouve dans un sous-marin qui peut descendre dans les grandes profondeurs où le héros se retrouvera coincé dans les abysses, comme si la noirceur des fonds océaniques faisaient partie de celle de la nuit. Une autre nouvelle se déroule dans une terre dévasté par une éruption solaire et là, il faudra attendre la chute pour découvrir la présence de ce texte dans ce recueil.
Pourtant, certains textes fonctionnent plutôt bien comme le terrifiant "Amy, né de l'homme et de la femme" ou l'amusant "L'éveil à la nuit",ainsi que "Transport nocturne" ou "une gare, c'est propre la nuit" qui propose des versions originales du thème tandis que Voyage au bout de la nuit nous propose un vampire camionneur bien loin des stéréotypes des suceurs de sang, qu'ils soient menaçants ou séduisants.

Malgré ça, cette anthologie reste correcte, mais qui oublie globalement d'innover dans son thème, se contentant d'utiliser les créatures les plus connus et reste très ancré dans l'imaginaire, proposant très peu de monstres humains ou de texte sans surnaturel. Cette anthologie contient donc le bestiaire complet du fantastique et même une ou deux surprises, mais semble finalement coincé dans un thème trop vague pour parler de quelque chose de précis.

Note : 5/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'éditeur : http://sombres-rets.fr/