La jeune Yeine a grandi auprès de sa famille maternelle et, malgré l'assassinat de sa mère, bien loin des complots, meurtres et trahisons qui semblent en constituer les passe-temps principaux. Il faut dire que sa famille du coté de sa mère est celle qui régente les cent mille royaumes, leur imposant sa loi et le culte d'Itempas le lumineux. Autant dire que le jour où son grand-père l'invite à Ciel, la capitale, Yeine n'a d'autre choix que de s'y rendre...

Une fois sur place, Yeine va donc rencontrer son ancêtre, qu'elle pense coupable du meurtre de sa mère. Son grand-père semble vouloir faire d'elle son héritière à la tête de l'empire, mais sa cousine et son cousin qui espéraient bien récupérer la place ne vont pas voir d'un bon oeil cette nouvelle venue et vont donc chercher à la supprimer. Bien malgré elle, Yeine va se retrouver mêler à un jeu de pouvoir où elle n'a pas sa place.

Les Cent Mille Royaumes constitue dont le premier volume d'une énième trilogie de fantasy, genre qui nous offre malheureusement que de trop rares pépites pour beaucoup de choses plus convenues, et ce début laisse supposer qu'on est dans la deuxième catégorie. N.K. Jemisin met en effet ici en scène des intrigues de cour comme on a déjà pu en croiser dans le Trône de Fer, l'Assassin Royal ou Elantris chez le même éditeur, sauf qu'ici ça constitue l'essentiel du roman et que quelques dieux coincés dans des corps humains viennent s'en mêler.

C'est donc parti pour une énumération des poncifs de la fantasy: une héroïne innocente mais courageuse, des dieux déchus et manipulateurs, des aristocrates décadents et comploteurs, un empereur fanatique ainsi qu'une femme ambitieuse et cruelle. Les manipulations, les menaces et les révélations n'ont donc plus qu'à se mettre en place et à nous tenir en haleine jusqu'à la fin de ce roman.

Puis, il y a les quelques défauts dûs au fait que ce soit un premier roman comme les chapitres qui commencent par une anecdote de Yeine concernant ses parents, sa famille paternelle ou maternelle, ou encore une leçon de sa grand-mère qui trouvera bien entendu une résonance à un moment dans le chapitre. Seulement, toutes ces anecdotes finissent par devenir répétitives et même parfois redondantes et cassent le rythme de l'histoire.

Les Cent Mille Royaumes ne constitue donc pas un début de cycle très original, mais se révèle tout de même captivant, car l'auteur nous propose finalement une intrigue très bien construite et la bataille politique qui constitue le coeur du récit se révèle parfois assez surprenante pour donner envie de tourner les pages et de savoir ce qui va se passer, comment va bien pouvoir être résolue cette histoire de complot familial et de dieux déchus.

A l'instar du Fils de L'Ombre, le premier roman de N.K. Jemisin manque d'originalité, mais pas forcément d'ambition. Certes, il laissera sur leur faim les lecteurs les plus chevronnés mais saura gagner des lecteurs moins intransigeants. Ce premier tome de la Trilogie de l'Héritage constitue donc un divertissement de bonne qualité et l'auteur, à condition de faire preuve d'un peu plus d'audace, pourrait se révéler à suivre.

Note : 7/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'auteur : http://nkjemisin.com/

- Site de l'éditeur : http://www.orbitbooks.fr/